Israël en guerre - Jour 570

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Retrait américain de Syrie: Israël étudie les retombées mais « saura se défendre »

Lapid affirme que le retrait des Etats-Unis de Syrie est un échec de la politique de Netanyahu qui a indiqué : "C'est, bien sûr, la décision de l'Amérique"

Le président américain Donald Trump (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se réunissent à l'Assemblée générale des Nations Unies,le 26 septembre 2018 au siège de l'ONU. (Crédit : AP/Evan Vucci).
Le président américain Donald Trump (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se réunissent à l'Assemblée générale des Nations Unies,le 26 septembre 2018 au siège de l'ONU. (Crédit : AP/Evan Vucci).

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi qu’Israël, informé par avance par les Etats-Unis, allait étudier les retombées d’un retrait américain de Syrie, mais « saurait se défendre » contre les éventuelles menaces venues de chez son voisin.

« Nous allons étudier leur calendrier (des Américains), leur mode de fonctionnement et les retombées nous concernant mais, de toute façon, nous saurons protéger la sécurité d’Israël et nous défendre », a déclaré M. Netanyahu, selon un communiqué de son bureau.

Netanyahu a pris acte du retrait des troupes américaines de Syrie, affirmant que c’est « la décision de l’Amérique ».

« J’ai parlé il y a deux jours avec le président américain Donald Trump et hier avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, a déclaré M. Netanyahu. « L’administration américaine m’a dit que le président avait l’intention de retirer ses forces de Syrie. Ils ont précisé qu’ils ont d’autres moyens d’exprimer leur influence dans la région. »

« C’est, bien sûr, la décision de l’Amérique », a indiqué M. Netanyahu, ajoutant qu’Israël « assurera la sécurité d’Israël et se protégera contre ce front ».

Le chef du parti Yesh Atid Yair Lapid devant un centre de recrutement de l’armée, le Bakum,à Tel Hashomer, le 13 août 2018. (Autorisation)

Le chef du parti d’opposition, Yair Lapid, a attaqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu après que les États-Unis ont fait savoir qu’ils retireraient complètement leurs troupes de Syrie, malgré les craintes israéliennes du retranchement militaire des Iraniens dans le pays voisin.

« Le retrait américain de la Syrie est un échec de la politique étrangère de Netanyahu », a écrit Lapid sur Twitter. « Cela ouvre la voie à l’enracinement iranien et réduit le pouvoir de négociation d’Israël vis-à-vis des Russes. »

Netanyahu est également ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense d’Israël.

Le président des Etats-Unis Donald Trump a ordonné mercredi le retrait des troupes américaines stationnées en Syrie, estimant avoir vaincu le groupe Etat islamique, une décision qui a provoqué la stupeur et une levée de boucliers dans son propre camp.

Cette annonce surprise, qui transforme en profondeur le rapport de force en Syrie, où la Russie est à la manœuvre, a été faite dans une certaine confusion, renforçant l’image d’un président isolé sur ce dossier au sein de son administration.

 

Quelque 2 000 soldats américains sont actuellement déployés dans le nord de la Syrie, essentiellement des forces spéciales présentes pour combattre le groupe Etat islamique et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux jihadistes.

Ces derniers mois, de hauts responsables militaires américains ont multiplié les mises en garde contre un retrait précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l’Iran, véritable bête noire de l’administration Trump.

« Nous avons gagné contre le groupe EI, il est temps de rentrer », a lancé le locataire de la Maison Blanche dans une courte vidéo postée sur son compte Twitter. « Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent tous maintenant ».

Quel est le calendrier exact de redéploiement? Toute la journée, la Maison Blanche et le Pentagone se sont renvoyés la balle, sans fournir la moindre date.

« C’est un retrait total » qui interviendra aussi rapidement que possible, a simplement indiqué à l’AFP un responsable américain sous couvert d’anonymat.

Aucune information n’a été communiquée concernant l’impact de cette décision sur la campagne de frappes aériennes menées en Syrie depuis fin 2014.

