Steinitz met en garde contre un mauvais accord avec l’Iran
"Pas d'accord vaut mieux qu'un mauvais accord", a déclaré le ministre du Renseignement israélien
Israël a pressé la communauté internationale mercredi de refuser tout accord avec l’Iran plutôt que de se contenter d’un mauvais accord, juste avant un nouveau round important de discussions sur les activités nucléaires de la République islamique.
Le ministre du Renseignement, Yuval Steinitz, a exprimé l’inquiétude israélienne que les Etats-Unis et les grandes puissances soient tentés d’accepter un « mauvais accord » parce qu’ils ont d’autres préoccupations en Syrie ou en Ukraine, ou bien, en ce qui concerne Catherine Ashton, qui mène les discussions pour les grandes puissances, parce qu’elle quittera son poste de chef de la diplomatie européenne à la fin de l’année.
« Pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord », a dit Steinitz à de multiples reprises à la presse à Jérusalem.
Six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) reprennent jeudi à New York leurs négociations avec l’Iran pour obtenir la garantie que la République islamique ne détourne pas ses activités nucléaires civiles pour se doter de la bombe atomique.
Les parties se sont donné jusqu’au 24 novembre pour sceller un accord définitif.
Ashton doit préalablement rencontrer mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à New York.
Israël se considère comme une cible désignée si l’Iran se dotait de la bombe atomique.
Le ministre a répété qu’Israël se réservait de recourir à la force contre l’Iran. « Israël ne permettra pas à l’Iran d’obtenir des armes atomiques. Bien sûr, nous préférons une solution diplomatique, à condition que ce soit une solution diplomatique véritable et totale », a-t-il dit.
Avant les rendez-vous diplomatiques de cette semaine à New York, Israël a dépêché aux Etats-Unis son ministre du Renseignement et une délégation composée selon ce dernier de représentants du Renseignement, de l’armée, de la diplomatie ou encore de l’agence atomique nationale pour des consultations avec le grand allié américain.
« Israël est profondément inquiet », a dit le ministre qui s’en est pris à « l’entêtement » des Iraniens qui « ont fait des gestes cosmétiques sur des questions secondaires mais n’ont fait aucune concession significative sur les questions centrales » : le renoncement aux centrifugeuses servant à enrichir l’uranium et le réacteur à eau lourde d’Arak.
Les Israéliens redoutent également que « certains puissent penser : débarrassons la table, refermons le dossier iranien », a-t-il dit en citant la Syrie, l’Ukraine et l’organisation djihadiste Etat islamique.
Quant au départ annoncé à la fin de l’année d’Ashton, « les Iraniens peuvent être tentés de croire que quelqu’un ait une motivation particulière dans la conclusion d’un accord parce que cette personne doit finir son travail avant telle date », a-t-il dit, « c’est problématique, j’espère que ce n’est pas le cas ».