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Quels candidats pro-Israël pour combler le vide au Sénat américain ?

Le président démissionaire John Boehner laisse un état de service très pro-Israël, et son successeur en héritera très probablement

Le président de la Chambre des Représentants, John Boehner à l'émission '60 Minutes' le 25 janvier sur la chaîne CBS (Crédit : Capture d'écran CBS)
Le président de la Chambre des Représentants, John Boehner à l'émission '60 Minutes' le 25 janvier sur la chaîne CBS (Crédit : Capture d'écran CBS)

WASHINGTON — Le président de la Chambre John Boehner a annoncé sa démission après des semaines de luttes internes difficiles parmi les Républicains du Congrès, lançant ainsi une compétition primordiale, pour les rôles des dirigeants, qui aura lieu à la Chambre entre les Républicains modérés du Congrès et les membres proche du Tea-Party de la Maison du Caucus de la Liberté.

Boehner laisse derrière lui un héritage fort en faveur d’Israël au perchoir du Président, et la plupart des candidats républicains sont prêts à reprendre le poste de Boehner, au moins en ce qui concerne la politique étrangère.

Boehner, démissionaire, a été salué après son annonce comme un soutien loyal d’Israël, mais dans les semaines précédant son annonce, les opposants du parlementaire de l’Ohio l’ont critiqué pour sa démarche jugée pas suffisamment combattante vis-à-vis de l’accord nucléaire signé avec l’Iran.

Plus tôt ce mois, alors que le Congrès se préparait à voter sur des résolutions correspondantes de désapprobation de l’accord nucléaire, une partie des voix les plus virulentes contre l’accord ont dirigé leur colère contre Boehner et le chef de la majorité au Sénat Mitch McConnell, expliquant que même le fait de permettre à la résolution d’être votée constituait une concession à l’administration.

S’exprimant lors d’une une manifestation devant le Capitole alors que le parlement discutait de la résolution, les manifestants ont appelé McConnell et Boehner à soutenir des affirmations que l’administration avait échoué à fournir les documents nécessaires pour lancer la période d’examen de l’accord au Congrès.

Senate minority leader Mitch McConnell (photo credit: CC BY-SA Gage Skidmore, Flickr)
Mitch McConnell (Crédit : CC BY-SA Gage Skidmore, Flickr)

Si la période d’accord devait encore commencer, ont-ils expliqué, le Congrès ne devrait pas être d’accord pour faire un vote sur la résolution, qui devait avoir lieu dans les 60 jours après le début de la période d’examen. Les manifestants contre l’accord, représentant un nombre important d’organisations, portaient des affiches critiquant Boehner, dont certaines le qualifiant de « traître répugnant »

Le sénateur Ted Cruz, un soutien fervent de Caucus Liberté et candidat à la présidence de la Chambre, a rallié les conservateurs contre Boehner, déclarant pendant la manifestation que « Mitch McConnell et John Boehner peuvent arrêter cet accord en appliquant simplement la loi fédérale ».

Si le vote devait se poursuivre, a-t-il affirmé, cela signifierait que « les dirigeants républicains ont décidé qu’un vote de parade est plus important que d’arrêter l’accord ».

Boehner a dissipé ce soulèvement, il y a moins de deux semaines, seulement pour se trouver impliqué dans une deuxième bataille. Celle-ci s’est avérée être sa dernière lutte contre les rebelles internes, il s’agissait du budget fédéral.

Combattant pour une résolution continue afin d’éviter un arrêt de l’action du gouvernement et une stratégie politique de la corde raide sur la proposition d’arrêter le financement de l’organisation pour la Planification de la Parenté dû à sa vente prétendue de tissue de fœtus, beaucoup pensent que Boehner a annoncé sa démission afin de lever la menace d’une prise de pouvoir à la direction des conservateurs lors des négociations.

William Daroff de la Fédération Juive d’Amérique du Nord (Crédit : Autorisation/ Site Web de la JFNA)
William Daroff de la Fédération Juive d’Amérique du Nord (Crédit : Autorisation/ Site Web de la JFNA)

William Daroff de la Fédération Juive d’Amérique du Nord, qui dirige le bureau du groupe de Washington, et connaît Boehner depuis le début des années 1980, croit que la lutte contre l’accord de l’Iran « n’a pas joué de rôle » dans la démission du président.

« Je pense que les facteurs clef sont liés à la taille et au but de la dépense du gouvernement, comme la résolution continue pour conserver le financement du gouvernment et la question de la Planification de la Parenté, a-t-il expliqué. John Boehner est un homme de convictions, il a des états de service conservateurs forts en tant que membre du Congrès ».

