Radicalisation, financement de l’islam : Macron fera des propositions en février
Selon le CFCM, le président français souhaite "continuer à faire évoluer la structuration de l'islam" en France
Emmanuel Macron va faire des propositions aux responsables des cultes en février au sujet de la lutte contre la radicalisation islamiste et du contrôle des flux financiers du culte musulman, a-t-on appris jeudi auprès de ces derniers, à l’issue d’une rencontre à l’Elysée.
Tous les cultes – catholique, protestant, orthodoxe, musulman, juif, bouddhiste – étaient reçus en fin de journée par le président pour une cérémonie de vœux, qui n’était pas publique.
« Il a eu quelques mots vis-à-vis de la religion musulmane, disant qu’il souhaitait continuer à faire évoluer la structuration de l’islam », a affirmé Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) à l’AFP.
Ce, « pour éviter toute forme de séparatisme alimenté par la radicalisation et par le communautarisme », a-t-il ajouté. « Les aspects des financements (venus de l’) étranger » ont aussi été évoqués, selon lui.
« Nous aurons un rendez-vous en février pour connaître les grandes lignes » de ses propositions, a ajouté François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France.
Le gouvernement devrait faire « probablement début février » des annonces sur la lutte contre le communautarisme, considérée comme un « grand enjeu de 2020 », avait indiqué lundi la porte-parole Sibeth Ndiaye.
Le 31 décembre, Emmanuel Macron avait annoncé, à l’occasion de ses vœux pour 2020, qu’il prendrait « dans les prochaines semaines » de « nouvelles décisions » contre « les forces qui minent l’unité nationale ».
En janvier dernier, le chef de l’Etat, qui entendait mieux encadrer le culte musulman, avait présenté des mesures de modification de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, qui portaient notamment sur la transparence du financement des cultes et le respect de l’ordre public. Mais l’ensemble des responsables, tous concernés, s’étaient inquiétés de telles mesures, estimant qu’elles risquaient de « contraindre » la liberté de culte et de toucher à « l’esprit même de la loi ». La question de toucher à la loi de 1905 n’avait ensuite plus été évoquée.
« Il n’a pas parlé de modifier la loi », a dit M. Kbibech. Mais « le projet évoqué début 2019 » par l’exécutif « n’a pas été abandonné. Il risque de prendre des formes nouvelles », a-t-il ajouté.