Serge July nous raconte New York, la première ville juive du monde
L’occasion de faire, en sa compagnie, une petite promenade buissonnière, vivifiante et très… juive dans les pages de son Dictionnaire amoureux de New York
Dans le Dictionnaire amoureux de New York, le fondateur de Libération Serge July nous donne à partager la fascination qu’exerce sur lui la première ville juive du monde. L’occasion de faire, en sa compagnie, une petite promenade buissonnière, vivifiante et très… juive.
Times of Israël : La chanson « New York, New York », interprétée par Liza Minelli dans le film éponyme servirait évidemment de générique à cet entretien. Pourquoi le dictionnaire est-il dédicacé à Martin Scorsese ?
Serge July : Depuis 2003, je réalise des documentaires sur le cinéma avec la réalisatrice Marie Genin. Nous avons essayé d’en consacrer un à Scorsese mais malheureusement ça ne s’est pas fait. De nombreux cinéastes new-yorkais ont réalisé des films sur New York, comme Sydney Lumet dont je souligne, dans le chapitre qui lui est consacré, qu’il était sur les planches du théâtre yiddish dès l’âge de 4 ans. Lumet filme plutôt en documentariste. Si j’ai dédié ce dictionnaire à Scorsese, c’est que la majorité de ses films traitent de New York. En 1986, le New York Times lui avait donné l’occasion de raconter son rapport à la ville. J’ai repris, dans le dictionnaire, quelques citations de ce texte formidable.
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« J’ai deux amours », de Joséphine Baker pourrait également illustrer notre conversation car vous aviez décliné, dans cette même collection, en 2015, votre passion pour le journalisme…
Mon premier amour, c’est la presse ! Et puis, à côté de cela, j’aime beaucoup New York et effectivement aussi le cinéma.
À cette programmation musicale pourrait s’ajouter l’un des célèbres titres de Gainsbourg. Vous écrivez dans la préface : « J’aime New York moi non plus ». Avez-vous un seuil de tolérance à l’égard de la ville ?
Au bout d’un moment, je n’en peux plus, du bruit de New York ! La ville n’a pas la culture du faux-plafond qui absorbe les sons, comme c’est souvent le cas à Paris. Même dans les bars des palaces, il faut crier pour se faire entendre. Et puis il y a, évidemment, la stridence de la ville, son métro ancien et très bruyant, les sirènes de police, les ambulances, les klaxons… Alors, c’est vrai, au bout d’un mois, je suis épuisé, d’autant que l’on marche beaucoup à Manhattan ou à Brooklyn. À côté de cela, Paris apparaît comme une ville très reposante. J’aime ce rythme de va-et-vient, entre New York et Paris.
Si votre irréductible spécificité française s’incarne dans vos vains efforts pour faire de l’anglo-américain votre seconde langue maternelle, ne se révèle-t-elle pas également dans votre préface car qui d’autre qu’un Français déclarerait sa flamme en titrant : « Putain de ville » ?
C’est un hommage très lointain au livre exceptionnel de Michael Herr sur la guerre du Vietnam, « Putain de mort ».
Je trouve que « Putain de ville » correspond très bien à New York dont le paroxysme donne un ensemble envoûtant.
Auriez-vous écrit ce dictionnaire pour que le Times of Israël puisse y trouver de la « matière », que vous n’auriez pas choisi des entrées différentes. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir publié un
« Dictionnaire amoureux de New York juif » ?
Entre autre… Pas uniquement. Mais c’est vrai, il y a de la matière.
Babel est l’autre nom de New York…
Avec 1,8 million de juifs, New York est la première ville juive du monde. Il y a aujourd’hui 6 millions de juifs aux Etats-Unis, ce qui en a fait longtemps le « premier » pays juif.
Notons qu’Israël est, depuis plus de 10 ans, la première communauté juive du monde avec près de 7 millions de juifs (sources: Office National Israélien de Tourisme). Comment expliquer que New York est une ville d’étrangers ?