Boehner, a déclaré Daroff, a toujours été un soutien important d’Israël, et des causes concernant la communauté juive. Même si le Président de la Chambre ne vote pas, Boehner pourrait utiliser son influence, et il l’a fait, avec d’autres manières pour soutenir Israël.

« Sa capacité à rediriger les rôles de leader vers des personnes qui sont des voix fortes pro-Israël, et s’assurer que le président et les membres du comité sont des parlementaires qui croient en une relation forte entre les Etats-Unis et Israël est fondamental. Il avait un rôle majeur dans tout cela », a expliqué Daroff.

« Boehner et le Premier ministre Netanyahu ont clairement eu une relation proche pendant des années. Il a été un allié clé de Netanyahu, de l’AIPAC et il est vraiment quelqu’un vers qui la communauté juive a pu se tourner lorsque nous cherchions de l’aide pour des questions comme la préservation de réductions d’impôts vers les organisations charitative afin que les ONG puissent continuer à faire le travail que nous faisons ».

John Boehner et Benjamin Netanyahu  Jérusalem - 1er avril 2015  (Crédit : AFP)
John Boehner et Benjamin Netanyahu Jérusalem – 1er avril 2015 (Crédit : AFP)

Malgré ce qui pourrait bien se transformer un affrontement de rancoeurs dans la conférence républicaine pour savoir qui remplira une série de positions clef à la suite du départ de Boehner, Daroff croit que le « vide » laissé par le départ de Boehner ne restera pas libre très longtemps.

« La bonne nouvelle est qu’il y a une large majorité bipartisane dans les deux chambres du Congrès qui soutient une relation forte entre les Etats-Unis et Israël et les noms mentionnés pour remplacer le Président Boehner, particulièrement Kevin McCarthy, le chef de la majorité à la Chambre de Représentants, sont des gens qui ont aussi dans leurs « kishkes » une conscience forte du rôle primordial d’Israël comme un allié stratégique des Etats-Unis. Je pense donc qu’il y aura clairement un vide et que Boehner nous manquera, mais je crois que la nature a horreur du vide et que la communauté pro-Israël aura d’autres champions qui vont apparaître le moment venu ».

Majority Leader Eric Cantor will remain the only Republican Jew in the US House of Representatives. (Photo credit: CC BY/Gage Skidmore via Flickr.com)
Eric Cantor (Photo credit: CC BY/Gage Skidmore via Flickr.com)

McCarthy, qui a remplacé le chef de la majorité juive Eric Cantor lorsque Cantor a perdu son siège dans un revirement surprise aux primaires, est considéré par de nombreux observateurs comme étant le principal candidat pour remplacer Boehner.

Il aurait travaillé au cours des dernières semaines à rassembler le soutien du Caucus de la Liberté, et a souvent pris des positions fortes à l’égard d’Israël, exprimant son opposition ferme à l’accord sur le nucléaire iranien.

Tandis qu’il ne partage pas la relation de longue durée qu’a Boehner avec le Premier ministre Netanyahu, McCarthy a travaillé pour montrer son soutien au programme pro-Israël qui est devenu une sorte d’unité de mesure chez les Républicains du Congrès.

Il y a six semaines, le chef de la majorité avec un autre membre de la minorité Steny Hoyer, a effectué des voyages en Israël, sponsorisés par l’AIPAC, au cours desquels 22 Démocrates et 36 Républicains ont pu entendre des officiels israéliens sur leur opposition à l’accord du nucléaire, entre autres sujets.

McCarthy fera face à la concurrence d’autres Républicains, très certainement le Républicain Jeb Hensarling, président du Comité de Services de Financier de la Chambre.

Hensarling n’est pas pressé de déclarer sa candidature, puisqu’aucune date n’a encore été fixée pour la course à la Présidence. Un autre candidat possible est le conservateur de Floride Daniel Webster, qui a remporté 12 votes très symboliques contre Boehner lors de la dernière course à la Chambre qui s’était tenue en janvier.

Si McCarthy obtient la présidence, il laisserait la deuxième place au sommet du parti Républicain totalement ouverte, entraînant une course qui est beaucoup plus complexe.

Les deux Républicains suivants dans l’ordre sur l’échelle de la direction, le député de la majorité Steve Scalise et la Présidente du Comité de la Conférence Républicaine Cathy McMorris Rodgers, doivent se lancer dans la course, tout comme le Président du Comité Ethique Pete Sessions et le Président du Comité du Budget Tom Price.

Scalise était la voix dure contre l’accord avec l’Iran, affirmant son opposition à l’accord dans des mails à ses électeurs et s’exprimant contre l’accord, pas seulement à Washington, mais aussi avec des rencontres dans des mairies de son district de Louisiane.

Il a visité Israël, une fois avec les sept membres du Congrès conservateur qui ont voyagé avec leur famille pour une visite longue d’une semaine à l’automne 2013. Son soutien n’est pourtant pas sans secousses en chemin.

