Responsables et médecins prônent le calme face à la variole du singe
Il n'y a actuellement qu'un seul cas confirmé en Israël, et les responsables affirment qu'il est peu probable que cela se transforme en une nouvelle pandémie
Face à la nouvelle épidémie de variole du singe, la responsable des services de santé publique du ministère de la Santé, le Dr Sharon Alroy-Preis, a appelé au calme dimanche, affirmant que l’apparition du nouveau virus ne représentait pas de risque important pour la santé publique.
Commentant les informations faisant état de deux autres cas suspects, Mme Alroy-Preis a déclaré que ces cas avaient été examinés et qu’il s’était avéré qu’il ne s’agissait pas d’infections.
Il y a actuellement un cas confirmé en Israël : un homme d’une trentaine d’années qui est rentré récemment d’un voyage en Europe occidentale. L’homme a été hospitalisé vendredi à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv et se porte bien, selon le ministère de la Santé.
Les symptômes de la maladie sont la fièvre, les douleurs musculaires, le gonflement des ganglions lymphatiques, les frissons, l’épuisement et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle sur les mains et le visage.
Lors d’une conférence téléphonique, Mme Alroy-Preis a déclaré aux journalistes que le virus qui est arrivé en Israël est un variant ouest-africain, une souche plus modérée qui présente un faible taux d’infection.
Elle a déclaré que le stress lié au virus était « tout à fait inutile », tout en notant que l’arrivée de ce cas constituait un événement significatif qui nécessitait un examen.
« Il ne faut pas que cela tourne à l’hystérie maintenant », a insisté Mme Alroy-Preis.
Elle a ajouté que tout contact avec un cas potentiel ne nécessitait pas une mise en quarantaine.
« Nous donnerons des instructions aux personnes contacts en fonction de la nature de leur contact [avec les personnes infectées] », a-t-elle précisé. Le virus ne nécessite une hospitalisation que dans des cas exceptionnels, a-t-elle assuré.
S’adressant au Times of Israel lundi, le Dr Oren Kobiler, microbiologiste à l’Université de Tel Aviv, a déclaré que le virus « ne se transmettait pas très bien d’une personne à l’autre, donc je ne suis pas très inquiet quant à la possibilité que ce soit la prochaine pandémie ».
Israël a connu un cas de la maladie en 2018 déjà, a rappelé Kobiler, et aucune infection n’en a résulté.
La population israélienne est « mieux protégée que la plupart des pays occidentaux », selon Kobiler. Il a expliqué que les personnes nées jusqu’en 1978 ont été vaccinées et sont protégées de manière « assez substantielle », et que celles qui ont servi dans l’armée ont reçu des doses de rappel jusqu’en 1996.
Selon M. Kobiler, ce segment de la population pourrait encore être infecté, mais il est peu probable qu’il présente des symptômes graves.
M. Kobiler a déclaré qu’une campagne de vaccination, utilisant les stocks de vaccins antivarioliques du pays contre le virus, n’était pas nécessaire à ce stade, car les effets secondaires du vaccin l’emportent sur la gravité de la variole du singe.
« Si vous êtes confronté à une maladie dont le taux de mortalité est de 30 % [comme la variole], c’est le vaccin que vous voulez et non la maladie », a-t-il déclaré.
« Lorsque la maladie est beaucoup plus bénigne et que le taux de mortalité est beaucoup plus faible, la question se pose de savoir si nous voulons vraiment vacciner tout le monde pour la variole du singe. Je ne vois aucune raison de le faire. »
Faisant écho à Alroy-Preis, Kobiler a déclaré que si le public devait rester vigilant face au virus, il n’était pas nécessaire de changer de comportement.
Selon l’OMS, la variole du singe disparaît généralement au bout de deux à quatre semaines.