RFI dépublie un reportage sur les déchets israéliens après une plainte
Le site Info Equitable a reproché à la radio de ne pas avoir cité de sources prouvant qu'une "épidémie de graves pathologies" avait pour origine des déchets d’origine israélienne
![Image d'illustration. Des déchets électroniques à Goslar, en Allemagne. (Crédit : Volker Thies (Asdrubal) / CC BY-SA 3.0) Image d'illustration. Des déchets électroniques à Goslar, en Allemagne. (Crédit : Volker Thies (Asdrubal) / CC BY-SA 3.0)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2020/02/Capture-d’écran-2020-02-25-à-21.13.11-640x400.png)
Un reportage de la radio française RFI, diffusé à l’antenne et publié en ligne au début du mois, a été dépublié dans la foulée, a rapporté la semaine dernière le site Arrêt sur images.
Si une version écrite du reportage en question reste disponible, sa version audio a été supprimée pour « raisons techniques » (elle reste néanmoins toujours disponible via Web Archive).
Une plainte du site Info Equitable auprès du médiateur de RFI était en réalité à l’origine du retrait du reportage – et non des « raisons techniques ». L’enregistrement avait pour thème les déchets électroniques israéliens, traités dans les décharges situés dans les Territoires palestiniens de la région de Hébron, « où les matières comme les métaux qui ont de la valeur sont récupérées tandis que le reste est brûlé dans des conditions dangereuses pour l’environnement et la santé », note Info Equitable.
Le site notait qu’aucun Israélien n’avait eu la possibilité de s’exprimer et expliquait qu’une des informations citées n’était pas sourcée : la journaliste Marine Vlahovic, aujourd’hui ancienne correspondante de RFI à Ramallah, avait établi « un lien de causalité certain […] entre une pollution causée par des déchets d’origine israélienne et une épidémie de graves pathologies dont serait frappée la population palestinienne », sans prouver celui-ci.
La journaliste ajoutait également que les métaux traités « s’infiltrent dans le sol et dans les eaux souterraines, [et qu’il] y a un risque d’impact sur la santé des habitants et même des animaux », sans ajouter que les responsables palestiniens n’ont pas autorisé le transfert de terre contaminée vers la principale installation israélienne de traitement des déchets dangereux, qui se proposait de les traiter, selon le New York Times.
Si Info Equitable se réjouissait du retrait du reportage, le site notait toutefois que le texte de l’article, modifié en ligne, « continue de faire référence à des ‘traités internationaux qui interdisent le transfert des déchets dangereux dans un autre pays’, dont Israël serait ‘en violation totale’ ».
« Là non plus, aucune source n’est donnée par RFI, explique le site. On pense à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, traité international conçu afin de réduire la circulation des déchets dangereux entre les pays. Réduire, pas interdire, et la convention n’a pas été signée par tous les pays du monde (et a fortiori pas par les Palestiniens qui ne disposent pas d’un Etat…). Il reste visiblement là une autre phrase à l’emporte-pièce qui a pour effet de diaboliser Israël. »
Le site note qu’il s’agissait de la cinquième fois qu’il dénonçait « un reportage militant de Marine Vlahovic ».
Suite au retrait du reportage, l’avocat Gilles-William Goldnadel avait tweeté : « La radio de service public RFI et sa journaliste militante Marine Vlahovic convaincus d’intoxication médiatique. Leur direction leur adresse une légère médication. »