New York est constitué de plusieurs éléments. Historiquement, les Néerlandais ont un rôle originel essentiel à New York qui a conservé cet ADN. La première bourse du monde a été créée à Amsterdam. Tout le monde pouvait souscrire, y compris des valets de chambre ou des bonnes. De la même façon, ceux qui arrivaient à New York à cette époque n’avaient rien à voir avec ceux du Mayflower. Ils avaient débarqué pour « exploiter le monde », selon la formule qui figure dans le traité de Breda (ndlr: Traité conclu entre l’Angleterre, les Provinces-Unies, la France et le Danemark, qui mit fin à la seconde guerre anglo-hollandaise (1665-1667) et conservait à l’Angleterre la Nouvelle-Amsterdam/New York). C’était déjà très
« business » et c’est devenu un refuge. Les Juifs sont arrivés très tôt.
L’une des entrées du dictionnaire s’intitule « Juif, Le premier ». Qui est ce personnage au nom semblant tout droit sorti de la série Les Simpsons dont un article de Times of Israël soulignait le tropisme
juif ?
Jacob Barsimson est un agent de la Compagnie des Indes occidentales, envoyé à la Nouvelle Amsterdam alors que les Portugais ont repris le comptoir de Recife où vit une communauté de marranes, jusqu’ici protégée par les autorités hollandaises.
Nous sommes en 1654 : la mission de Barsimson, qui est de préparer les autorités de la colonie à accueillir ces juifs de Recife, est entravée par Stuyvesant, gouverneur antisémite et intolérant qui ne veut pas entendre parler de ces migrants. Un deuxième événement intervient. Les Portugais ayant restauré l’Inquisition, les juifs de Recife ont pris la mer pour rejoindre l’Europe mais leur navire est attaqué par des pirates espagnols qui passent une bonne partie des passagers par dessus bord avant qu’un corsaire français les intercepte, s’empare de la cargaison et les dépose à New Amsterdam. Ils y arrivent en fait peu de temps après Barsimson. L’année suivante, des Juifs hollandais envoyés par la Compagnie des Indes débarquent à leur tour et obtiennent finalement le droit de faire du commerce. Plusieurs migrations importantes ont suivi.
Les Juifs, écrivez-vous, « comptent parmi les inventeurs de New
York ». Pouvons-nous nous arrêter sur l’expression « melting-pot » auquel ils ont activement pris part ?
C’est une formule que l’on doit à un juif britannique, Israel Zangwill, l’auteur de romans et de pièces de théâtre, qui avait participé de manière active au mouvement sioniste naissant.
Il me semble que sur le long-terme, son image du
« creuset », de la « marmite » a prouvé sa véracité. Je reprends dans le livre une phrase extraite d’un entretien sur New York accordé en 2013 par Paul Auster au Nouvel Observateur. Je la trouve très représentative : « C’est la ville la plus démocratique des Etats-Unis, grâce à sa diversité ethnique et religieuse… Nous avons été obligés de vivre ensemble ».
Dès la fin du 19e siècle, des shtetls entiers migrent vers les Etats-Unis. Paul Auster, que vous citiez précédemment, est présent dans votre dictionnaire. Dans son dernier roman 4321 (Actes Sud, 2018), le
« maître de Brooklyn » invente quatre vies à son personnage Archie Ferguson dont il nous apprend que le grand-père, parti de Russie, a hérité d’un nom bien américain en débarquant à Ellis Island. On doit à la vérité de rappeler que cette histoire est une vieille blague juive…
C’est une scène présente dans de nombreux films : avant de devenir américains, les exilés devaient passer devant le bureau fédéral de l’Immigration où ils étaient interrogés.
Dans le livre de Paul Auster, on a conseillé au grand-père Reznikoff de déclarer le patronyme de Rockefeller. Quand il arrive devant les agents, il oublie le nom conseillé et dit, en yiddish : « Ikh hob fargessen », J’ai oublié. Voilà comment il devient Ferguson.
