Rassemblement de la communauté juive de Melbourne après l’incendie criminel de la synagogue
Pour des raisons de sécurité, le lieu de l'événement prévu à 10h30 n'a été communiqué qu'aux personnes ayant confirmé leur présence

Suite à l’incendie criminel d’une synagogue à Melbourne vendredi, la communauté juive locale va organiser un rassemblement de solidarité dimanche afin de « s’unir pour lutter contre la haine et faire preuve de solidarité ».
Pour des raisons de sécurité, le lieu de l’événement prévu à 10h30 n’a été communiqué qu’aux personnes ayant confirmé leur présence.
« Ce rassemblement est l’occasion de s’unir, de réfléchir et de réaffirmer notre engagement commun en faveur de la résilience et de la solidarité au sein de notre communauté », peut-on lire dans l’avis de J-United, un réseau de militants juifs.
« Ensemble, nous envoyons un message fort : toute attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous, et la haine n’a pas sa place dans notre communauté. Ensemble, nous sommes plus forts. »
Les enquêteurs n’ont pas encore identifié de motif, mais le Premier ministre Anthony Albanese a parlé d’acte antisémite.
« Toute attaque visant une synagogue est, à mon sens, un acte d’antisémitisme par définition », a déclaré Albanese.

« Cette attaque délibérée et illégale est contraire à tout ce que nous représentons en tant qu’Australiens et à tout ce pour quoi nous œuvrons avec tant d’efforts en tant que nation. »
La police fédérale d’Australie va apporter son aide aux forces de l’ordre de l’État de Victoria dans le cadre de l’enquête, a par ailleurs annoncé le chef du gouvernement.
Les autorités ont intensifié leurs patrouilles et s’efforcent de localiser les responsables.
Benjamin Klein, membre du conseil d’administration de la synagogue, a rapporté que plusieurs personnes étaient en train de prier à l’intérieur lorsque l’incendie s’est déclaré.
Un liquide a été déversé à l’intérieur de la synagogue pour l’incendier, a-t-il ajouté. « Si cela s’était produit une heure plus tard, il y aurait eu des centaines de personnes à l’intérieur », a poursuivi Klein, en précisant que l’incendie avait détruit des ouvrages religieux et du mobilier.
Klein a précisé que la synagogue avait renforcé son dispositif de sécurité au cours des douze derniers mois, en raison de préoccupations liées à la sécurité, sans fournir plus de détails.
L’ambassadeur d’Israël en Australie, Amir Maïmon, a exprimé son inquiétude face aux manifestations anti-Israël croissantes. Il a rapporté qu’une quarantaine de militants avaient organisé, mercredi dernier, un rassemblement devant la Grande Synagogue de Sydney, exigeant des sanctions contre Israël. Les manifestants auraient empêché les personnes présentes à l’intérieur de quitter la synagogue pendant environ trois heures.
La Fédération sioniste d’Australie a également dénoncé l’atmosphère alimentée par les manifestations anti-Israël. Son président, Jeremy Leibler, a déclaré dans un communiqué vendredi que l’attaque de la synagogue
« représente une nouvelle escalade choquante de la haine affichée ouvertement dans les rues de Melbourne chaque semaine depuis plus d’un an ».

Samedi, le gouvernement australien a défendu son bilan en matière de lutte contre l’antisémitisme, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a attribué l’incendie criminel de la synagogue Adass Israel de Melbourne à ce qu’il a décrit comme la « position anti-Israël radicale » de Canberra.
L’Association juive australienne et le chef de l’opposition australienne, Peter Dutton, avaient également établi un lien entre l’incendie criminel et ce qu’ils décrivaient comme l’incapacité du gouvernement Albanese à se tenir aux côtés d’Israël.
Des membres de la communauté juive ont également conspué la Première ministre de Victoria, Jacinta Allan, alors qu’elle s’exprimait devant Adass Israel vendredi, l’accusant de perdre le contrôle de l’État et de laisser proliférer les menaces à l’encontre des Juifs. Allan a été contrainte d’interrompre sa conférence de presse en raison de l’agitation.
Cet incendie criminel est survenu alors que la communauté juive australienne, qui compte environ 100 000 Juifs, a signalé une multiplication par quatre des actes antisémites dans le contexte de la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
Selon le Conseil exécutif des Juifs d’Australie, les agressions physiques contre les Juifs dans le pays sont passées de onze en 2023 à soixante-cinq en 2024.