Reconnaissance de l’Etat palestinien : pas le bon moment, pour la France
"Ce n'est ni le lieu ni le moment de reconnaître unilatéralement l'Etat de Palestine", a indiqué Israël Katz à l'issue d'un entretien au Sénat
La reconnaissance d’un Etat palestinien « n’est pas un tabou pour la France » mais Paris estime que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel » sur le processus visant la solution à deux Etats, a réagi mercredi le chef de la diplomatie française auprès de l’AFP.
« Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite. « Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après », a-t-il ajouté.
Stéphane Séjourné, qui a reçu mercredi matin à Paris son homologue israélien Israël Katz, estime qu' »il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’un enjeu de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité ».
Dans un message posté sur le réseau X, le ministre français a souligné avoir réaffirmé auprès de son homologue « les priorités de la France » : « libération immédiate des otages » toujours retenus à Gaza dont trois Français, « cessez-le-feu, aide humanitaire massive et deux États vivant en paix et en sécurité ».
En pleine guerre dans la bande de Gaza entre le mouvement islamiste radical Hamas et Israël, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un Etat de Palestine dans l’espoir d’entraîner dans leur sillage d’autres pays.
Israël a immédiatement réagi en annonçant le rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.
La reconnaissance par la Norvège, l’Espagne et l’Irlande doit être effective le 28 mai.
« Ce n’est ni le lieu ni le moment de reconnaître unilatéralement l’Etat de Palestine », a indiqué Israël Katz à l’issue d’un entretien au Sénat, en jugeant que « ce genre de décision portait atteinte à la souveraineté et à la sécurité israéliennes ».
Sur un autre dossier, l’Iran, il s’est félicité de la coopération entre la France et Israël « pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ».
Mardi soir, il avait dit n’avoir « aucun doute qu’Israël et la France continueront à travailler ensemble contre le front iranien et contre les organisations terroristes mandatées par l’Iran », citant « le Hamas et le Jihad islamique à Gaza », « le Hezbollah au Liban », « les Houthis au Yémen » et « les milices chiites en Irak et en Syrie ».