Israël en guerre - Jour 431

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Réactions après la mort d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, à Téhéran

Selon le fils du chef terroriste, son père a "obtenu ce qu'il voulait", affirmant : "Nous sommes dans un état de révolution continue et de lutte contre l'occupation" israélienne

Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas basé au Qatar, prononçant un discours télévisé le 15 mai 2024. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas basé au Qatar, prononçant un discours télévisé le 15 mai 2024. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a confirmé mercredi que son chef politique, Ismaïl Haniyeh, avait été tué à Téhéran par une frappe imputée à Israël, une information qui avait été initialement rapportée par le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran.

Chef du bureau politique du Hamas, Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.

Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet « acte lâche ne restera pas sans réponse ». « [Notre] frère, le dirigeant, le moujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président » iranien, a écrit le Hamas dans un communiqué.

Un peu plus tard, un autre haut responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a déclaré qu’il s’agissait d’un « ciblage direct » de Haniyeh dans sa résidence de la capitale iranienne. « Le mode opératoire [de l’assassinat] sera déterminé par nos homologues iraniens qui mènent l’enquête », a ajouté al-Nounou dans un communiqué. « L’occupation [Israël] est responsable de cet attentat et les États-Unis en portent également la responsabilité », a-t-il encore dit.

Ismail Haniyeh (à gauche) et Mussa Abu Marzuk. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Le fils de Haniyeh, Abdoul Salam Ismaïl Haniyeh, a déclaré que son père avait « obtenu ce qu’il voulait ». « Nous sommes dans un état de révolution continue et de lutte contre l’occupation »par Israël des Territoires palestiniens, a-t-il déclaré. « La résistance ne prendra pas fin avec l’assassinat de ses dirigeants, et le Hamas continuera à résister jusqu’à la libération », a-t-il poursuivi.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont indiqué mercredi que « l’assassinat » à Téhéran de leur chef politique, aurait « d’énormes conséquences dans toute la région ». « Cet assassinat », imputé à Israël, « fait passer la guerre à un nouveau niveau et aura d’énormes conséquences pour toute la région ». Les membres des Brigades sont engagés dans des combats avec l’armée israélienne dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le Hamas depuis le pogrom qu’il a perpétré le 7 octobre.

« Le président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas, a fermement condamné l’assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qu’il considère comme un acte lâche et une grave escalade », a déclaré son bureau dans un communiqué. Il a ultérieurement annoncé une journée de deuil national. Les drapeaux palestiniens seront mis en berne pour la journée, selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Le Fatah, le parti politique d’Abbas, est opposé au Hamas depuis que ce dernier a pris le contrôle par la force dans la bande de Gaza en 2007, tuant et évinçant des centaines de membres du Fatah.

Le président iranien, Masoud Pezeshkian, lors d’une réunion avec des membres du Parlement iranien, à Téhéran, le 21 juillet 2024. (Crédit : KHAMENEI.IR / AFP)

Les condamnations de la part des nombreux alliés du groupe terroriste ne se sont pas faites attendre.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré d’infliger un « châtiment sévère » à Israël. « Avec cet acte, le régime sioniste criminel et terroriste a préparé le terrain pour un châtiment qui sera sévère pour lui-même, et nous considérons qu’il est de notre devoir de venger le sang [de Haniyeh qui a été versé sur le territoire de la République islamique d’Iran », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Irna.

L’assassinat du chef du Hamas à Téhéran « fera l’objet d’une réponse sévère et douloureuse », a de son côté déclaré le CGRI dans un communiqué. « L’Iran et le front de la résistance répondront à ce crime », a ajouté le communiqué, en employant un terme que Téhéran utilise pour désigner ses mandataires au Moyen-Orient.

Un ancien commandant du CGRI, Mohsen Rezaie, a aussi averti qu’Israël « paierait un lourd tribut » pour l’assassinat du chef du Hamas, ont rapporté les médias d’État iraniens.

