Rassemblement pro-israélien à Londres : une participation en peau de chagrin
Au cours de la seconde Intifada, ils étaient 30 000 à soutenir Israël. Dimanche, ils n’étaient que 1 500
LONDRES – Alors que les supporters d’Israël s’étaient réunis pour montrer leur solidarité près de l’ambassade d’Israël à Londres dimanche, l’ambiance pouvait se résumer à un mot d’ordre : « le Hamas n’a pas laissé le choix à Israël ».
Selon les chiffres de la police, il y aurait eu près de 1 500 partisans d’Israël. Ceux-ci ne venaient pas juste soutenir l’Etat hébreu mais aussi s’insurger contre la représentation de cette guerre dans les médias britanniques.
Avec l’invasion terrestre d’Israël dans Gaza et le nombre de morts palestiniens dépassant le nombre de 400, les intervenants ont voulu faire comprendre qu’Israël avait été poussé à bout et que les roquettes devaient cesser pour que la paix puisse prévaloir.
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Mais beaucoup de ceux qui avaient assisté à une manifestation semblable, mais beaucoup plus importante, à Trafalgar Square, il y a moins de cinq ans, avaient peu d’espoir.
« Je veux que tout ça s’arrête », a déclaré Elisheva Klein, 18 ans, dont le frère sert dans l’armée israélienne et qui a vécu, elle-même, en Israël. « J’aime beaucoup Israël, mais nous voulons que cela s’arrête pour tout le monde, et pas seulement pour nous-mêmes. Les deux parties veulent la paix ; ce qui se passe n’est juste pour personne ».
Des autocollants « Libérez la Palestine ! » jonchaient le sol suite à la manifestation anti-israélienne de 15 000 personnes de samedi (dans laquelle les militants avaient déclaré qu’« Israël est un Etat terroriste »). Mais la foule, drapée dans des drapeaux, et entonnant des chansons en hébreu, voulait, à sa façon, défier ses opposants.
La majorité des supporters venaient de la grande communauté juive de Londres. Tout le spectre des âges et des niveau religieux était représenté ; plus quelques chrétiens qui avaient également fait le déplacement. Les chauffeurs de taxi et les cyclistes agitant des drapeaux israéliens étaient également venus à Kensington High Street pour offrir leur soutien.
Organisé par la Fédération sioniste et sécurisé par la police métropolitaine et la Community Security Trust, le rallye a été soutenu par un certain nombre d’organisations communautaires juives, dont le Board of Deputies et l’Union des étudiants juifs. Les participants comprenaient aussi l’ambassadeur israélien Daniel Taub et l’ancien maire de Sderot David Bouskila. On notait l’absence notable du grand rabbin britannique actuel Ephraïm Mirvis.
En plein après-midi, une sirène a retenti pour « recréer les conditions qui ont conduit à l’opération Bordure protectrice » et donner aux acheteurs huppés de Kensington High Street une idée de la vie avec la terreur. Alors que la sirène retentissait, la foule s’est accroupie, un moment fort qui a été troublé par un militant pro-palestinien qui a crié
« Honte à vous ». Dans l’ensemble, cependant, les contre-manifestants étaient rares.
Bien qu’aucun membre du parti conservateur au pouvoir n’ait parlé, la député travailliste Louise Ellman du groupe des « Amis d’Israël » a lancé un appel officiel à la cessation des roquettes et pour que le gouvernement britannique travaille à un cessez-le-feu négocié « afin que les civils innocents, qu’ils soient israéliens ou palestiniens puissent vivre ». Elle a parlé du nombre absolument tragique de morts parmi les civils, mais il était clair, pour elle, que la responsabilité appartenait en dernier ressort au Hamas.
D’autres ont exprimé leur approbation, en reconnaissant le nombre croissant de victimes, mais en soulignant qu’Israël doit avoir le droit de se défendre.
« Le Hamas ne donne à Israël d’autre choix que de riposter », a déclaré Vivien Wineman, le président du Board of Deputies à la foule. « L’ennemi commun d’Israël et des Palestiniens, c’est le Hamas ».
« Bien sûr, nous souhaitons un terme à cette guerre », a déclaré Steven Roston, de Hertfordshire, qui a évoqué les pertes humaines. « Si un autre pays était sous la même pression il aurait réagi beaucoup plus fortement. Quand le Hamas envoie des roquettes, il ne se soucie pas de savoir qui elles tuent. Israël utilise le Dôme de fer pour arrêter les missiles, eux utilisent des gens. Israël doit protéger ses citoyens. Quel choix y a-t-il là-dedans ? » a t-il ajouté.
Elizabeth Rowan, une chrétienne partisane d’Israël, a critiqué les médias qui ignorent pourquoi Israël a lancé la dernière offensive : « Ils ne disent pas la vérité sur ce qui se passe réellement. Ils ne comprennent pas que s’ils étaient dans une situation similaire, ils voudraient protéger leur patrie et leurs enfants. Ils ne semblent pas comprendre qu’Israël veut la paix et que le Hamas est une organisation terroriste ».
Les chiffres, néanmoins, étaient bien loin de la manifestation de solidarité de la deuxième Intifada, quand 30 000 personnes s’étaient rendues à Trafalgar Square en bleu et blanc, ou même à Hyde Park il y a tout juste un an, lorsque plusieurs milliers avaient afflué pour célébrer le 65ème anniversaire d’Israël. Il y a quatre ans et demi, lors de l’opération « Plomb durci », des dizaines de milliers de personnes avaient participé à des rassemblements à Londres et à Manchester.
« Mais la manifestation a été organisée dans un laps de temps très court », a souligné Roston, qui a participé au rassemblement de 2009. Et puis « Kensington High Street ne peut tout simplement pas accueillir autant de monde que Trafalgar Square ».
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