Robert Berger, qui avait discrédité les expériences médicales nazies, meurt à 86 ans
Survivant de l’Holocauste et ancien combattant de la résistance, ses recherches ont montré que les études nazies étaient falsifiées, ou autrement fragiles
BOSTON – Le Dr Robert Berger, un éminent chirurgien du coeur qui a discrédité les expériences médicales menées par les nazis, est décédé.
Berger, survivant de l’Holocauste de Hongrie qui a risqué sa vie en combattant dans la résistance, est mort le 1er janvier à Boston des complications d’une attaque cardiaque. Il avait 86 ans.
Directeur de la recherche clinique de la division de chirurgie thoracique et de pneumologie interventionnelle du centre médicale des Diaconesses Beth Israël, Berger a publié son étude révolutionnaire dans le numéro de mai 1990 du New England Journal of Medicine, mettant ainsi en cause l’usage toujours en cours des recherches médicales sur l’hypothermie menées sur des centaines de détenus de Dachau.
Son étude sur les expériences dans les camps de concentration allemands en 1942 et 1943 a fait les gros titres, quand le sujet des recherches menées non conformément à l’éthique était un sujet de vif débat. A l’époque, il avait déclaré au New York Times que les données « ne peuvent pas faire avancer la science ou sauver des vies humaines ».
Berger a montré que les expériences étaient imparfaites, prouvant la falsification de données et l’utilisation d’autres méthodes scientifiques précaires. Les résultats des expériences étaient toujours utilisés par les médecins et les chercheurs, a montré Berger dans son étude.
Après la Seconde Guerre mondiale, Berger s’est installé à Boston, où il a été diplômé de Harvard et de l’école de médecine de l’université de Boston. Pendant son importante carrière, il a été un pionnier du développement de technologie pour les outils médicaux, selon le Dr Jeffrey Popma, un de ses collègues.
« Il était presque un Einstein de la technologie des outils médicaux », a déclaré Popma au Boston Globe.
Le Dr John Polk, doyen délégué aux affaires étudiantes de l’école de médecine de l’université de Boston, a déclaré au Globe que Berger était aussi un pionnier dans la promotion des chirurgiens femmes et issus des minorités qu’il formait.
Ses recherches sur les expériences médicales nazies sont l’une des choses dont il était le plus fier dans sa vie, a déclaré sa fille Ilana, selon le Boston Globe.
« C’est là qu’il a pu combiner son expertise médicale et son expérience de survivant de l’Holocauste. »
En plus de sa fille, Berger laisse derrière lui son épouse, le Dr Patricia Downs, une autre fille, Shana, un frère, Thomas, et deux petits-enfants.