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Ryad s’apprête à monétiser tous les minéraux, dont l’uranium – ministre saoudien

Le ministre de l’Énergie annonce un plan pour fabriquer du "yellowcake" pour les réacteurs nucléaires ; MBS avait déclaré en 2018 que Ryad développerait une bombe si l'Iran le faisait

Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdulaziz Ben Salman, s'exprimant lors de la conférence annuelle Future Investment Initiative (FII), à Ryad, le 29 octobre 2024. (Crédit : Fayez Nureldine/AFP)
Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdulaziz Ben Salman, s'exprimant lors de la conférence annuelle Future Investment Initiative (FII), à Ryad, le 29 octobre 2024. (Crédit : Fayez Nureldine/AFP)

DUBAI – L’Arabie saoudite envisage de monétiser tous les minerais, y compris en vendant de l’uranium, a déclaré lundi le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salman.

« Nous l’enrichirons, nous le vendrons et nous ferons un ‘yellowcake‘ », a déclaré le prince Abdulaziz lors d’une conférence à Dhahran, en référence à un concentré en poudre du minerai utilisé pour préparer le combustible d’uranium pour les réacteurs nucléaires. Il doit être manipulé en toute sécurité, bien qu’il présente peu de risques d’irradiation.

L’Arabie saoudite dispose d’un programme nucléaire naissant qu’elle souhaite étendre à l’enrichissement de l’uranium, un domaine sensible compte tenu de son rôle dans les armes nucléaires. Ryad a déclaré vouloir utiliser l’énergie nucléaire pour diversifier son bouquet énergétique.

On ne sait pas exactement où s’arrêteront les ambitions nucléaires saoudiennes, car le prince héritier de facto Mohammed ben Salmane – aussi appelé MBS – avait déclaré en 2018 que le royaume développerait des armes nucléaires si son rival régional, l’Iran, le faisait.

Les États-Unis, État voisin du Golfe, possèdent la première centrale nucléaire en fonctionnement à plusieurs unités du monde arabe. Les Émirats arabes unis se sont engagés à ne pas enrichir eux-mêmes l’uranium et à ne pas retraiter le combustible usé.

Le royaume avait déclaré l’année dernière qu’il prévoyait d’abandonner la surveillance légère de ses installations nucléaires par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de passer à des garanties régulières d’ici à la fin de 2024.

L’Arabie saoudite n’a pas encore activé son premier réacteur nucléaire et l’AIEA ne le surveille donc que dans le cadre de son protocole relatif aux petites quantités (Small Quantities Protocol ou SQP), un accord qui exige des rapports et des examens plus souples. L’introduction de matières nucléaires dans le réacteur annulerait le SQP et l’immunité de ce dernier contre les garanties habituelles en matière de prolifération.

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