Se lançant le défi de remplacer Netanyahu, Gantz promet d’unifier Israël
L'ancien chef d'état-major a délivré son premier discours électoral et s'est engagé à oeuvrer pour la paix, à garder Jérusalem unie, et a confirmé son alliance avec Moshe Yaalon
L’ancien chef d’état-major et candidat aux élections nationales israéliennes sous l’étiquette du parti Hossen LeYisrael, qu’il a créé, Benny Gantz a délivré mardi un discours, qu’il a commencé par un message d’unité.
« Je suis venu ce soir parce qu’à part ma famille, rien ne m’est plus cher qu’Israël », a-t-il dit.
« Le peuple juif et l’Etat sioniste ont une grande histoire, sans précédent, plus grande que n’importe quel chef d’Etat. Nous sommes une nation, avec un drapeau, une hymne et une armée », a-t-il ajouté.
Mais en dépit de cette unité, Gantz a mis en garde contre « un mauvais vent » qui souffle sur Israël, et a condamné la gouvernance du Premier ministre Benjamin Netanyahu, sans le nommer.
« Je suis fier de mon pays. Je n’en aurais jamais honte. Mais plus tard, de plus en plus de personnes, à droite comme à gauche, ont honte de la façon dont notre gouvernement se comporte. Un gouvernement fort s’unit, et ne divise pas pour mieux régner », a déclaré Gantz.
« Comme vous, j’ai le sentiment que l’heure est venue d’avoir un gouvernement qui fédère, qui unit, qui agit différemment et qui dirigera différemment, un gouvernement qui ne se placera pas au-dessus du bien du pays, qui ne nous affaiblira pas de l’intérieur », a-t-il ajouté.
« Dans ce gouvernement, il n’y aura pas d’attaque sauvage contre le chef d’état-major, contre la police ou contre le procureur général », a-t-il dit.
« Il n’y aura pas d’incitation contre la branche judiciaire, les institutions culturelles et les médias. Nous n’inciterons pas la moitié d’une nation à droite contre l’autre moitié à gauche. L’ère où l’on utilisait les familles endeuillées à des fins politiques est révolue », a poursuivi Gantz.
Gantz a ajouté qu’un gouvernement ne peut pas être dirigé par un Premier ministre qui fait l’objet d’une inculpation, et a écarté toute possibilité d’intégrer un gouvernement Netanyahu si celui-ci était mis en examen.
« Toute ma vie, je m’en suis tenu à la vérité. Je ne cautionnerais pas une atteinte à l’intégrité, et je ne détournerais pas le regard si je vois de tels dégâts. L’idée même qu’un Premier ministre inculpé puisse diriger Israël me paraît ridicule. Cela n’arrivera pas », a-t-il dit.
Tout en mettant l’accent sur ses qualifications dans le domaine de la sécurité, Gantz a promis qu’il chercherait à obtenir la paix avec les Palestiniens s’il était élu Premier ministre.
« Je sais que nous avons besoin de quelque chose de différent, nous pouvons avoir quelque chose de différent. Le gouvernement que je dirigerai cherchera la paix et ne manquera pas l’opportunité d’un changement à l’échelle régionale », a-t-il dit.
Cependant, « s’il s’avère qu’il n’y a aucun moyen de parvenir à la paix à ce moment, alors nous créerons une nouvelle réalité. Nous renforcerons le caractère démocratique d’Israël, renforcerons les blocs d’implantations et le Golan, que nous ne quitterons jamais. La vallée du Jourdain sera notre frontière, mais nous ne laisserons pas des milliers de Palestiniens vivre au-delà de la clôture et mettre en péril l’identité juive de l’Etat. »
Il a également ajouté que Jérusalem restera « notre capitale unifiée ».
A la fin de son allocution, Gantz a annoncé officiellement la formation d’une alliance politique avec Moshe Yaalon, ancien ministre de la Défense à l’époque où il était chef d’état-major.
« Bogie Yaalon est un homme de la sécurité, une personne éthique. Il a été mon commandant, mon patron. Désormais, il est mon partenaire sur cette voix. Ensemble, nous avons mis de côté les choses triviales, et placé Israël au-dessus de tout », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il espérait annoncer prochainement d’autres alliances.
Yaalon a déclaré qu’ils travailleraient ensemble pour « remettre le pays sur les rails ».
Interrogé par le Times of Israel après le discours sur son soutien à un accord de paix avec les Palestiniens dans le cadre d’une formule à « deux Etats pour deux peuples », Moshe Yaalon a répondu : « bien sûr que non ».