Privé d’instruction adéquate, un couple d’ex-hassidim poursuit le Québec
Yohanan et Shifra Lowen affirment qu'au terme de leur scolarité, ils savaient à peine calculer, ne lisaient pas l'anglais ni le français, n'étaient pas aptes au monde du travail
Un couple, anciens membres de la communauté hassidique canadienne, a intenté un procès à la province de Québec et à son système éducatif. Ils affirment que le gouvernement n’a pas su garantir qu’ils bénéficient d’une instruction complète.
Le procès s’est ouvert lundi à la Cour supérieure du Québec et devrait durer une quinzaine de jours.
Yohanan et Shifra Lowen avaient demandé l’ouverture de ce procès il y a 5 ans, selon la Canadian Broadcasting Corporation. Ils ne demandent pas d’indemnisation pécuniaire, mais exigent un jugement qui obligerait le Québec à surveiller davantage que les enfants inscrits dans les écoles religieuses privées suivent le programme d’études de la province.
« Les plaignants ont terminé leurs études secondaires sans savoir ce qu’était le fleuve Saint-Laurent ni la théorie de l’évolution », peut-on lire dans le résumé de leur plainte.
Des procès similaires ont été intentés à New York et en Israël, où une certaine réforme a été entreprise.
Yohanan Lowen a expliqué que lorsqu’il a terminé ses études à l’âge de 18 ans, il savait à peine faire des additions ou des soustractions, ne savait pas lire et écrire en anglais ou en français et n’était pas préparé à trouver du travail, selon la CBC.
Les avocats représentant la province et la communauté Tash ont déclaré lundi à la cour que les problèmes d’éducation des élèves avaient été pris en compte, a rapporté la presse canadienne.
Yohanan Lowen a rompu ses liens il y a dix ans avec Tash, une secte hassidique renfermée basée au Québec. Lui et sa femme, dont le nom légal est Clara Wasserstein, ont quatre enfants et vivent à Montréal.