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Rouhani : Téhéran ne cédera pas aux pressions américaines, aux menaces de guerre

Trump a "mal calculé" en pensant que la République islamique allait rompre l'accord sur les armes nucléaires en réponse au retrait, a déclaré le président iranien

Le président iranien Hassan Rouhani prononce un discours dans la ville de Tabriz, au nord-ouest de l'Azerbaïdjan oriental, le 25 avril 2018 (ATTA KENARE/AFP).
Le président iranien Hassan Rouhani prononce un discours dans la ville de Tabriz, au nord-ouest de l'Azerbaïdjan oriental, le 25 avril 2018 (ATTA KENARE/AFP).

Le président iranien Hassan Rouhani a déclaré mercredi que son pays ne cèderait pas aux pressions ou aux menaces des États-Unis à la suite du retrait de l’accord nucléaire, ajoutant que le président américain Donald Trump avait commis une erreur en s’attendant à ce que Téhéran quitte l’accord.

« Ils pensent qu’ils peuvent faire capituler la nation iranienne en exerçant des pressions sur l’Iran, en imposant des sanctions et même des menaces de guerre », a déclaré M. Rouhani au sujet des nouvelles sanctions américaines récemment imposées à la banque centrale iranienne, selon l’agence de presse ISNA. « La nation iranienne résistera contre les complots américains. »

« Trump a joué sa première carte, mais a mal calculé le deuxième coup… car l’Iran n’a pas suivi ce scénario », a-t-il ajouté. Depuis lors, l’Iran est en pourparlers avec les autres signataires pour s’assurer que l’accord se poursuive.

Washington dénonce depuis longtemps le fait que l’accord nucléaire ne permet pas d’arrêter le programme de missiles balistiques de l’Iran ou son ingérence dans les conflits au Moyen-Orient, de la Syrie au Yémen.

Dimanche, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que Washington veut toujours travailler avec l’Europe pour contrer le « comportement malveillant » de l’Iran et qu’il travaillait d’arrache-pied pour conclure un accord plus large avec ses partenaires européens.

Cependant, mardi, les États-Unis ont infligé des sanctions au gouverneur de la banque centrale iranienne.

Mohammad Javad Zarif a rencontré mardi la responsable de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini, ainsi que ses homologues de Grande-Bretagne, de France et d’Allemagne – les trois signataires européens de l’accord historique de 2015 qui s’efforcent de le préserver.

Téhéran a averti qu’il est prêt à reprendre l’enrichissement de l’uranium « à l’échelle industrielle », « sans aucune restriction », à moins que l’Europe ne puisse fournir des garanties solides qu’elle peut maintenir les avantages économiques obtenus grâce à l’accord nucléaire malgré la réimposition de sanctions par les Etats-Unis.

« Nous allons voir comment faire en sorte que des garanties soient apportées à l’Iran pour qu’il bénéficie des dividendes économiques de cet accord qui font partie intégrante des engagements pris en juillet 2015 », a expliqué le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian.

Mais « il faut être réalistes », a reconnu son homologue britannique Boris Johnson. « Le principe de l’extra-territorialité des sanctions américaines peut être dissuasif pour les entreprises », avait-il souligné.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif avec la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini discutent de l’accord du nucléaire iranien, dans les quartiers généraux de l’UE, à Bruxelles, le 15 mi 2018. (Crédit: AFP / POOL / Thierry Monasse)

Les Européens veulent éviter à tout prix que l’Iran abandonne l’accord et relance son programme pour se doter de l’arme nucléaire. « Nous disons aux Iraniens: ‘Vous restez, nous restons (dans l’accord)’ », répète à l’envi Federica Mogherini.

Les rencontres de Zarif à Bruxelles ont clôturé une tournée mondiale intense, avec des voyages en Russie et en Chine, les deux autres pays signataires, dans le but de renforcer le soutien.

Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus mardi par téléphone et ont confirmé l’engagement de leurs deux pays à mettre en oeuvre cet accord. M. Zarif était à Moscou lundi.

L’Union européenne insiste sur le fait que l’accord fonctionne, soulignant les inspections répétées de l’ONU pour vérifier que la république islamique respecte sa part du marché.

« Si l’Iran respecte ses engagements, l’UE respectera les siens. Ce sera le message délivré par les 28 à Sofia », a promis mardi le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa présentation du sommet.

« J’aimerais que notre débat reconfirme sans aucun doute que tant que l’Iran respectera les dispositions de l’accord, l’UE le respectera également », a déclaré M. Tusk dans une lettre aux dirigeants à la veille du sommet.

Mais en échange de leur soutien, les Européens attendent des concessions de l’Iran pour dissiper les inquiétudes suscitées par son programme de missiles balistiques.

« On va tester les intentions iraniennes, leur dire qu’il est indispensable de faire des gestes dans les autres domaines », a confié une source européenne à Bruxelles.

Les Etats-Unis sont préoccupés par l’attitude des Européens. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est entretenu ces derniers jours avec ses homologues européens signataires de l’accord pour leur demander de poursuivre leur « forte coopération » avec Washington.

Il a estimé que les Etats-Unis et leurs alliés européens avaient des intérêts identiques : « Faire en sorte que l’Iran ne se dote jamais de l’arme nucléaire » et « contrer les activités déstabilisatrices du régime iranien dans la région ».

Les entreprises européennes, en particulier celles de France et d’Allemagne, se sont empressées d’investir en Iran à la suite de l’accord de 2015, en vertu duquel Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire en échange de la fin des sanctions internationales.

Les exportations allemandes vers l’Iran se sont élevées à près de 3 milliards d’euros en 2017, tandis que les exportations françaises sont passées de 562 millions d’euros en 2015 à 1,5 milliard en 2017 et que le géant pétrolier Total s’est engagé à investir quelque 5 milliards de dollars dans le champ gazier de South Pars.

Lorsqu’il a quitté l’accord la semaine dernière, le président américain Donald Trump a donné aux entreprises un maximum de six mois pour mettre fin à leurs activités en Iran sous peine de sanctions américaines.

L’AFP a contribué à cet article.

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