Si 70 % des migrants juifs déclaraient, dites-vous, une compétence professionnelle, quels métiers exerçaient-ils en arrivant à New York ?
Fin du 19e, le métier dominant était la confection : Manhattan était une grande ville ouvrière dont il fallait habiller les habitants.
Je raconte la grève du textile de 1909 déclenchée par des ouvrières juives.
Ce qui m’a intéressé dans cette histoire, c’est que la langue commune à la plupart de ces femmes était le yiddish, si bien que les autres, de jeunes italiennes issues du sud de la botte, avaient appris quelques mots de yiddish pour comprendre les meneuses. Celle dont je parle dans le livre est Clara Lemlich, originaire d’Ukraine. Cela paraît incroyable mais elle a lancé, dans un discours uniquement en yiddish, une grève qui allait être historique dans l’histoire des Etats-Unis !
Autre femme juive : Emma Lazarus dont vous parlez dans le paragraphe « Miss Liberty »…
Son poème « The New Colosses » (Le nouveau Colosse) est gravé sur une plaque de bronze fixée sur le socle de la statue. L’auteure, née en 1849, est issue d’une famille de juifs séfarades originaires du Portugal. Elle est considérée comme l’un des précurseurs du sionisme.
La poétesse évoque « la porte d’or » pour désigner « la Porte du paradis » dont Michael Cimino a fait un film…
« La Porte du paradis » a couté à l’époque 45 millions de dollars et n’a rapporté, aux Etats-Unis, que 3,5 millions… Il a coulé United Artists. C’est un film formidable qui ose parler du massacre de juifs…
Cet épisode de la conquête de l’Ouest, assez méconnu en France, est-il connu aux Etats-Unis ?
Ces évènements sont très connus aux Etats-Unis où des recherches ont été faites sur la guerre du comté Johnson. Il faut savoir qu’après l’étape d’Ellis Island, des migrants parlant uniquement yiddish sont partis élever des moutons dans les plaines de l’Ouest. Ils y ont été massacrés par des native protestants, des élites sorties de Harvard. Le film de Cimino montre bien les malentendus qui s’installent entre ces juifs des shtetls qui comprennent mal ce qui se dit au cours des réunions avec les éleveurs.
À partir de 1924, la loi Johnson-Reed réduit l’immigration juive d’Europe orientale. Je raconte également l’épisode au cours duquel 963 juifs allemands qui avaient payé une fortune pour fuir l’Allemagne après la nuit de Cristal n’ont pas été autorisés à débarquer sur le territoire américain. Ils ont été renvoyés en Allemagne. Les négociations menées pendant leur traversée de retour leur ont permis d’être accueillis dans quatre pays : le Royaume-Unis, la Belgique, les Pays-Bas et la France.
Si en France, en 1925, le premier bébé Cadum était juif (ndlr: Maurice Obrejan, déporté en 1942 et seul survivant de sa famille), les Etats-Unis élurent une jeune fille juive, Bess Myerson au titre de Miss America, en 1945…
J’ai été tenté de faire le portrait de cette femme car je trouvais cette histoire formidable mais il m’a fallu faire des choix.
Vous écrivez, pour commenter cette élection intervenue juste après guerre, alors que Truman avait rouvert les portes en grand : « signe des temps ». Reste qu’un article du Monde (août 2018) rapporte que la jeune miss avait « dû détourner son regard face aux panneaux « interdit aux juifs » collés sur les portes d’établissements sudistes ». Demeurait-il encore parfois difficile d’être juif aux USA ?
Vous savez, les grandes universités américaines imposaient elles aussi des quotas. Il ne fallait pas qu’il y ait trop de juifs dans les établissements…
L’entrée consacrée à John Jacob Astor (1763-1848), magnat de l’immobilier d’origine allemande (et non juif), vous permet d’évoquer un record de janvier dernier : 100 000 dollars le m2 ! Comment est-ce possible ?
