Sanctions dans l’armée après l’inondation de F-16 dans un hangar
Tsahal a reconnu une "erreur" pour avoir voulu censurer l'incident qui a causé 7,8 millions d'euros de dégâts à 8 avions de combats sur une base inondée le mois dernier
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Mardi, le chef de l’armée de l’Air a formellement réprimandé trois officiers après l’inondation de plusieurs hangars souterrains le mois dernier. L’intempérie a entraîné des dégâts estimés à hauteur de 30 millions de shekels à huit avions de combat F-16 et à des infrastructures, a annoncé un haut gradé de l’armée de l’Air aux journalistes.
En outre, la commandant de la base – qui pour des raisons de sécurité peut uniquement être mentionné par son grade et l’initiale de son nom, le colonel ‘Ayin’ – a décidé de quitter son poste plus tôt que prévu. Il va toutefois poursuivre sa carrière dans l’armée en devenant un attaché de défense dans une ambassade israélienne à l’étranger, selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Nir Barkan.
Ce dernier a indiqué que les premières conclusions de l’enquête militaire sur l’incident, qui ont été présentées au chef de l’armée de l’Air le général Amikam Norkin cette semaine, ont montré que les officiers présents sur la base n’ont pas pris les mesures nécessaires pour éviter les inondations le 9 janvier, alors même qu’il y avait eu des avertissements clairs sur les risques d’intempéries.
« L’utilisation adéquate et professionnelle du système de drainage de la base, qui a récemment été mis à jour, aurait minimisé les dégâts de manière significative », a déploré le général Barkan.
En conséquence, le commandant de l’escadron de F-16, le commandant de l’équipe de maintenance et le commandant de l’escadron d’aviation ont tous reçu un blâme officiel. Le général Norkin n’a pas demandé d’autres sanctions pour l’instant, même si Nir Barkan a noté que l’enquête était toujours en cours.
L’enquête a révélé que les officiers en question n’avaient pas correctement évalué la force de la tempête approchant. Celle-ci a déversé environ 50 millions de litres d’eau sur la zone autour de la base en l’espace d’une demi-heure, faisant ainsi déborder une rivière à proximité.
En raison de ce mauvais jugement, ils n’ont pas évacué les hangars souterrains à temps ni pris les mesures nécessaires pour empêcher l’inondation, a démontré l’enquête.
L’enquête de l’armée de l’Air a également examiné les raisons qui ont conduit l’armée à censurer, dans un premier temps, les informations sur l’inondation et les dégâts causés aux avions. De nombreux analystes spécialisés dans la défense avaient affirmé que l’armée cherchait à étouffer l’affaire.
« La commandant de l’armée de l’Air a noté que nous avons commis une erreur en ce qui concerne le moment de la révélation de l’incident et qu’il aurait été approprié de le faire bien avant. Cette erreur provient de considérations sécuritaires et professionnelles incorrectes ».
Selon Nir Barkan, cinq des avions endommagés dans l’inondation ont déjà repris du service. Les trois autres sont encore en réparation et devraient revenir dans leur escadron dans deux mois environ.
Le coût total de l’inondation – en incluant les dégâts causés aux avions, aux munitions, aux équipements et aux hangars – est estimé à 30 millions de shekels (7,8 millions d’euros), a précisé le général.