Shalom Lévy, blessé au couteau en 2016 à Strasbourg, est décédé
Son assaillant a été reconnu pénalement irresponsable le 19 décembre, alors qu’il avait déjà attaqué un Juif en 2010
Shalom Lévy, Juif loubavitch de Strasbourg qui a été grièvement blessé au couteau le 19 août 2016 dans une attaque antisémite, est décédé ce dimanche à âge de 65 ans, a rapporté le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Il laisse derrière lui douze enfants.
Son assaillant, un musulman âgé de 45 ans au moment des faits et qui a crié « Allah Akbar » durant l’attaque selon des témoins, a été reconnu pénalement irresponsable le 19 décembre car atteint de troubles psychiatriques. Il ne sera ainsi pas jugé et a été libéré après 18 mois en détention provisoire.
La lame de 30 centimètres avait touché Shalom Lévy au rein et au foie. La victime avait néanmoins réussi à prendre la fuite.
« Il ne s’en est jamais bien remis, ni physiquement, ni psychologiquement. C’était pourtant un homme solide, boucher de profession, qui venait tout juste de prendre sa retraite », a rapporté son avocat, Maître Raphaël Nisand, au journal alsacien.
L’assaillant avait déjà attaqué un quadragénaire juif à Strasbourg en 2010, et avait été également reconnu irresponsable dans cette affaire. Il avait ensuite passé deux ans en hôpital psychiatrique.
Évoquant l’assassin, l’avocat Raphaël Nisand ajoute : « Voilà un homme qui en est à son deuxième Juif poignardé à Strasbourg. Qu’est-ce que la justice a à nous dire par rapport à ça ? », qui explique « qu’on perd toute traçabilité de l’individu à partir du moment où il est déclaré irresponsable pénalement et qu’il sort de détention ».
L’avocat a ainsi réclamé un changement de la loi afin que « l’irresponsabilité pénale ne puisse pas jouer pour quelqu’un qui allègue des motifs terroristes ou racistes. Le terroriste qui agresse, il sait ce qu’il fait. Même s’il a un petit vélo dans la tête ».
« Ces jours-ci, il est facile de déclarer quelqu’un fou », avait déclaré peu après l’attaque Moyal, fille de Shalom Lévy, au site The Algemeiner. Elle réagissait au fait que la police n’avait pas reconnu la dimension antisémite et terroriste de l’attaque. « Tout d’abord, c’est vrai, il faut être fou pour vouloir tuer quelqu’un. Donc le gars est fou. Mais quand vous voyez mon père, c’est évident qu’il est Juif. Il a une barbe et porte une kippa. »
L’affaire évoque celle de Sarah Halimi, sexagénaire juive assassinée à Paris en avril 2017 après avoir été défenestrée. Son meurtrier, Kobili Traoré, en proie à une bouffée délirante au moment des faits, a lui aussi été déclaré irresponsable pénalement le 19 décembre par la cour d’appel de Paris.