A l’origine garçon boucher, Astor avait acheté la moitié de New York ! Quant au record dont vous parlez, c’est le fondateur du fonds spéculatif Citadelle qui a acheté 2 200 mètres carrés pour 238 millions de dollars. Il y a, à Manhattan, cent milliardaires en dollars et quatre cent mille millionnaires en dollars. Les agents immobiliers appellent les gratte-ciels construits en ce moment les « coffres-forts dans les nuages ».
Si l’on s’en tient à vos données chiffrées, on compte 1 250 synagogues à New York et 1/4 de juifs non pratiquants. À lire votre préface, la ville est « l’usine de métissage qui, au fil des générations, fracasse, mélange, entremêle et dilue les communautés les plus résistantes ». N’est-ce pas un constat un peu hâtif qui s’exonère des communautés juives pratiquantes ou traditionalistes qui ne se sentent ni « fracassées » ni « diluées » ?
Evidemment, cela ne concerne pas les orthodoxes. Ce phénomène se rencontre plutôt chez des non pratiquants mais il touche toutes les communautés : le processus est assez lent mais ce métissage est en cours. On le mesure à la réduction des quartiers où habitaient traditionnellement les communautés et à l’augmentation des mariages mixtes, même si je n’ai pas le détail communauté par communauté…
R comme Roth, Philip : vous évoquez ses relations tumultueuses avec les rabbins et la communauté juive, à la publication de « Portnoy et son complexe ». Vous rappelez que pour ses 80 ans, un hommage lui a été rendu dans la grande synagogue de la Ve Avenue où le rabbin a fait l’éloge de l’écrivain et lu des passages du roman incriminé. Cet hommage a-t-il été important pour Roth ?
Je crois que pour lui, cela a constitué un moment très fort qui l’a énormément touché. Je l’écris : cette citation du rabbin avait beaucoup de prix pour lui.
Vous ajoutez : « La littérature l’a emporté sur les préjugés ». C’est, sur ce point, à la propre analyse de l’écrivain dans « Pourquoi écrire » (Gallimard, Folio, 2019, p 174) qu’il convient de renvoyer : « Que des personnes mal intentionnées ou de peu de jugements aient fabriqué une image stéréotypée du Juif à partir de certaines données de la vie juive ne signifie pas que ces données soient nulles et non avenues ou que l’écrivain doive les tenir pour des sujets tabous »…
Roth est un écrivain majeur du 20e siècle. Et il était très juif ! La campagne orchestrée contre lui lui a coûté le Nobel. Il aurait dû le recevoir.
« Portnoy » est évidemment une satire mais c’est aussi un roman picaresque formidablement écrit. Avant de le faire paraître, Roth avait rédigé quatre versions d’un roman autour d’une enfance juive américaine au New Jersey, là où il a été éduqué. Que son talent et sa contribution aient été reconnus à l’occasion de son anniversaire a été une bonne nouvelle. Et je crois qu’il est mort heureux.
Notre déambulation pourrait continuer avec Woody Allen et ses introspections dans les deli, Freud, Al Jolson, George Gershwin ou encore Bernard Madoff devenu, en prison, le roi du chocolat chaud. Nous laisserons les lecteurs découvrir cette « somme d’histoires singulières », juives et non juives. Permettez-nous de revenir à votre premier amour, la presse. Vous savez combien la communauté juive souffre du traitement partial des médias vis-à-vis d’Israël…
… Oui, je connais…. Je connais par intérêt personnel, et puis parce que j’ai toujours vécu avec des Juives.
Dans « Mon après-guerre à Paris » (Grasset, 2019), Serge Moscovici écrit : « Le mauvais juif, c’est le juif israélien, le juif armé qui entend se défendre et reprendre son destin en main, d’où la détestation et l’obsession pathologique d’Israël ». Que vous inspirent ces propos ?
… C’est intra-communautaire, si j’ose dire.
Intra-communautaire ? Ne pensez-vous pas qu’il pointe une disposition quasi dogmatique à l’encontre d’Israël ?