Un ancien commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), Mohsen Rezaie. (Crédit : Autorisation)

Le président iranien Pezeshkian a imputé à Israël cet assassinat et a juré de faire « regretter » au pays cet « acte lâche ». « La République islamique d’Iran défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche », a déclaré sur le réseau social X Pezeshkian en rendant hommage à Haniyeh, qualifié de « leader courageux ».

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que le sang du chef du Hamas « n’aura pas été versé en vain ». « Le martyre de Haniyeh à Téhéran renforcera le lien profond et indéfectible entre Téhéran, la Palestine et la résistance », a déclaré Kanaani, cité par les médias d’État iraniens.

De plus, un panneau de grande taille a été accroché dans la capitale, selon les médias et les réseaux sociaux. La bannière, placée à proximité de la place de la Palestine, à Téhéran, dit en hébreu : « Attendez-vous à un grave châtiment », avec une image issue d’un montage où Haniyeh apparaît avec le mont du Temple de Jérusalem en arrière-plan.

La Russie a dénoncé pour sa part un « assassinat politique inacceptable ». « Cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions », a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l’agence de presse publique RIA Novosti. « Tout cela est très mauvais », a-t-il ajouté.

Pour sa part, Konstantin Kossatchev, vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), a déclaré s’attendre désormais à une « brusque escalade de la haine mutuelle dans le Proche-Orient ». « Le temps le plus difficile des confrontations commence pour la région », a-t-il écrit sur Telegram, en estimant « qu’Israël en sera tenu pour responsable ».

Ismail Haniyeh, le chef du Hamas dans la bande de Gaza (à gauche) et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan saluent les élus et soutiens du parti islamique de la Justice et du Développement d’Ergodan au parlement à Ankara, en Turquie, le 3 janvier 2012. (Crédit : AP)

En septembre 2022, Haniyeh avait été reçu à Moscou par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour des discussions sur le règlement du conflit israélo-palestinien.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné « l’assassinat perfide » à Téhéran de son « frère ». « Que Dieu ait pitié de mon frère Ismaïl Haniyeh, tombé en martyr à la suite de cette odieuse attaque », a écrit Erdogan sur X, dénonçant ce qu’il a appelé « la barbarie sioniste ».

Le ministère turc des Affaires étrangères a lui condamné « l’ignoble assassinat ». « Nous condamnons l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un acte ignoble à Téhéran », a écrit le ministère qui a estimé que « cette attaque a également pour but d’étendre la guerre à Gaza en lui faisant prendre une dimension régionale ».

« Nous exprimons nos condoléances au peuple palestinien qui a sacrifié des centaines de milliers de martyrs comme Haniyeh afin de vivre en paix dans sa patrie sous le toit de son propre État », a-t-il poursuivi.

« Une fois de plus, il a été démontré que le gouvernement Netanyahu n’a aucune intention de parvenir à la paix » ont estimé les services de Hakan Fidan, chef de la diplomatie turque. « Si la communauté internationale ne prend pas des mesures pour arrêter Israël, notre région sera confrontée à des conflits bien plus importants », a mis en garde le ministère. Haniyeh, qui résidait fréquemment en Turquie avant le 7 octobre, avait été reçu en avril à Istanbul par le président Erdogan.

Un haut responsable du groupe terroriste des Houthis, qui contrôlent Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen, a vu mercredi dans l’assassinat de Haniyeh « un crime terroriste odieux ». « C’est un crime terroriste odieux et une violation flagrante des lois », a écrit sur X Mohammed Ali al-Houthi, membre du bureau politique d’Ansar Allah, le mouvement politique des Houthis.

Depuis novembre, les terroristes soutenus par l’Iran mènent des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen, et affirment agir en « soutien » aux Palestiniens dans la guerre dans la bande de Gaza. Ils ont aussi tiré des missiles contre des villes israéliennes, dont la plupart ayant été interceptés. Le 19 juillet, une attaque de drone revendiquée par les Houthis avait fait un mort à Tel Aviv, déjouant le système de défense israélien.

Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a dénoncé l’assassinat à Téhéran de Haniyeh et assuré qu’il allait « renforcer la détermination » de la formation et de ses alliés à faire face à Israël, accusé d’être à l’origine de cette attaque.

Le porte-parole militaire des rebelles houthis du Yemen, le général de brigade Yahya Saree, faisant une déclaration sur les récentes attaques contre deux navires commerciaux en mer Rouge lors d’une marche de solidarité avec la population de Gaza, dans la capitale Sanaa, le 15 décembre 2023. (Crédit : Mohammed Huwais/AFP)

Le Hamas a annoncé que son chef politique avait été tué, quelques heures après un raid israélien contre un chef armé du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé que son assassinat « va renforcer la détermination des résistants sur tous les fronts à poursuive le jihad […] et à affronter l’ennemi sioniste ».

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël dans le sud du Liban, en soutien au Hamas à Gaza, dès le lendemain du pogrom perpétré par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Les alliés du Hamas, dont notamment le Hezbollah et les Houthis, sont rassemblés par l’Iran au sein de ce qu’il qualifie « d’axe de la résistance » face à Israël.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani (à droite), lors d’une réunion avec le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh (à gauche) et le responsable Khaled Meshaal à Doha, au Qatar, le 17 octobre 2016. (Crédit : communiqué du gouvernement du Qatar)

Le Qatar a condamné l’assassinat de Haniyeh, le qualifiant de « crime odieux ».

Le Qatar accueille la direction politique du Hamas, dont faisait partie Haniyeh, et sert de médiateur dans les pourparlers pour une trêve dans la bande de Gaza. Il a estimé que cet assassinat « pourrait faire plonger la région dans le chaos et compromettre les chances de paix », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, s’est interrogé mercredi sur l’opportunité de poursuivre la médiation entre Israël et le Hamas. « Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d’être pris pour cible à Gaza […] nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu’une partie assassine le négociateur de l’autre partie », a écrit al-Thani sur X. « La paix a besoin de partenaires sérieux. »

Le Hamas a indiqué que les funérailles de Haniyeh auront lieu jeudi à Téhéran, qui a décrété trois jours de deuil, et que son corps sera ensuite transféré à Doha, la capitale du Qatar, pour les prières et l’enterrement. La cérémonie se déroulera dans la mosquée nationale du Qatar, la plus grande du pays. Haniyeh sera enterré à Lusail, au nord de Doha, dans le même cimetière que celui où repose le fondateur de l’émirat du Qatar, Jassim ben Mohammed al-Thani.

Khalil Al-Hayya, haut responsable du Hamas, a affirmé que le groupe terroriste palestinien et son principal soutien, l’Iran, ne veulent pas d’une guerre régionale. Cependant, lors d’une conférence de presse à Téhéran qui s’est tenue après l’assassinat, il a affirmé qu’il y a un « crime qui doit être puni ».

Le secrétaire-général des Nations unies Antonio Guterres a dénoncé les frappes à Beyrouth et à Téhéran en évoquant « une escalade dangereuse ». « Le secrétaire-général pense que les attaques auxquelles nous avons assisté dans le sud de Beyrouth et à Téhéran représentent une escalade dangereuse où un moment où tous les efforts devraient plutôt entraîner un cessez-le-feu à Gaza », et « la libération de tous les otages israéliens », a indiqué le porte-parole Stephane Dujarric dans un communiqué.

Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion d’urgence ce soir, a annoncé la présidence russe du Conseil. La réunion, demandée par l’Iran et soutenue par des représentants de la Russie, de la Chine et de l’Algérie, est prévue à 16h heure de New York (23h heure d’Israël), a indiqué un porte-parole de la présidence russe, qui assure la direction tournante du Conseil.

