Refonte judiciaire : Des employés de la high-tech bloquent la circulation à Tel Aviv
Cette manifestation s'est ajoutée à celle de Herzliya, Jérusalem et Yokneam pour protester contre le projet de réforme du système judiciaire du gouvernement Netanyahu
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

Des dizaines d’employés du secteur de la high-tech ont envahi mardi la rue Kaplan, très fréquentée à Tel Aviv, pour protester contre le projet de réforme du système judiciaire du gouvernement, bloquant partiellement la circulation.
Beaucoup d’entre eux portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « pas de liberté, pas de high-tech » tout en brandissant des drapeaux israéliens.
Cette manifestation s’est ajoutée à celle de Herzliya (siège de nombreuses start-up), Jérusalem et Yokneam, le centre high-tech du nord du pays.
En raison des conditions météorologiques extrêmes, la manifestation comprenait également des diffusions via Zoom, selon les participants.
Ces dernières semaines, des cadres supérieurs des milieux d’affaires et du secteur de la high-tech israéliens ont exprimé publiquement leur inquiétude face à la réforme judiciaire annoncée par le ministre de la Justice, Yariv Levin.
Le projet de refonte, qui est soutenu par Netanyahu, prévoit de restreindre de manière importante la capacité de la Haute-cour à invalider des lois et des décisions gouvernementales avec l’adoption d’une clause dite « dérogatoire » qui permettrait au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple de 61 députés.
Ces propositions prévoient aussi de donner au gouvernement le contrôle total de la sélection des juges ; de faire disparaître la notion juridique du « caractère raisonnable » du code pénal israélien, une notion sur laquelle s’appuient les magistrats pour juger une législation ou une décision prise par la coalition et elles prévoient également que les ministres seront autorisés à nommer leurs propres conseillers juridiques au lieu de devoir faire appel à ceux qui opèrent sous les auspices du ministère de la Justice.
Le plan a suscité des critiques intenses et des avertissements de la part des plus éminents experts, ainsi que des manifestations massives et des pétitions publiques lancées par des officiels variés, des professionnels et des entreprises privées, qui ont tous averti que ces réformes porteront atteinte à la démocratie et à l’économie.