Rouhani : l’Iran prêt à négocier si les USA lèvent les sanctions et s’excusent
Le dirigeant de la République islamique a déclaré que les Etats-Unis devaient d'abord exprimer des regrets suite à leurs actions
Mercredi, le président iranien Hassan Rouhani a affirmé que l’Iran serait prêt à négocier avec les Etats-Unis s’ils levaient les sanctions économiques et présentaient leurs excuses pour leurs actions illégales, selon des agences de presse officielles.
Rouhani a exprimé ces commentaires lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet, un jour après que l’administration Trump a annoncé qu’elle chercherait à faire cesser toutes les exportations de pétrole iranien.
« Nous avons toujours soutenu les négociations et la diplomatie, de la même façon que nous avons été un peuple de guerre et de défense », a déclaré Rouhani, cité par des médias officiels iraniens.
« Les négociations pourront avoir lieu après que toutes les pressions auront été levées, après que les Etats-Unis auront présenté leurs excuses pour leurs actions illégales, et s’il y a du respect mutuel », a-t-il déclaré. Mais avant cela, nous devons faire regretter à l’Amérique ses actions. »
Rouhani a déclaré que les informations selon lesquelles l’Iran avait refusé les offres américaines de négocier étaient fausses.
Lundi, les Etats-Unis ont annoncé que, pour réduire à zéro les exportations de pétrole iranien, ils mettraient un terme, à partir du 2 mai, aux dérogations dont disposent des pays comme l’Inde, la Chine, la Corée du Sud et la Turquie pour acheter du pétrole brut iranien.
Mardi, la Chine a prévenu que la décision américaine d’imposer des sanctions sur les acheteurs de pétrole iranien allait « intensifier les tensions » au Moyen-Orient et sur le marché international de l’énergie. L’Inde a déclaré qu’elle achèterait le pétrole brut auprès d’autres grands pays producteurs suite à la décision américaine.
L’administration américaine avait accordé huit dérogations quand elle a ré-imposé les sanctions sur l’Iran en novembre. Ces dérogations expireront le 2 mai.
La décision cible la principale rente économique de la République islamique et s’ajoute aux sanctions renforcées par le président américain Donald Trump. Il a retiré son pays de l’accord international visant à faire cesser le programme nucléaire de l’Iran. Cela coupera plus de 50 milliards de dollars de revenus annuels à l’Iran. Les Etats-Unis affirment que le pays utilise ces fonds pour mener des activités déstabilisatrices au Moyen-Orient et ailleurs.
L’accord sur le nucléaire – l’une des plus importantes réussites de l’ancien président Barack Obama – et la levée des sanctions ont permis à l’Iran de lever de larges sommes, en échange d’un arrêt de son programme nucléaire, dont beaucoup pensent qu’il était utilisé pour développer des armes nucléaires.
Trump et d’autres critiques de l’accord ont déclaré qu’il en donnait trop à l’Iran, qui ne rendait pas grand chose en retour, et qu’il autorisait l’Iran a reprendre progressivement son activité nucléaire qui pourrait finalement être utilisée pour la création d’armes nucléaires. En outre, les critiques de l’accord ont dit qu’il ne traitait pas la question des autres activités problématiques du pays.