Ryad et Bahreïn indiquent que les liens officiels avec Israël devront attendre
Le Bahreïn déclare qu'il ne fera pas avancer la normalisation tant que l'Arabie Saoudite n'aura pas fait un geste, et Riyad souligne que l'État palestinien doit passer en premier

Les dirigeants de l’Arabie Saoudite et du Bahreïn ont semblé hésiter à se joindre à la pression américaine en faveur de la normalisation avec Israël lors de leurs entretiens avec le conseiller de la Maison Blanche Jared Kushner mardi.
Ce dernier s’est rendu au Bahreïn puis en Arabie Saoudite avec l’espoir d’un changement d’attitude dans le Golfe à l’égard de l’État juif, un jour après avoir dirigé une délégation américano-israélienne à Abou Dhabi pour marquer le début des pourparlers en vue de l’ouverture de relations diplomatiques complètes entre Israël et les Émirats arabes unis.
Au Bahreïn, M. Kushner a rencontré le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa, qui a déclaré que la stabilité dans la région dépendait de l’Arabie saoudite, selon l’agence de presse officielle du Bahreïn – soulignant les attentes qu’il ne conclura pas d’accord avec Israël avant que les poids lourds de la région n’agissent.
« Le roi a également souligné les efforts historiques et continus des Émirats arabes unis pour soutenir les intérêts et les causes des nations arabes et islamiques, ainsi que leurs efforts déterminés pour parvenir à une solution juste et globale qui garantisse au peuple palestinien ses droits légitimes et une paix durable dans la région », peut-on lire dans un communiqué diffusé par l’agence de presse.
Ces commentaires font écho à la position du Bahreïn à l’égard du secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui s’est rendu à Manama la semaine dernière pour tenter de profiter de l’élan créé par l’annonce faite le mois dernier par les Émirats arabes unis d’établir des liens avec Israël, devenant ainsi le troisième État arabe à le faire.

L’Arabie saoudite a déclaré qu’elle ne normaliserait pas ses relations tant qu’Israël n’aura pas accepté la création d’un État palestinien indépendant, conformément à la position adoptée depuis des décennies par la plupart des nations arabes.
Le gendre de Donald Trump a ensuite rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans la région de Néom, au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, où se trouve un vaste centre de haute technologie construit par le géant pétrolier et qui serait le site du premier accord commercial ouvert entre l’Arabie Saoudite et Israël.
Les deux hommes ont discuté de « la nécessité de reprendre les négociations entre les parties palestinienne et israélienne pour parvenir à une paix juste et durable », selon l’agence de presse du gouvernement saoudien SPA.

Ils ont également discuté de la manière de renforcer le partenariat américano-saoudien « dans tous les domaines » afin d’accroître la sécurité et la stabilité régionales et internationales.
En juin, un compte Twitter vérifié et lié à l’ambassade du royaume à Washington a indiqué que le conseil des ministres saoudien avait accepté de recruter la société israélienne de cybersécurité Check Point Software pour sécuriser Neom, une mégapole de 500 milliards de dollars prévue sur la côte ouest du royaume. L’ambassade a par la suite rejeté ces affirmations et a pris ses distances avec le compte.