Saar dit n’avoir aucun souvenir d’une décision israélienne visant à attaquer l’Iran
Le ministre des Affaires étrangères serait ouvert à une solution diplomatique qui mettrait effectivement un terme aux ambitions nucléaires de Téhéran

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré dimanche, dans une interview accordée au Telegraph, qu’il n’était pas au courant d’une décision israélienne de lancer une frappe contre les installations nucléaires iraniennes. Il a ajouté qu’il accepterait une solution diplomatique qui mettrait effectivement un terme aux ambitions nucléaires de Téhéran.
« Je suis membre du cabinet de sécurité et de tous les forums internes, et je ne me souviens pas d’une telle décision », a-t-il répondu à une question sur l’article du New York Times paru la semaine dernière, selon lequel Israël avait prévu d’attaquer l’Iran dès le mois de mai, avant que le président américain Donald Trump ne mette un frein à un projet de frappe afin de poursuivre les négociations nucléaires avec Téhéran.
« Je ne pense pas qu’une telle décision ait été prise. Mais Israël est déterminé à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Si cet objectif peut être atteint par la voie diplomatique, alors cela sera acceptable », a ajouté le ministre des Affaires étrangères.
Saar a également mis en garde contre le fait d’accorder trop de confiance à l’Iran, affirmant que « l’Iran a toujours pris à la légère ses obligations internationales. Je n’exclus pas la possibilité qu’ils tentent d’obtenir des accords partiels pour éviter d’aboutir à la solution nécessaire ».
« Nous discutons directement avec les Américains. Nous discutons également avec nos amis européens. Je pense que nous avons tous le même objectif. L’Iran est dans une position de relative faiblesse, et il faut exploiter cette situation pour atteindre l’objectif souhaité, et non pour laisser l’Iran s’échapper par commodité ou perdre du temps dans l’attente que la situation change », a ajouté le ministre des Affaires étrangères.
En réponse à l’article du New York Times publié jeudi, un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué ses « innombrables » actions contre le programme nucléaire iranien, sans toutefois nier que Trump avait bloqué une frappe contre la République islamique.
Pour sa part, Trump a déclaré jeudi qu’il n’était pas pressé de donner le feu vert à des frappes contre les installations nucléaires iraniennes, mais qu’il n’avait pas « rejeté » une attaque israélienne prévue.
Malgré les réticences actuelles de Washington, Israël n’a pas exclu une attaque contre les installations nucléaires iraniennes dans les mois à venir, ont déclaré samedi à Reuters un responsable israélien et deux autres personnes proches du dossier.
Au cours des derniers mois, Israël a proposé à l’administration Trump une série d’options pour attaquer les installations iraniennes, dont certaines prévues pour la fin du printemps et l’été, ont indiqué ces sources.
Un responsable de l’administration Trump a déclaré au Times of Israel que des « progrès très encourageants » avaient été réalisés lors d’un deuxième cycle de négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran samedi à Rome.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que les deux parties, qui prévoient de poursuivre les pourparlers samedi prochain, ont convenu de commencer à élaborer un cadre pour un éventuel accord sur le nucléaire.