En 2014, des groupes libéraux ont fustigé Scalise pour s’être exprimé en 2002 à un rassemblement suprémaciste dans son état d’origine lorqu’il était député de l’Etat. Sous la pression, l’un des conseillers de Scalise a reconnu qu’il s’était exprimé lors d’une rencontre de l’Organisation pour l’Unité et les Droits des Américain-Européen, mais a déclaré, qu’a l’époque, Scalise ne connaissait pas les liens proches du groupe avec les mouvements néo-nazis et suprémacistes.

Le Centre juridique pour Pauvre du Sud a décrit l’organisation, qui a été fondée par l’ancien grand responsable du Ku Klux Klan David Duke, comme un groupe de haine.

Au début 2015, Scalise s’est défendu avec succès contre des appels à sa démission de son poste en résultat de la révélation, une défense facilitée par le soutien loyal de Boehner et de McCarthy.

Cathy McMorris Rodgers sera certainement la concurrente de Scalise. Elle est en quatrième position à la Chambre des Représentants. Comme Scalise, elle vient d’un district avec peu d’électeurs juifs, mais a été un soutien loyal de la communauté juive et d’Israël.

Plus tôt ce mois, elle a envoyé des vœux de nouvelle année à ses électeurs et soutiens dans lesquels elle a comparé l’attaque mortelle au Supermarché Hyper Casher et la promesse américaine d’une levée de sanctions pour l’Iran. Elle a qualifié ces événements « d’épisodes sombres » qui se sont déroulés pendant une « année dangereuse et éprouvante ».

Chrétienne évangélique, McMorris Rodgers a participé à des voyages financés de manière privée et organisés en Israël depuis qu’elle a été élue au Congrès en 2005. Elle était l’un des premiers membres du Congrès à féliciter le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la suite de sa campagne réussie pour sa ré-élection en mars.

Une victoire de Scalise ou de McMorris Rodgers conduirait à une autre course, pour reprendre le poste de Scalise ou celui de McMorris Rodgers.

Peter Roskam (Crédit : CC BY-SA Gage Skidmore, Flickr)
Peter Roskam (Crédit : CC BY-SA Gage Skidmore, Flickr)

Un prétendant probable dans cette course, même s’il n’a pas exclu de briguer une position encore plus importante, est à chercher avec Peter Roskam. Celui-ci a perdu dans la compétition face à Scalise l’année dernière, et est l’un des législateurs pro-Israël les plus actifs et les plus prolifiqus dans le camp républicain.

En fait, c’était Roskam, qui travaillant avec le Caucus de la Liberté, a mis en marche une lutte de dernière minute pour bloquer le vote de désapprobation avant que les documents supplémentaires sur l’accord iranien ne soient fournis par l’administration.

Roskam a également rédigé la législation ajoutée au projet de loi de commerce du printemps qui visait à décourager les entreprises européennes et les pays de participer au boycott, à la diversion et aux sanctions contre Israël, y compris contre les produits venant des implantations de Cisjordanie.

Le programme du Congrès pour cette semaine indique pourtant clairement que le départ de Boehner aura peu, si ce n’est aucun, effet sur la position envers Israël, ou l’Iran, dans un Congrès dominé par les Républicains.

Le même jour où Boehner a démissionné de manière fracassante, McCarthy a annoncé que la Chambre présenterait une législation dans la semaine à venir, qui cherchera à saper l’accord nucléaire avec l’Iran en suspendant tout allégement des sanctions tant que l’Iran ne paiera pas les dommages-intérêts ordonnés par les tribunaux américains pour des attaques terroristes sponsorisés par les Iraniens.

Selon la législation, le président Barack Obama ne serait pas en mesure de renoncer aux sanctions jusqu’à ce qu’il certifie que l’Iran a versé quelque 43 milliards de dollars en dommages-intérêts, une somme qui permettrait d’éliminer une grande partie de la manne financière de l’Iran qu’il aurait obtenu grâce à l’allègement des sanctions.
 
Bien que cette proposition de loi n’ira probablement pas loin en raison de la certitude qu’un veto présidentiel tomberait, il est un signe que la Chambre – avec ou sans Boehner – continuera à essayer de faire couler l’accord sur le nucléaire, et un signal que, bien que d’autres questions peuvent changer avec le nouveau leadership, l’orientation de la Maison envers Israël – et l’Iran – est peu susceptible de changer de sitôt.

MISE À JOUR : Lundi soir, la républicaine McMorris Rodgers a annoncé qu’elle ne se présenterait pas au poste de chef de la majorité, laissant Scalise et Tom Price de la Géorgie être les seuls prétendants pour le poste.

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