Israël en guerre - Jour 564

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Opinion

Sept fois pire que le Hamas : Bernie Sanders joue avec les chiffres

Contre-opinion : le candidat démocrate n’était pas disponible, mardi, pour corriger ses surestimations calomnieuses des victimes de Gaza. Il était sans aucun doute trop occupé à conquérir le Wisconsin. Que le Ciel nous vienne en aide

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Bernie Sanders pendant un rassemblement à Dearborn, Michigan, le 7 mars 2016. (Crédit : Geoff Robins/AFP)
Bernie Sanders pendant un rassemblement à Dearborn, Michigan, le 7 mars 2016. (Crédit : Geoff Robins/AFP)

Bernie Sanders avait déjà prononcé une déclaration choquante et incorrecte sur Israël, le mois dernier. Au cours d’une interview donnée au New York Daily News, cette semaine, il a de façon très naturelle calomnié Israël.

Dans son discours du mois de mars – qu’il aurait, d’après lui, voulu donner à la conférence politique de Washington de l’AIPAC pour peu qu’on lui ait laissé le lire à haute voix – il exigeait qu’Israël mette fin au blocus de Gaza, tout en professant son soutien aux droits des Israéliens à « vivre en paix et en sécurité ».

Il n’est pas nécessaire de préciser – enfin, en vérité, il est nécessaire de le préciser à Sanders – que le fait de soutenir le droit des Israéliens à vivre en paix et en sécurité implique le fait de s’assurer que les groupes terroristes déterminés à détruire Israël ne soient pas autorisés à importer l’arsenal dont ils ont besoin pour parvenir à leur but.

Exiger qu’Israël mette fin au blocus de Gaza équivaut à exiger que le Hamas soit autorisé à faire entrer librement des roquettes, missiles et toutes autres sortes d’équipements militaires pour faciliter la disparition d’Israël.

Seul un politicien soutenant le Hamas – tel Recep Tayyip Erdogan – ou une personne n’ayant qu’une vision grossièrement inadéquate d’Israël et des défis auxquels il fait face pourrait possiblement adopter une telle position.

Le président Recep Tayyip Erdogan accueille les membres du parlement à son arrivée pour une cérémonie de prestation de serment au Parlement turc à Ankara, en Turquie, le 23 juin, 2015 (Crédit : AFP / ADEM ALTAN)
Le président Recep Tayyip Erdogan accueille les membres du parlement à son arrivée pour une cérémonie de prestation de serment au Parlement turc à Ankara, en Turquie, le 23 juin, 2015 (Crédit : AFP / ADEM ALTAN)

Dans cette interview accordée au New York Daily News, Sanders a lamentablement reconfirmé qu’il appartient à cette dernière catégorie.

Le candidat juif démocrate à la présidentielle a blâmé Israël pour avoir mené délibérément une guerre non discriminante contre Gaza lors de l’été 2014. Et, alors qu’il admettait qu’il ne connaissait pas réellement les faits, il a affirmé, et par deux fois, qu’Israël avait tué plus de 10 000 civils innocents au cours de ce conflit.

Plus de 10 000 civils innocents ?

Cela représente sept fois les chiffres déjà auto-proclamés du Hamas, l’organisation terroriste palestinienne qui dirige Gaza. Chiffres qui ont été chaleureusement acceptés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, cet imposteur qui déteste de manière obsessive Israël.

D’après le Hamas, 1 462 civils ont été tués. Les autorités israéliennes situent quant à elles les véritables chiffres bien plus bas. Et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, car le Hamas a augmenté le nombre total de combattants et de non-combattants tués. Ensuite, parce que le Hamas a délibérément présenté une fausse image de ses propres combattants morts, qui bien souvent se battaient sans uniformes, tels des civils, cela afin de diaboliser Israël tout en minimisant ses propres pertes.

Israël met également en avant que le Hamas a délibérément mis des Gazaouis en danger, en plaçant ses lanceurs de roquettes et ses ouvertures de tunnels dans et autour des habitations civiles.

Pour finir, les officiels israéliens notent que pas le moindre civil n’aurait été tué si le Hamas n’avait pas choisi de maintenir les hostilités envers Israël. L’Etat hébreu s’est abstenu depuis 2005 de toute présence civile ou militaire dans la bande de Gaza. A Gaza, Israël a fait ce que la plupart du reste de la planète – et cela inclut Bernie Sanders – aurait fait en Cisjordanie : il est parti. Et la guerre s’en est suivie.

Rien de tout cela n’a eu d’impact sur Bernie Sanders car, de toute évidence, il ne s’est pas donné la peine d’étudier le conflit israélo-palestinien avec sérieux. Tout cela en dépit de ce discours non prononcé mais pourtant largement diffusé, le mois dernier, et qui notait que « les problèmes impactant Israël et le Moyen-Orient sont de la plus haute importance pour moi, pour notre pays, et pour notre monde ».

Seul le plus paresseux, le plus superficiel des candidats à la présidentielle pourrait se permettre de donner de tels chiffres, faux et incendiaires, de la manière dont Sanders l’a fait dans son interview avec le New York Daily News. C’était de toute évidence la meilleure manière de montrer son manque de connaissances et de rigueur, mais c’était également la manière la plus équivoque et lugubre, et cela vaut la peine de le citer de façon exhaustive.

« Je ne me souviens pas des chiffres, mais mon souvenir est de plus de 10 000 personnes innocentes tuées à Gaza. Cela semble bon ? », s’est tout d’abord hasardé Sanders.

Ses interlocuteurs lui ont signalé qu’il y avait de fortes chances pour qu’il fasse erreur : « Je pense que c’est probablement élevé mais nous pouvons vérifier », lui répondit quelqu’un du Daily News, d’après les retranscriptions du journal.

Mais Sanders, loin d’être découragé et incorrigible, a insisté et réitéré, alors même qu’il reconnaissait ne pas réellement savoir de quoi il parlait. « Je n’ai pas les chiffres… mais je pense que c’est plus de 10 000 », a-t-il poursuivi. « Je crois comprendre que tout un lot d’appartements a été rasé. Les hôpitaux, je pense, ont été bombardés. Donc oui, je pense, et je ne pense pas être le seul à le penser, que la force d’Israël a été plus aveugle qu’elle n’aurait dû l’être. »

Oui, M. Sanders, beaucoup de maisons ont été rasées, et d’autres constructions civiles ont été visées – lorsqu’Israël avait déterminé que le Hamas utilisait les infrastructures civiles pour protéger ses propres infrastructures militaires, et après qu’Israël ait au maximum tenté de minimiser les impacts civils probables. Cela paraît compliqué ?

Eh bien, oui, M. Sanders, combattre un groupe terroriste qui a évincé une autorité politique légèrement moins diabolique et qui contrôle désormais le gouvernement de Gaza, sabotant toutes les ressources dans le but reconnu de détruire Israël, c’est compliqué.

Comprendre toutes ces complications requiert un peu de temps et d’effort. Et cela, de manière bien trop évidente, est quelque chose que Bernie Sanders se refuse constamment à faire.

Mardi, le Times of Israel est entré en contact avec l’équipe de campagne de Sanders, afin de l’inviter à corriger son augmentation septuple des chiffres du Hamas sur les morts de 2014, déjà eux-mêmes gonflés et pour lui proposer de s’excuser pour son erreur.

Ni corrections, ni excuses. Sans surprise, probablement. Lui et son équipe étaient sans aucun doute bien trop occupés avec son triomphe au Wisconsin.

Oui, évidemment. Comment ne pourrait-on pas vouloir d’un homme de son calibre comme président des États-Unis ?

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