Moi, je suis pour l’Etat d’Israël. L’Etat d’Israël existe, même s’il ne fait pas tout pour exister.
Quittons, un instant, New York pour l’Ouganda. L’excellent film de Jacques Tarnero, « La Liberté a un prix » (1976) raconte l’histoire du raid sur Entebbe. Dans un entretien à CCLJ, le documentariste soulignait la difficulté de parler de l’opération de Tsahal. Il citait votre éditorial du 5 juillet 1976 qui « condamnait sans appel » ce que vous considériez, reprenait-il, « comme une euphorie occidentale néo-colonialiste où les Israéliens ont attaqué un pays africain ». Il concluait qu’en revanche, vous ne disiez pas un mot sur le terrorisme. Maintenez-vous ou, comme vous l’affirmiez dans la préface du « Dictionnaire amoureux du journalisme », chercheriez-vous « à ne pas être toujours de votre avis » ?
Mais je ne suis pas toujours de mon avis ! Sur le terrorisme, j’ai l’impression de l’avoir beaucoup condamné, quel qu’il soit et à des époques très différentes. Jacques Tarnero a un talent de polémiste que je connais bien. Nous nous sommes connus dans des organisations militantes. Je trouve ce jugement abusif : je mets quiconque au défi de relever, dans les centaines d’éditos que j’ai faits sur le terrorisme, le moindre éloge.
https://youtu.be/LfQ8YyEbGe8
Et sur Israël ?
J’en ai fait beaucoup aussi. Je ne vous apprendrai rien en disant que j’étais favorable à un accord avec les Palestiniens. La mort de Rabin a ruiné ces espoirs et la suite est dramatique. Je la vis comme dramatique.
Clément Weill-Raynal a été menacé de sanctions par la direction de France Télévisions : lors d’un récent reportage sur l’attaque à la préfecture de police de Paris, le journaliste avait évoqué à l’antenne « l’hypothèse d’un acte motivé par l’islam radical ». Il lui est reproché d’avoir évoqué « de manière prématurée » le fait qu’il pouvait s’agir d’un attentat. Etes-vous solidaire de ce confrère ?
Je connais mal les faits…
L’affaire a été plutôt largement couverte… Cette menace de sanctions ne traduit-elle pas un renoncement, une peur des mots face à la montée au créneau d’associations sur le sujet éruptif qu’est, parmi d’autres, la radicalisation ?
On en parle sans arrêt, des actes de l’islam radical ! À juste titre. Comme la France est le pays qui a été le plus frappé par le terrorisme, il est peu probable que l’on trouve en France beaucoup de gens pour demander qu’on arrête de parler des actes terroristes.
Revenons, pour finir, à New York dont vous avez fait de magnifiques photos*. Cela nous renvoie au chapitre consacré à Richard Avedon, né dans une famille juive originaire de Russie. Avez-vous l’impression, comme ce grand photographe new-yorkais, d’avoir
« oublié de vous réveiller » quand vous ne prenez pas de photos ?
Je ne me comparerai pas à Avedon ! J’ai toujours fait de la photo et personne n’avait eu l’idée, jusqu’à cette galerie, d’exposer mes photos en grand format. J’en ai été très heureux.
Pour conclure cet entretien, je dirai que New York est la capitale des étrangers de toutes origines. Le livre de Rebecca Solnit et Jeremy J. Shapiro **que je cite, raconte que sur une distance de 8 kilomètres, on peut entendre de nombreuses langues dont le bukhori, langue judéo-tadjik parlée par les Juifs d’Ouzbékistan à Boukhara ! Dans la vie des sociétés, le rapport à l’autre est essentiel.
Levinas, que d’ailleurs vous citez ?
Oui, Levinas. Aucune autre ville n’incarne l’ouverture à l’autre avec cette démesure. On a l’impression que le rapport à l’autre est le sujet de New York.
* Galerie Basia Embiricos, 14 rue des Jardins Saint-Paul, Paris 4e.
**Nonstop Metropolis : A New York City Atlas, University of California Press (2016)
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