Ryad et Washington appellent au rapatriement des jihadistes étrangers
Nombre de pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens, se contentant de retours au compte-goutte par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol
Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont exhorté mercredi les pays occidentaux à rapatrier les jihadistes étrangers et leurs familles détenus en Syrie et en Irak, lors d’une réunion de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) à Ryad.
Il est « absolument inacceptable » que certains pays riches et développés ne rapatrient pas leurs ressortissants, a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, à l’ouverture de la réunion.
« A ces pays, vous devez vous montrer à la hauteur, vous devez prendre vos responsabilités », a-t-il dit à la trentaine de ministres présents, dont la Française Catherine Colonna.
Cette coalition, qui réunit quelque 85 pays, a été créée en 2014 pour combattre le groupe EI, après sa montée en puissance fulgurante en Irak et en Syrie.
L’organisation radicale a été défaite en 2019, mais des milliers de jihadistes étrangers et leurs familles sont toujours détenus dans des prisons et des camps informels.
Malgré les appels répétés des autorités locales, nombre de pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens, se contentant de retours au compte-goutte par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.
« Le rapatriement est essentiel pour réduire la population dans les camps, comme celui d’Al-Hol (en Syrie), et dans les centres de détention », a affirmé le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Si on ne les rapatrie pas « ils risquent de reprendre les armes », a-t-il prévenu.
M. Blinken a également annoncé une contribution américaine de 148,7 millions de dollars au fonds d’aide à la stabilisation de la Syrie et de l’Irak.
Selon les estimations des Nations unies, l’EI compte encore entre 5 000 et 7 000 membres et sympathisants dans ces deux pays, dont environ la moitié sont des combattants.
En avril, la coalition dirigée par les États-Unis a fait état d’une nette baisse des attaques du groupe depuis le début de l’année, de 68 % en Irak et de 55 % en Syrie.