Saar vs. Netanyahu : les primaires du Likud fixées au 26 décembre
En cas de nouvelles élections, le parti au pouvoir organisera un vote interne dans 15 jours ; Gideon Saar promet de mener "une campagne positive, propre et axée sur les enjeux"
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président du comité central du Likud, le député Haim Katz, ont convenu mercredi que le parti tiendrait une primaire pour élire son dirigeant le 26 décembre, si de nouvelles élections étaient organisées, a fait savoir le Likud dans un communiqué.
Les pourparlers de coalition ayant échoué et de nouvelles élections nationales étant presque certaines, l’annonce signifie que Gideon Saar, le premier véritable challenger à la direction de Netanyahu depuis 14 ans, aura à peine 15 jours pour organiser une campagne.
Le Comité central du Likud se réunira jeudi à 19 heures pour voter sur la proposition d’organisation d’une primaire le 26 décembre.
Gideon Saar, qui a fait pression en faveur de telles élections et s’est fait de plus en plus entendre contre Netanyahu, a salué cette annonce.
« Je mènerai une campagne positive, propre et axée sur les enjeux, et je présenterai un programme pour l’avenir d’Israël », a-t-il promis dans une déclaration.
« Le pays a besoin que des progrès soient faits pour mettre fin à la crise politique actuelle, permettre la formation d’un gouvernement fort et unir le peuple d’Israël », a-t-il ajouté.
Gideon Saar avait initialement demandé que les primaires aient lieu pendant la période de 21 jours se terminant mercredi pour que les députés recommandent un candidat pour former une coalition, affirmant que c’était le seul moyen de sortir de l’impasse entre le Likud et son principal parti rival, Kakhol lavan.
Si aucun candidat ne reçoit le soutien de 61 députés d’ici mercredi à minuit, des élections nationales seront automatiquement déclenchées. En raison de divers conflits de calendrier, la Knesset vote tout au long de la journée sur un projet de loi visant à fixer la date des élections plus tôt, le 2 mars.
Alors que Netanyahu s’était initialement opposé à la tenue de primaires, il a accepté cette semaine d’en tenir une après la fin de la période de 21 jours destinée à la formation d’un gouvernement.
« Le Premier ministre ne s’opposera pas aux primaires. S’il y a des élections générales, il y aura une élection primaire pour la direction du Likud, et le Premier ministre Netanyahu remportera une grande victoire », avait déclaré le parti au pouvoir dans un communiqué lundi soir.
Cette annonce est survenue le lendemain du jour où Saar a été fortement hué quand il a réclamé la tenue de primaires lors d’une réunion du Comité central du Likud, qui a voté pour l’élimination d’une primaire générale prévue pour établir la liste électorale du parti. Netanyahu a également été chahuté lors de l’événement, par des sympathisants de son rival.
On s’attend à ce que Netanyahu batte Saar aux primaires, avec un soutien massif au sein du Likud malgré les accusations portées contre lui dans trois affaires de corruption. Le parti, qui n’a eu que quatre chefs depuis la fondation du pays, est considéré comme extrêmement loyal, bien que Saar, tentant de convaincre que du sang neuf était nécessaire, ait souligné à plusieurs reprises l’incapacité de Netanyahu à former une coalition.
La candidature de Saar a toutefois reçu un large soutien de la part d’un certain nombre de maires influents du Likud, y compris de la part de l’aile droite du parti en faveur des implantations, tandis que de nombreux cadres du parti, dont le président de la Knesset Yuli Edelstein, le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan, le député Avi Dichter et le ministre de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, sont restés ostensiblement muets sur les candidats qu’ils appuieraient en cas de primaires.
S’adressant au Times of Israel lundi, Saar a indiqué que les sondages internes le situent « pas loin derrière » Netanyahu, « et ce avant même que la campagne ait véritablement commencé ».
Il n’aura plus que 15 jours pour combler cet écart.