Procureur général: les cerfs-volants de Gaza sont une « cible militaire légitime »
Mais Mandelblit ne se prononce pas sur la légalité de tirer sur ceux qui sont à l'origine des lancements, alors que les politiciens exigent des attaques directes

Le procureur général Avichai Mandelblit a déclaré lundi que les engins incendiaires envoyés vers Israël depuis Gaza étaient des « cibles militaires légitimes », mais n’a pas voulu se prononcer sur la légalité de tirer sur ceux qui les envoient.
« Un ballon est une chose innocente et agréable, mais s’il est utilisé pour combattre, il devient une cible militaire légitime », a déclaré M. Mandelblit lors d’un événement juridique à Jérusalem.
Il a toutefois souligné que la menace que représentent les engins incendiaires n’est pas comparable aux tirs de roquettes ou autres armes d’attaque.
Mandelblit a refusé d’aborder la question de savoir s’il est légal de cibler les personnes qui lancent les cerfs-volants et a déclaré qu’il n’a pas été sollicité par des personnalités politiques ou militaires à ce sujet.
« Je n’ai pas encore été consulté à ce sujet et je laisserai aux dirigeants politiques le soin de le faire et d’obtenir une réponse », a-t-il dit.

Le procureur général a également abordé la gestion par Israël des affrontements hebdomadaires en cours à la frontière de Gaza, au sujet desquels les Nations unies et les organisations de défense des droits ont accusé l’État juif d’utiliser une force « excessive ». Israël a justifié sa riposte qui, selon lui, est nécessaire pour empêcher l’organisation palestinienne terroriste du Hamas d’utiliser les violentes manifestations, qui ont commencé le 30 mars, comme couverture pour mener des attaques et tenter de franchir la frontière.
« Il est permis de tuer un soldat ennemi et c’est le paradigme de base contre le Hamas, mais il y a d’autres éléments dans cette réalité », a déclaré M. Mandelblit cité par la Dixième chaîne. « Bien qu’il soit permis de tuer, il ne faut le faire que s’il est impossible de les arrêter d’abord d’une autre manière. »
Il a décrit la situation à la frontière de Gaza comme étant « complexe et difficile », notant que le Hamas « envoie des gens à la frontière, parmi lesquels des terroristes armés dont l’objectif est de tuer.
« Ce sont des combattants en tout état de cause, et les règles de la guerre leur sont applicables, c’est-à-dire les tuer », a précisé M. Mandelblit, ajoutant que les tirs réels ne doivent être utilisés contre les autres manifestants qu’en conformité avec les règlements de l’armée.
Les propos de Mandelblit coïncident avec les appels lancés par les députés pour viser les lanceurs de cerfs-volants, alors que les engins incendiaires continuent de provoquer des incendies quotidiens dans les champs et les forêts du sud d’Israël.

Le ministre de l’Education Naftali Bennett a demandé lundi que les militaires tirent directement sur ceux qui lancent les cerfs-volants et ne se contentent pas seulement d’utiliser des tirs de semonce pour les dissuader.
« Les cerfs-volants et les ballons incendiaires ne sont pas des jouets d’enfants. Ce sont des armes mortelles destinées à tuer nos enfants », a-t-il déclaré lors de la réunion hebdomadaire de la faction de la Knesset de son parti HaBayit HaYehudi.
« Nous devons arrêter de tirer autour de la cible et tirer directement sur elle », a ajouté M. Bennett.
Bien que l’armée israélienne n’ait pas adopté cette approche, elle a intensifié sa riposte contre les engins incendiaires ces derniers jours.
Lundi soir, un avion israélien a bombardé une position du Hamas dans le sud de Gaza après qu’un groupe de Palestiniens a lancé des ballons incendiaires sur le sud d’Israël, a déclaré l’armée.
L’attaque a eu lieu après que les forces aériennes israéliennes ont mené une série de frappes aériennes dimanche et aux premières heures de la journée de lundi à l’intérieur de l’enclave côtière, visant à dissuader les groupes terroristes palestiniens de lancer des cerfs-volants et des ballons incendiaires et explosifs sur Israël.
Même si cela ne les a pas complètement arrêtés, les frappes aériennes de l’armée semblent avoir eu un certain effet sur le nombre d’engins aériens lancés depuis la bande de Gaza.

Plus tôt lundi, le ministre de la Défense Avigdor Liberman a averti qu’Israël ne permettrait pas aux organisations terroristes palestiniennes de continuer à lancer des engins incendiaires sur le territoire israélien, ce qui a causé des centaines d’incendies de broussailles et brûlé des milliers d’hectares de terre au cours des derniers mois.
« Si quelqu’un s’imagine qu’il pourra continuer à utiliser les cerfs-volants et à déclencher des incendies chaque jour, il se trompe », a déclaré M. Liberman lors d’une visite à Israël Aerospace Industries, le principal fabricant aérospatial du pays.
Les frappes aériennes sur les installations du Hamas, lundi, semblaient constituer une nouvelle tactique de l’armée pour dissuader les Palestiniens de faire voler les engins incendiaires sur Israël, après que ses tentatives précédentes de le faire en utilisant des tirs d’avertissement contre les lanceurs de cerfs-volants ont été infructueuses.
Les frappes aériennes d’Israël dans la bande de Gaza et les tirs de roquettes palestiniens ont fait suite à une journée d’attaques par les airs des Gazaouis, qui ont lancé des dizaines de ballons chargés de dispositifs incendiaires et d’explosifs sur le sud d’Israël, provoquant au moins 20 incendies, dont certains de grande ampleur.