La Chine s’est ainsi également jointe à ces condamnations. « Nous sommes très préoccupés par cet incident, nous nous opposons vigoureusement et condamnons cet assassinat », a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, interrogé lors d’un point de presse régulier. La Chine soutient depuis des décennies la cause palestinienne mais entretient de bonnes relations avec Jérusalem.

Le porte-parole du gouvernement afghan des talibans a lui déploré « une grande perte » à l’annonce de la mort de Haniyeh. « Il laisse les leçons de la résistance, du sacrifice, de la patience, de la tolérance […] et du sacrifice à ceux qui le suivent », a ajouté Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, sur le réseau social X.

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à droite, avec le ministre égyptien des Renseignements, Khalid Fawzi, dans les bureaux de Haniyeh dans la ville de Gaza, le 3 octobre 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

L’Égypte a condamné les frappes contre le chef armé du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fouad Shukr, à Beyrouth, et contre Haniyeh, à Téhéran, les qualifiant  « d’escalade dangereuse » susceptible d’embraser la région.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que ces frappes sapaient « les efforts acharnés déployés par l’Égypte et ses partenaires pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza » et « indiquaient l’absence de volonté politique de la part d’Israël de calmer la situation ».

Le Caire a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à « empêcher que la situation sécuritaire dans la région ne devienne incontrôlable ».

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté » l’assassinat du chef du Hamas imputé à Israël, qu’il a qualifié de « violation du droit international et du droit humanitaire international, et de crime d’escalade qui ne fera qu’accroître les tensions et le chaos dans la région ».

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sufyan Al-Qudah, a appelé la communauté internationale à prendre « des mesures immédiates pour imposer la fin de l’agression israélienne contre Gaza et des violations par Israël du droit international et des résolutions des Nations unies, et pour protéger la sécurité et la stabilité de la région des conséquences désastreuses de la poursuite de l’agression israélienne contre Gaza ».

Il a également condamné « l’agression israélienne » contre Beyrouth dans la nuit de mardi à mercredi, avertissant qu’elle entraînera une extension du conflit.

La Syrie a affirmé que la mort du chef du Hamas, dont elle a imputé la responsabilité à Israël, pourrait « embraser toute la région ». « La Syrie a dénoncé cette agression sioniste flagrante et cette grave atteinte à la souveraineté de la République islamique iranienne », a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère irakien des Affaires étrangères a lui dénoncé dans un communiqué une « violation flagrante du droit international ». Cet assassinat imputé à Israël « menace la sécurité et la stabilité de la région », a-t-il ajouté.

Disant condamner « le terrorisme sous toutes ses formes », Islamabad a mis en garde contre « l’aventurisme israélien grandissant » dont « la dernière action constitue une escalade dangereuse dans une région instable ».

Le sultanat d’Oman a lui aussi condamné l’assassinat de Haniyeh « qui constitue une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire », selon son ministère des Affaires étrangères, qui juge que cela « compromet clairement les efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans la région ».

L’Union européenne, de son côté, a exhorté toutes les parties à éviter l’escalade.

« Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter une nouvelle escalade », a dit le porte-parole de l’Union européenne, Peter Stano. Aucun pays, aucune nation n’a rien à gagner d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient. »

La ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a quant à elle, appelé à la retenue pour éviter une nouvelle escalade du conflit au Moyen-Orient dans le sillon de l’assassinat ciblé du chef politique du Hamas.

« Le Hamas est un groupe terroriste qui a mené d’innombrables attaques cruelles et meurtrières contre Israël. La question centrale aujourd’hui est d’empêcher une conflagration régionale et de ne pas plonger toute la région dans le chaos », a déclaré Baerbock lors d’une conférence de presse.

