Spectacle au Zénith interdit : Dieudonné dépose un recours au tribunal administratif
Déjà refusé dans plusieurs villes, le spectacle a été interdit mercredi en raison de "risques de troubles graves à l'ordre public" au regard de ses propos antisémites réitérés
Dieudonné a déposé jeudi un recours auprès du tribunal administratif de Paris contre l’interdiction par le préfet de police de son spectacle au Zénith le 14 septembre, a indiqué son avocat, confirmant une information de Libération.
Déjà refusé dans plusieurs villes, le spectacle a été interdit mercredi en raison de « risques de troubles graves à l’ordre public » au regard de ses propos antisémites réitérés.
Cette interdiction parisienne vient s’ajouter à celles prises au cours de l’été à Lyon, Grenoble, Montpellier ou Toulouse, où le multi-condamné pour injures raciales et incitation à la haine devait présenter son nouveau spectacle « La Cage aux fous », avec le chanteur antivax Francis Lalanne.
Son avocat, Me Emmanuel Ludot, a indiqué avoir déposé deux référés-liberté contre cette interdiction jeudi, l’un concernant Dieudonné et l’autre, Francis Lalanne.
Le tribunal administratif a indiqué à l’AFP qu’une audience était fixée vendredi à 16H00.
« Je critique surtout l’absence de caractérisation du trouble à l’ordre public et le caractère disproportionné », a déclaré l’avocat.
« Les interdictions qui ont plu sans cesser reviennent en réalité à mettre en place une interdiction généralisée et perpétuelle à l’encontre de Dieudonné. C’est plus les textes le problème, maintenant c’est l’homme », a-t-il affirmé.
Il a parlé d’une « situation très atypique », expliquant avoir « soumis » cet été le texte du spectacle au préfet de police, proposé de l’amender, de faire venir un « commissaire de justice » puis de « repousser la date » du spectacle.
Concernant Francis Lalanne, « l’arrêté ne prévoit aucune interdiction », il lui est donc « inopposable », soutient l’avocat.
Début août, le préfet de police Laurent Nuñez avait prévenu Dieudonné de cette possibilité d’interdiction en raison notamment de « risques de troubles graves à l’ordre public », ce qu’il a réitéré dans l’arrêté motivant sa décision.
Plusieurs échanges ont eu lieu entre la préfecture de police et l’avocat du polémiste.
Dans son arrêté d’interdiction, Laurent Nuñez a relevé qu’il était de « notoriété publique que la teneur des précédents spectacles » de Dieudonné « faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale ».
Il a estimé en outre que les « éléments mis en avant par l’avocat » de Dieudonné n’étaient « pas de nature à empêcher la tenue de propos portant atteinte à la dignité humaine pendant le spectacle et n’apport(aient) ainsi pas de garanties suffisantes sur l’absence de troubles à l’ordre public ».
Le préfet de police a aussi noté que ce spectacle devait se dérouler la veille de la célébration de la fête juive de Rosh HaShana et « à proximité d’une synagogue ».