Rebond de la campagne de vaccination israélienne grâce aux adolescents
Selon le ministère de la Santé, plus de 30 % des 10-19 ans ont reçu au moins une dose ; la majorité des vaccins sont aujourd'hui administrés aux jeunes
Le nombre d’adolescents qui se font vacciner contre le coronavirus a augmenté nettement au cours de ces derniers jours, ce qui fait naître l’espoir qu’une importante part des mineurs qui, dans le pays, sont éligibles à la vaccination seront protégés contre la COVID-19 au cours des prochaines semaines.
Mardi matin, presque 32 % des Israéliens âgés de 10 à 19 ans avaient reçu au moins une dose du vaccin. Ils étaient environ 23 % la semaine dernière, ont montré les données du ministère de la Santé.
Les autorités ont lancé une nouvelle campagne de vaccination en direction des jeunes Israéliens âgés de 12 à 15 ans cette semaine, en réponse au nombre croissant de nouveaux cas de coronavirus dans le pays. La majorité de ces cas sont attribués à la présence, sur le territoire, du variant Delta du virus, très contagieux.
Depuis, le nombre d’injections quotidiennes a grimpé au-delà des 10 000 – un chiffre qui n’avait plus été connu depuis le début du mois d’avril, quand la campagne de vaccination unique au monde qui avait été mise en œuvre au sein de l’État juif avait commencé à stagner après avoir administré les deux précieuses doses à presque cinq millions de personnes, soit la majorité de la population éligible au vaccin.
Lundi, plus de 14 314 personnes ont reçu la première dose de vaccin – contre 13 513 vingt-quatre heures auparavant, ont signalé les données du ministère de la Santé. Plus de 11 000 doses avaient déjà été distribuées mardi à midi.
La vaste majorité des Israéliens qui sont allés se faire immuniser, ces derniers jours, appartiennent à la catégorie des 10-19 ans, selon les chiffres officiels qui ne remontent que jusqu’à samedi.
Le 24 juin, 9 866 personnes appartenant à cette catégorie d’âge avaient bénéficié d’une première dose, ce qui avait représenté plus de 83 % des personnes ayant reçu une première injection ce jour-là.
Des pourcentages similaires ont été observés également les autres jours.
Parmi les Israéliens qui ont été vaccinés mardi figurait Michal Bennett, la fille du Premier ministre Naftali Bennett qui est âgée de 14 ans. Le Premier ministre a diffusé sur Twitter une photo de sa fille et a appelé les jeunes dans le pays à se faire vacciner.
גם מיכל שלי התחסנה עכשיו.
גאה בך מיכלי❤️ומה איתכם?
קרדיט צילום: נמרוד גליקמן – דוברות כללית, מחוז שרון שומרון pic.twitter.com/io1SYXKLw5
— Naftali Bennett נפתלי בנט (@naftalibennett) June 29, 2021
« Le variant Delta peut toucher les non-vaccinés, c’est-à-dire les enfants », a commenté Bennett au cours d’une visite dans un centre de vaccination accueillant des adolescents à Holon.
Il s’est fixé un objectif de 30 000 vaccins administrés par jour au cours des dix prochains jours.
L’État juif possède 1,4 million de doses qui doivent expirer à la fin du mois de juillet et Bennett espère en utiliser le plus possible en faisant immuniser 300 000 enfants d’ici le 9 juillet – ce qui laisserait suffisamment de temps pour que la deuxième dose provienne de cette série de vaccins dont la date d’expiration se rapproche dangereusement.
Trois des autres caisses d’assurance-maladie majeures ont indiqué qu’environ 50 % de leurs membres âgés de 12 à 15 ans seraient protégés contre le virus d’ici le mois prochain – en prenant en compte ceux qui ont été vaccinés, ceux qui ont prévu de le faire et les adolescents en rémission du coronavirus, a déclaré mardi la Douzième chaîne.
Israël avait donné le feu vert à la vaccination des Israéliens âgés de 12 à 15 ans au début du mois de juin mais les autorités n’ont commencé à encourager l’immunisation de ce groupe d’âge que la semaine dernière, en réponse au nombre de cas qui ne cesse de s’élever sur le territoire israélien.
Ces derniers jours, l’État juif a vu le nombre de nouveaux cas quotidiens de coronavirus grimper à des niveaux qui n’avaient plus été connus depuis le mois d’avril. Presque 300 nouveaux cas ont été confirmés lundi et 287 autres ont été enregistrés mardi soir.
Le nombre des hospitalisations reste néanmoins bas – seulement 22 personnes étaient prises en charge dans un état grave mardi, a noté le ministère. De nombreux experts estiment qu’il est préférable de se pencher sur le chiffre des hospitalisations que sur celui du nombre total de cas pour prendre la mesure de l’ampleur d’une crise sanitaire dans une zone donnée.
« Tant qu’il n’y aura pas de morbidité grave, nous allons pouvoir continuer à vivre nos vies de manière aussi normale que possible », a commenté le docteur Arnon Afek, qui dirige l’hôpital Sheba-Tel Hashomer de Tel Aviv, au micro de la Radio militaire, mardi.
Certains responsables auraient toutefois fait part de leurs inquiétudes sur une augmentation du nombre d’Israéliens gravement malades, affirmant que le pays n’était pas préparé à prendre en charge ce possible afflux.
« Les personnels sont épuisés, frustrés et ils n’ont pas encore eu l’occasion de se remettre de tout ce qu’il s’est passé. Ils vont tout simplement être dans l’incapacité de prendre en charge les malades. Et ça va être une catastrophe », a déclaré un responsable de la Santé, sous couvert d’anonymat, au site d’information Ynet.
Le variant Delta du virus, identifié pour la première fois en Inde, est plus contagieux que les autres mutations et il serait plus apte à contourner la barrière du vaccin. Il ne semble apparemment pas entraîner de formes plus graves de la maladie. Le taux de transmissibilité du variant Delta est supérieur à hauteur de 40 % à celui de la souche originale, selon l’agence de santé du Royaume-Uni. L’efficacité des deux doses de vaccin – en termes de protection contre une éventuelle hospitalisation – est de 96 %, selon l’agence.
Avec un nombre de cas en hausse, Israël a, jusqu’à présent, réimposé l’obligation du port du masque en intérieur et commencé à sanctionner les voyageurs revenant des pays durement touchés par le coronavirus ou ayant rompu leur mise à l’isolement obligatoire – tout en tentant d’éviter de remettre en place des restrictions dont le pays a largement émergé au cours des deux derniers mois.
« On peut vaincre la vague actuelle de coronavirus sans restrictions », a déclaré Bennett dans la journée de mardi. « La vaccination plutôt que les confinements, les masques au lieu des restrictions. »