Baerbock a souligné que toute décision prise aujourd’hui peut soit apaiser la situation, soit l’enflammer davantage, et elle a appelé toutes les parties au conflit à « faire preuve d’un maximum de retenue et à procéder à une désescalade dans l’intérêt des populations de la région ».

Sans nommer aucun des acteurs impliqués dans la montée des tensions entre Israël et l’axe iranien, les Émirats arabes unis ont déclaré assez sobrement qu’ils « suivent de près l’évolution rapide de la situation régionale et expriment leur profonde inquiétude face à l’escalade continue et à ses répercussions sur la sécurité et la stabilité de la région ».

Le ministère émirati des Affaires étrangères a déclaré que le pays « croit que le renforcement du dialogue, l’adhésion aux lois internationales et le respect de la souveraineté des États sont les meilleures bases pour résoudre les crises actuelles ».

Dans ce contexte, les Émirats arabes unis ont souligné la nécessité de résoudre les différends par des moyens diplomatiques, loin du langage de la confrontation et de l’escalade ».

Les États-Unis ni « mis au courant », ni « impliqués », selon Blinken

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a souligné « l’impératif » de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. « Tout d’abord, nous n’étions pas au courant et nous ne sommes pas impliqués », a-t-il affirmé dans une interview télévisée dont des extraits ont été rendus publics par son entourage. « Bien sûr, j’ai vu les informations et tout ce que je peux vous dire pour l’instant, c’est que rien ne remet en question l’importance de parvenir à un cessez-le-feu », a-t-il affirmé lors d’un forum de discussion à Singapour.

« La logique des représailles » au Moyen-Orient « n’est pas la bonne voie », a estimé mercredi le gouvernement allemand. « Il est essentiel d’éviter une escalade supplémentaire et une contagion régionale » du conflit […], il s’agit avant tout de garder la tête froide et de réagir avec sang-froid », a indiqué à la presse le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères Sebastian Fischer.

En Israël, le ministre du Patrimoine, Amichaï Eliyahu, a été le premier haut fonctionnaire israélien à réagir en écrivant sur X que « c’est la bonne façon de nettoyer le monde de cette saleté ».

Le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu arrive à une conférence du gouvernement au Bureau du Premier ministre, le 10 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Eliyahu, membre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a laissé entendre qu’Israël était derrière l’assassinat. « Plus d’accords imaginaires de ‘paix’ ou de reddition, plus de pitié pour ces fils de la mort », a-t-il écrit dans un tweet avec un lien vers un article annonçant l’assassinat. « La main de fer qui les frappera est celle qui apportera le calme et un peu de réconfort, et qui renforcera notre capacité à vivre en paix avec ceux qui cherchent la paix », a-t-il déclaré. « La mort de Haniyeh rend le monde un peu meilleur. »

Sur X, Amichaï Chikli, ministre de la Diaspora, a écrit « Attention à ce que vous souhaitez » en anglais au-dessus d’une vidéo de Haniyeh assis dans une salle de conférence tandis que les gens scandent « Mort à Israël ».

Le ministre des Communications Shlomo Karhi (Likud), dans un tweet supprimé depuis, a cité le verset biblique « Que tous tes ennemis périssent, ô Seigneur ».

« Combien de likes obtenez-vous sur un sujet qu’ils ont demandé de ne pas commenter ? », s’est moqué le député Elazar Stern (Yesh Atid) mercredi matin, dans une critique visant vraisemblablement les ministres.

Et si « l’élimination des chefs de l’aile armée du Hamas, du Hezbollah et du chef de l’aile politique du Hamas constituent un succès sécuritaire important, 115 otages ne sont toujours pas rentrés chez eux », a écrit sur X Yaïr Golan, chef de l’alliance Avoda-Meretz, Les Démocrates.

Ces propos ont été tenus alors que les médias israéliens avaient rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait ordonné à ses ministres de garder le silence sur cet assassinat ciblé dans la capitale iranienne.

Israël n’a pas officiellement commenté la mort de Haniyeh.

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