« Nous avons vaincu le groupe Etat islamique en Syrie, la seule raison pour moi pour laquelle nous étions présents pendant la présidence Trump », a tweeté le président américain, tandis que la Maison Blanche comme le Pentagone restaient très évasifs sur le calendrier.

Nombre d’observateurs mettent régulièrement en garde contre un retrait américain précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l’Iran, véritable bête noire de l’administration Trump.

« La campagne contre l’EI n’est pas terminée », a de son côté souligné le Pentagone, sur un ton plus nuancé que le tweet présidentiel, précisant qu’il ne fournirait aucun détail pour des raisons de sécurité.

Cette annonce, qui intervient à un moment où les tensions entre Ankara et Washington sont vives, pourrait par ailleurs placer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans une situation très délicate.

(Montage) De gauche à droite : le président iranien Hassan Rouhani à New York, le 22 septembre 22 ; le président turc Recep Tayyip Erdogan à Londres le 15 mai 2018 et le président russe Vladimir Poutine le 7 juin 2018 à Moscou. Ils sont réunis à Téhéran le 7 septembre pour un sommet tripartite sur le sort de la province d’Idleb, en Syrie. (Crédits : AFP PHOTO / AFP PHOTO et SPUTNIK)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit lundi déterminé à « se débarrasser » de ces milices dans le nord de la Syrie si leur parrain américain ne les contraignait pas à s’en retirer.

Washington appuie les YPG contre les jihadistes du groupe EI, mais Ankara considère cette milice comme une organisation « terroriste » liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

L’engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûte des milliards de dollars, qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et il faut laisser « d’autres », notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.

Mais plusieurs membres de son administration ont exprimé leurs différences sur ce dossier sensible.

Au printemps, lorsque le sujet avait été remis sur la table, un compromis pour confirmer le statu quo sans heurter la susceptibilité du magnat de l’immobilier avait été trouvé: l’administration avait affirmé que le retrait restait l’objectif, mais aucun calendrier n’avait été fixé.

La semaine dernière encore, l’émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie.

« Même si la fin du califat en tant que territoire est maintenant clairement à portée de main, la fin de l’EI prendra beaucoup plus longtemps », avait-il dit devant la presse à Washington, car « il y a des cellules clandestines » et « personne n’est naïf au point de dire qu’elles vont disparaître » du jour au lendemain.

« Personne ne déclare mission accomplie », avait-il insisté. « Nous avons bien entendu appris beaucoup de leçons dans le passé, donc nous savons qu’une fois que les territoires sont libérés, on ne peut pas simplement plier bagage et partir ».

Le secrétaire d’Etat à la Défense Jim Mattis durant une commission des services armés du sénat, au capitole, à Washington, le 26 avril 2018 (Crédit : AP/Jacquelyn Martin, File)

A plusieurs reprises, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a lui aussi mis en garde contre un départ précipité de la Syrie, évoquant le risque de « laisser un vide qui puisse être exploité par le régime d’Assad ou ses soutiens ».

Le sénateur républicain Lindsey Graham a immédiatement exprimé ses réserves mercredi, estimant sur Twitter que « le retrait de cette petite force américaine en Syrie serait une énorme erreur, façon Obama ». « Le groupe EI n’est pas vaincu en Syrie, en Irak, et certainement pas en Afghanistan, où je viens d’effectuer une visite », a-t-il martelé.

« Retirer nos troupes de Syrie ne constitue pas une stratégie pour le Moyen-Orient », a de son côté estimé Wendy Sherman, qui fut la principale négociatrice américaine de l’accord sur le nucléaire iranien, dont Donald Trump s’est retiré.

« Il y eu des progrès sur l’EI, mais la Russie reste à la manoeuvre, Israël est toujours en danger et Assad, dirigeant cruel, est conforté. Pas de véritable stratégie sur l’Iran (…) Beaucoup de questions. Peu de réponses ».

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