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Shoah : Marseille veut sortir les rafles de 1943 de l’oubli, 80 ans après

En janvier 1943, une série de rafles, parmi les plus vastes avec celle du Vel' d'Hiv' six mois plus tôt à Paris, est conduite dans les vieux quartiers de la cité phocéenne

Parcours mémoriel à travers la ville, exposition sur le Vieux-Port : 80 ans après, Marseille lance plusieurs mois de commémorations des rafles de janvier 1943, autour du Vieux-Port, avec un objectif, les sortir de l’oubli.

« L’histoire de la destruction des vieux quartiers et des rafles de 1943 à Marseille est absente des programmes scolaires. Aujourd’hui encore, cette histoire est oubliée du récit national de la Seconde Guerre mondiale », souligne le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan, dans un long livret de présentation des commémorations.

Ces jours-là, la deuxième ville de France est « devenue le laboratoire de toutes les infamies du régime de Vichy ainsi que de la folie des nazis », déclare Martine Vassal, la présidente LR de la métropole, qui s’exprimait lors d’une première cérémonie lundi.

Entre les 22 et 24 janvier 1943, une série de rafles, parmi les plus vastes avec celle du Vel’ d’Hiv’ six mois plus tôt à Paris, est conduite dans les vieux quartiers de Marseille, sur décision des nazis et avec la collaboration active du régime de Vichy.

Près de 800 Juifs, notamment du quartier de l’Opéra, sont envoyés dans les camps d’extermination. Puis une deuxième rafle vise « la petite Naples », le cœur historique de la cité phocéenne, derrière le Vieux-Port. Ce quartier populaire est vidé de force de ses habitants, pour beaucoup des immigrés italiens.

Considérés par les nazis comme « une porcherie » et un nid de résistance, ces quartiers seront ensuite dynamités. Au total, 20 000 personnes sont touchées, 15 000 internées à Fréjus (Var) et 1 642 déportées.

Expositions, projections, conférences ou projets scolaires : ces événements, largement méconnus des Marseillais, feront l’objet d’une année mémorielle, à partir de dimanche, à l’initiative de la municipalité.

Enquête toujours en cours

Une vingtaine de cubes géants seront disposés sur le Vieux-Port, pendant au moins un mois, avec des photos « inédites et très fortes », annonce la mairie. Un parcours mémoriel sera inauguré pour marquer les lieux dans la ville, devant l’Opéra, mais aussi par exemple à la gare d’Arenc, lieu de départ des convois, ou au siège de la Gestapo situé rue Paradis.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sera présent dimanche, a annoncé à l’AFP Lisette Narducci, adjointe au maire en charge des Mémoires : « Pour nous c’est très important, car il s’agit d’une reconnaissance nationale de la plus grande rafle de France après celle du Vel’ d’Hiv’, où un quartier a été dynamité et pas bombardé », explique-t-elle.

« Je revois encore ces pauvres gens avec leur ballot sur le dos, qu’Allemands et collabos français ont mis à la rue en plein hiver », témoignait encore cette semaine Albert Corrieri, aujourd’hui centenaire.

Les Juifs français ou étrangers sont transférés à la prison des Baumettes, puis à la gare d’Arenc. « On nous entasse à tel point qu’il faut lever les bras pour faire de la place aux nouveaux arrivants », « on nous jette dans le wagon sept boules de pain et trois boîtes de conserve. Le wagon est plombé avec de grosses pinces par un ouvrier. Quand le train démarre, tous les passagers récitent le Kaddisch », témoigne Elie Arditti, qui réussira finalement à s’échapper.

Les autres partiront pour les camps de Compiègne, Drancy puis Sobibor en Pologne, dans deux convois les 23 et 25 mars dont aucun ne reviendra.

Les témoins ont presque tous disparu. L’enquête pour « crimes contre l’humanité », ouverte en 2019 par le pôle du parquet de Paris spécialisé dans ces crimes imprescriptibles, est toujours en cours. Mais il semble peu vraisemblable que des auteurs vivants soient identifiés, selon Pascal Luongo, avocat du Collectif Saint-Jean 24 janvier 1943.

« Sur cette histoire marseillaise, on part de très, très loin et rien que l’ouverture d’une enquête pour crimes contre l’humanité a permis de lire à nouveau ces événements », estime l’avocat, dont le grand-père fut transféré de force à Fréjus.

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