Ryad exclut les étrangers des emplois dans les services clients à distance
Le taux de chômage dans le royaume a atteint 14,9 % au troisième trimestre 2020, se rapprochant du taux record de 15,4 % enregistré au deuxième trimestre de l'an dernier
L’Arabie saoudite va réserver les emplois dans les services clients effectués à distance aux seuls citoyens saoudiens pour leur « offrir plus d’opportunités » et « améliorer leur niveau de revenu », a annoncé lundi le royaume pétrolier confronté à de nombreux défis économiques.
Plus grande puissance économique du monde arabe, l’Arabie saoudite, comme d’autres pays du Golfe, tend de plus en plus à favoriser ses citoyens face aux nombreux immigrés dans cette région riche en hydrocarbures et en difficulté depuis la chute des prix de l’or noir en 2014.
« Les emplois dans les services clients à distance sont dorénavant réservés aux Saoudiens », a annoncé le ministère des Ressources humaines et du Développement social dans un communiqué.
« Cette décision vise à créer plus d’opportunités d’emplois pour les Saoudiens, à les aider à améliorer leur niveau de revenu et à contribuer à soutenir l’économie saoudienne », a-t-il expliqué.
Selon ce décret ministériel, sont concernés les emplois dans tous les services clients délivrés par téléphone, e-mails, réseaux sociaux et autres « moyens modernes ».
Le taux de chômage dans le royaume a atteint 14,9 % au troisième trimestre 2020, se rapprochant du taux record de 15,4 % enregistré au deuxième trimestre de l’an dernier, selon des données officielles.
Quelque 60 % des Saoudiens sans emploi sont des jeunes âgés de 20 à 29 ans.
L’Autorité générale des statistiques a attribué ces chiffres aux conséquences de la pandémie de COVID-19 qui « continuent d’affecter le marché du travail saoudien et son économie ».
Le premier exportateur au monde de pétrole brut a été lourdement affaibli par le double choc de la crise sanitaire et l’effondrement des prix de l’or noir sur les marchés internationaux.
La semaine dernière le prince héritier Mohammed ben Salmane avait annoncé que le Fonds d’investissement public (PIF) allait investir 40 milliards de dollars (33 milliards d’euros) par an pendant cinq ans dans l’économie nationale, face à la hausse du chômage.