Reportage sur l’ultradroite à Lille: de 3 à 8 mois de prison avec sursis
Etienne V., 26 ans, condamné à 5 mois de prison avec sursis probatoire, a notamment effectué un salut nazi et trinqué au IIIe Reich
Trois hommes ont été condamnés mardi à des peines de trois à huit mois de prison avec sursis, notamment pour l’agression d’une adolescente désignée comme maghrébine, à la suite d’un reportage d’Al Jazeera sur l’ultradroite à Lille fin 2018.
Les trois hommes ont été reconnus coupables de « violences en raison d’une appartenance ethnique réelle ou supposée ».
Rémi F.,32 ans, le plus lourdement condamné – à huit mois de prison avec sursis probatoire contre cinq requis par la procureure – a également été reconnu coupable de « provocation à un acte de violence terroriste ». Il avait été filmé évoquant une attaque à la voiture bélier sur une « mosquée » ou contre le marché du quartier populaire de Wazemmes.
Les trois prévenus, qui se connaissent, avaient comparu le 17 novembre devant le tribunal judiciaire de Lille, après la diffusion d’un documentaire de la chaîne qatarie Al-Jazeera intitulé « Generation hate », filmé en caméra cachée par un journaliste infiltré dans la mouvance d’ultradroite Génération identitaire (GI) et le bar privé La Citadelle, son siège.
Les images montraient les prévenus à la sortie d’un bar, un soir de janvier 2018, s’en prendre à une adolescente de 14 ans désignée comme maghrébine. Dans un autre extrait, Rémi F. se vantait d’avoir frappé cette « arabe ».
Etienne V., 26 ans, condamné à cinq mois de prison avec sursis probatoire, a également été reconnu coupable de « provocation publique à la haine ou la violence », pour avoir notamment effectué un salut nazi et trinqué au IIIe Reich.
Le dernier membre du trio, Guillaume D., au passé militaire et ex-membre de GI, était videur dans un bar voisin et avait utilisé sa « gazeuse » sur l’adolescente.
« J’étais complètement ivre. J’ai voulu me faire mousser », avait expliqué Rémi F. à l’audience, soutenant ne pas se retrouver dans les idées de lutte contre le « grand remplacement » promues par GI, mais avoir développé un « début de haine » après une agression par « trois Nord-Africains ».
Etienne V. avait pour sa part affirmé avoir « honte » de paroles tenues « sous l’emprise d’alcool », « des conneries ».