Regev : Israël accueillera l’Eurovision 2019 à Jérusalem ou pas du tout
Après l'annulation du match contre l'Argentine, la ministre de la Culture dit qu'il n'est pas juste de dépenser 50 M de NIS si le concours ne se déroule pas dans la capitale
La ministre des Sports et de la Culture, Miri Regev, a menacé de retirer Israël comme hôte de l’Eurovision l’année prochaine si le concours de chant annuel ne se tenait pas à Jérusalem pour des raisons politiques.
« Je recommanderai au gouvernement de ne pas accueillir l’Eurovision s’il n’a pas lieu à Jérusalem, cela ne serait pas juste », a-t-elle déclaré jeudi à la chaîne publique Kan.
« Cela coûtera 50 millions de shekels israéliens (14 millions de dollars) et vise à faire la promotion du pays », a-t-elle déclaré. « Donc personnellement, je dis que si l’Eurovision ne se déroule pas à Jérusalem, il n’est pas juste d’investir les 50 millions de NIS des fonds publics. »
« L’Etat d’Israël a une capitale, elle s’appelle Jérusalem, et nous ne devrions pas en avoir honte », a-t-elle ajouté.
La menace de Regev survient quelques jours après que l’équipe nationale argentine de football a annulé un match amical à Jérusalem après qu’une campagne palestinienne a poussé l’équipe à boycotter l’Etat juif et que les joueurs ont reçu des menaces.
La ministre du Likud, qui avait été critiquée pour sa décision de déplacer le match de football de Haïfa à Jérusalem, a insisté mercredi sur le fait que c’était davantage les menaces de violence, plutôt que la pression des activistes du boycott israélien, qui avait provoqué l’annulation.
Mercredi également, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé sa préoccupation sur le fait que l’abandon de l’Argentine pourrait laisser présager de futures annulations d’événements culturels dans l’Etat juif.
« J’espère que cela n’affectera pas d’autres domaines », a-t-il déclaré à Londres. « Nous devons nous préparer à la possibilité que toutes sortes de pressions soient exercées. »
Israël a remporté le concours Eurovision 2018 le 19 mai avec la chanson « Toy » de Netta Barzilai. Selon les règles de la compétition annuelle, le pays gagnant accueille le concours l’année suivante.
Israël a accueilli le concours Eurovision à deux reprises auparavant à Jérusalem, une ville que la plupart des pays ne reconnaissent pas comme la capitale d’Israël.
L’Union européenne de radio-télévision (UER) aurait tenu des réunions secrètes avec le radiodiffuseur public israélien Kan, selon lui, craignant que plusieurs pays ne participent pas à l’événement à Jérusalem.
Lors d’une réunion récente, les organisateurs européens de l’Eurovision ont souligné à leurs homologues israéliens que si la compétition musicale devenait une source de querelles politiques, il y avait de fortes chances qu’elle puisse se dérouler ailleurs, a rapporté mercredi le site internet Ynet.
Les organisateurs européens ont également exigé qu’au moins deux villes israéliennes soumettent des offres pour accueillir la compétition, insinuant que Jérusalem n’était pas leur choix préféré, indique le rapport.
« Notre objectif est que les pays ne boycottent pas le lieu », ont déclaré les Européens aux Israéliens, selon Ynet.
En Islande, plus de 25 000 personnes ont signé une pétition exigeant que l’événement se déroule ailleurs, « compte tenu des violations des droits humains d’Israël contre le peuple palestinien. » Cependant, le radiodiffuseur national a déclaré que l’Islande avait l’intention de participer au concours malgré la pétition.
Le maire de Dublin, Micheal Mac Donncha, a déclaré au site d’information Dublin Live le mois dernier qu’il soutiendrait un boycott irlandais de l’événement organisé par Israël.
« J’appuierai cela, je ne pense pas que nous devrions envoyer un représentant », a-t-il dit.
Le Parti de gauche de Suède, les Démocrates libéraux du Royaume-Uni et certains membres du Parti travailliste britannique ont également appelé leurs pays à boycotter le concours si celui-ci venait à se dérouler en Israël.
Les organisateurs de l’Eurovision ont émis des doutes sur le lieu de la compétition quand ils ont tweeté aux fans le mois dernier de ne pas « réserver leurs vols pour le moment » car l’heure et le lieu de l’événement 2019 étaient encore à définir.
Mais quelques jours plus tard, les organisateurs de l’Eurovision ont rejeté les rumeurs de tensions politiques quant à l’organisation du concours par Israël l’année prochaine. Les organisateurs ont confié à JTA qu’ils étaient en train de finaliser l’événement avec les responsables israéliens et ont dit que les reportages israéliens sur les possibles annulations n’étaient que « spéculation ».