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"Même sort qu’Eichmann"

Sécurité renforcée pour le chef de la police de Tel Aviv suite à des menaces de mort

Avec un niveau de risque au plus haut, Amichai Eshed s'est vu attribuer des agents armés tandis que ses adversaires le traitent en ligne de nazi et veulent le faire condamner à mort

Le chef de la police de Tel Aviv, Amichai Eshed, à Tel Aviv, le 7 avril 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Le chef de la police de Tel Aviv, Amichai Eshed, à Tel Aviv, le 7 avril 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La sécurité du chef du district de Tel Aviv, Amichai Eshed, a été renforcée suite à des menaces de mort contre sa personne, semble-t-il proférées par des militants d’extrême droite, ont fait savoir mardi les médias israéliens.

Le grand nombre de menaces et d’incitations à la violence auquel il fait face a conduit les autorités à relever à six le niveau de danger, le plus élevé possible, selon Ynet, qui a été le premier à évoquer la question.

Il a d’ailleurs publié une vidéo d’Eshed en train de sortir de chez lui, à Kfar Saba, escorté par deux officiers de l’unité de patrouille spéciale de la police.

Sur les réseaux sociaux, Eshed est ainsi traité de « néo-nazi prêt à tout » et il est dit qu’il connaîtra le même « sort qu’Adolf Eichmann », le plus haut responsable nazi jamais jugé en Israël, notamment pour crimes contre l’humanité, puis condamné à mort et pendu.

Un autre utilisateur, se présentant comme le petit-fils de survivants de la Shoah, a déclaré qu’Eshed était « comme ceux de la race aryenne ».

D’autres ont dit souhaiter qu’il soit traduit en justice pour « rébellion », et l’ont traité de « criminel parmi les plus dangereux d’Israël », l’accusant de « laisser faire le blocage des routes ».

La police israélienne a confirmé la nature des menaces.

Les manifestants opposés à la réforme radicale du système judiciaire ont bloqué les principales autoroutes dans le cadre de leur stratégie de désobéissance civile contre le projet.

Tel Aviv a connu la plus grande des manifestations face à des services de police dirigés par Eshed lui-même.

Les partisans du gouvernement et le ministre d’extrême droite chargé de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, avaient demandé à la police de se montrer très durs en matière de dispersion des manifestants.

Eshed est considéré comme ayant une approche plutôt mesurée du contrôle des manifestants, ce qui l’a rendu populaire parmi eux et lui a valu le mépris des tenants de la réforme.

Ben Gvir avait annoncé le mois dernier, qu’à la demande du chef de la police Kobi Shabtai, il allait muter Eshed à un autre poste, après avoir critiqué sa gestion des manifestations anti-réforme.

Cette décision avait été très rapidement gelée par la procureure générale, Gali Baharav-Miara, pour des doutes tenant à de possibles motivations politiques.

Baharav-Miara a déclaré lundi que le gouvernement devait réexaminer cette décision, soulignant qu’elle soulevait d’importantes difficultés juridiques.

Shabtai et Ben Gvir ont tous deux assuré que la mutation d’Esshed était prévue de longue date. Mais Ben Gvir a également déclaré que sa décision était liée à la gestion des manifestations à Tel Aviv, durant lesquelles la police a fait preuve de patience avec les manifestants, alors même qu’ils bloquaient les routes et l’autoroute Ayalon.

Shabtai avait dans un premier temps approuvé la rétrogradation d’Eshed, sans doute du fait de tensions de longue date entre les deux hommes, avant d’admettre que cette décision, dans les circonstances actuelles, était une erreur.

Israël est secoué par des manifestations de grande ampleur depuis début janvier, date à laquelle le gouvernement a dévoilé ses projets de neutralisation du système judiciaire.

Les manifestants estiment que ces propositions vont affaiblir le caractère démocratique d’Israël, supprimer l’essentiel des contre-pouvoirs et priver les minorités de toute forme de protection.

Les partisans de la reforme, de leur côté, affirment que la réforme s’impose pour réfréner l’activisme de la Cour Suprême.

Le président Isaac Herzog tient en ce moment-même des pourparlers entre la coalition et les partis d’opposition Yesh Atid et Kakhol lavan pour parvenir à un consensus, suite à la suspension des travaux législatifs en la matière par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

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