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Sans Wauquiez, ni Le Pen, « l’union des droites » est un combat

Le chef des Républicains ne veut pas "faire d'alliance avec des gens dont je ne partage pas la vision, parce que ça n'aboutira à rien", a-t-il dit au Figaro

Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains. (Crédit : Wikipedia CC BY-SA 3.0)
Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains. (Crédit : Wikipedia CC BY-SA 3.0)

L' »union des droites », Marine Le Pen (FN) et Laurent Wauquiez (LR) n’en veulent pas mais, derrière les deux leaders en concurrence frontale, la question agite cette partie du spectre politique, avec un oeil sur les européennes et un autre sur les municipales.

Chez Les Républicains, le feuilleton Thierry Mariani continue. « Il teste notre capacité de résistance », juge un dirigeant de LR au sujet de l’ancien ministre, avocat d’un rapprochement entre son parti et le FN.

M. Mariani doit rencontrer Laurent Wauquiez, bien que ce dernier l’ait déjà menacé d’une exclusion s’il passait à l’acte. Selon des sources frontistes, M. Mariani se serait vu proposer une place éligible sur la liste FN pour les élections européennes de 2019.

Un scénario qui conviendrait également à Jean-Frédéric Poisson. Le président du Parti Chrétien-Démocrate, acteur de la primaire de la droite en 2016, s’est récemment déclaré « candidat » pour diriger une liste dans laquelle le FN aurait « la part du lion ». Un virage que rejette catégoriquement Franck Margain, N.2 « en congé » du PCD depuis plusieurs mois.

Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), au soir du premier tour des élections législatives, à Paris, le 11 juin 2017. (Crédit : Denis Charlet/AFP)

Mais l’hypothèse ne semble pas privilégiée par le parti de Marine Le Pen et M. Poisson travaille à l’élaboration d’un programme avec Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Bruno North (CNIP) au sein de la plateforme des « Amoureux de la France ».

En attendant les européennes, MM. Mariani, Poisson et North ont signé, dans Valeurs actuelles, un appel pour une « grande alliance de droite » également paraphé par la députée Emmanuelle Ménard et son mari Robert Ménard, élu maire de Béziers avec le soutien du FN.

« On a tous les losers de la droite qui essaient de se racheter une carrière », évacue un dirigeant LR, qui relève les échecs de Thierry Mariani et Jean-Frédéric Poisson aux législatives.

Cette union, M. Wauquiez n’en veut pas. « Je ne veux pas faire d’alliance avec des gens dont je ne partage pas la vision, parce que ça n’aboutira à rien », a-t-il dit au Figaro.

Les deux partis sont en concurrence frontale, comme l’ont montré les débats sur la loi asile et immigration. La stratégie du patron de LR « ne peut marcher que s’il siphonne une partie des voix du FN. S’il commence à mettre le petit doigt dans l’engrenage des alliances, elle tombe complètement à l’eau », explique le chercheur Jean-Yves Camus.

« Une partie de la droite ravie de Macron

En revanche, « les électeurs du FN sont toujours favorables à une alliance. Ils sont obsédés par l’idée de sortir de l’ostracisme. Et, souvent, ils viennent de la droite », note Jérôme Sainte-Marie, président de Pollingvox, dont le sondage commandé par LR lors de sa convention sur l’immigration pointe une proximité des deux électorats sur le sujet.

Bien qu’ayant récemment appelé à voter pour le candidat LR à Mayotte, Marine Le Pen refuse de se « laisser enfermer par l’union des droites », au nom d’une « vision beaucoup plus large du rassemblement », quand sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, très populaire au FN mais pour l’heure en retrait de la politique, y est notoirement favorable.

La présidente et le Premier Ministre ? Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, au siège du Front national, à Paris, le 29 avril 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)

Nicolas Dupont-Aignan ne veut pas non plus parler « d’union des droites », parce qu' »une partie de la droite est ravie de ce que fait Macron ». Le député de l’Essonne, qui avait apporté son soutien à Marine Le Pen au 2e tour de la présidentielle en 2017, vise plutôt une « union des patriotes et des républicains », qui « commence par la droite ».

« Ma pensée n’a jamais été la fusion: je veux une coalition », explique M. Dupont-Aignan, qui veut mettre les parlementaires LR au pied du mur avec sa proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée sur l’immigration.

Le président de DLF fera-t-il alliance avec le FN pour les européennes ? Pas de réponse à ce stade. Pour un scrutin de liste, « il n’y a aucun intérêt pour personne à faire une liste commune », estime M. Sainte-Marie. En revanche, pour les municipales, « la pression va être très forte. Beaucoup de maires de droite ne pourront, pour se sauver, que penser à une alliance avec le FN ».

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