Sud-Liban : Tsahal saisit des armes qui violent l’accord de trêve
Le ministre des Affaires stratégiques discuterait avec un responsable américain de l'extension de la période de cessez-le-feu

Les troupes de l’armée israélienne opérant sur le versant libanais du mont Dov ces derniers jours ont saisi de nombreuses armes, a déclaré l’armée mercredi, alors qu’elles ratissaient la zone à la recherche de caches du Hezbollah, en amont d’un retrait prévu selon les termes du cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à une guerre avec le groupe terroriste pro-Iran.
Les membres de la 810e brigade régionale « Montagnes » ont localisé et saisi des missiles et des lanceurs antichars, des lance-roquettes, des mitrailleuses et d’autres armes.
Tsahal est toujours déployée dans certaines zones du Sud-Liban, conformément à l’accord de cessez-le-feu.
Israël a accusé le Hezbollah d’avoir violé le cessez-le-feu à des centaines de reprises, notamment en déplaçant des munitions, en tentant d’attaquer des soldats israéliens et en se préparant à lancer des roquettes vers le nord d’Israël.
Dans le cadre de l’accord de trêve signé par Israël et le groupe terroriste le 27 novembre, Tsahal doit céder toutes ses positions au Sud-Liban à l’armée libanaise dans un délai de 60 jours. Dans le même temps, le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière avec Israël.
Alors que la date est fixée au 26 janvier prochain, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré à l’envoyée de l’ONU en visite au Liban qu’Israël s’engageait à respecter l’accord tant que sa sécurité serait préservée.
« J’ai insisté sur le fait qu’Israël s’engageait à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu, mais qu’il ne ferait aucun compromis sur sa sécurité », a déclaré Saar à propos de sa rencontre avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis. « Le Liban a la possibilité de se libérer de l’occupation iranienne et de construire un avenir meilleur. »

D’ici le 26 janvier, les troupes israéliennes devraient donc se retirer complètement du Sud-Liban dans le respect de la dernière phase de l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre, l’armée libanaise se déployant dans la région aux côtés des forces internationales de maintien de la paix. Israël a prévenu que toute violation de l’accord par le Hezbollah recevrait une réponse appropriée.
En vertu de l’accord de cessez-le-feu, Israël est autorisé à agir contre les menaces immédiates posées par le Hezbollah, mais doit transmettre les plaintes concernant les menaces à plus long terme à un comité de surveillance composé de représentants des États-Unis, de la France, du Liban et de la FINUL, la force internationale de maintien de la paix.
Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, s’est entretenu mardi avec le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a rapporté la chaîne publique Kan. Une source au fait de l’entretien a déclaré que les deux responsables avaient discuté du prolongement de la période de transition du cessez-le-feu, une idée qui avait déjà été évoquée.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit assister à une réunion avec les hauts responsables de la sécurité au sujet de la date de retrait jeudi, a déclaré Kan.
Selon la chaîne de télévision, les responsables de Tsahal ont à plusieurs reprises mis en garde contre les violations du Hezbollah, notamment il y a trois semaines lorsque le commandement nord de Tsahal, le général de division Ori Gordin, a déclaré à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, lors d’une session spéciale tenue dans le nord, que le Hezbollah avait enfreint les termes du cessez-le-feu des centaines de fois.

Gordin a déclaré aux membres de la commission que l’armée libanaise, qui est censée faire respecter le cessez-le-feu en empêchant la présence du Hezbollah le long de la frontière, aide au contraire le groupe terroriste dans certains endroits. Il aurait déclaré que cela se produisait dans des zones où les commandants de l’armée libanaise sur le terrain et leurs unités sont des musulmans chiites, conformément à l’idéologie du Hezbollah et de son parrain, l’Iran.
Selon le rapport, des représentants de l’armée ont fait une mise au point similaire lors d’une réunion à huis clos de la commission qui s’est tenue cette semaine à la Knesset. Parmi les exemples cités, le Hezbollah fabriquerait et stockerait des armes, et déploierait des forces dans des zones interdites par la trêve. Selon le rapport, certaines de ces violations ne sont pas traitées, même par Israël.
L’armée a déclaré que, compte tenu de la situation, elle ne pourrait pas se retirer du Sud-Liban la semaine prochaine, au 60e jour du cessez-le-feu, comme le prévoyait l’accord.
L’armée israélienne n’a pas fait de commentaire au sujet du rapport, a indiqué Kan.
S’adressant au Times of Israel le mois dernier, une source militaire a confirmé que Tsahal se préparait à la possibilité que les troupes restent au-delà de la période de 60 jours, car l’armée libanaise se déploie actuellement trop lentement dans la région du Sud-Liban, laissant au Hezbollah le temps de se regrouper.
Outre la lenteur du déploiement, l’armée libanaise ne parvient pas à attaquer les cibles du Hezbollah lorsque l’occasion se présente. Néanmoins, la source a déclaré que si l’extension de la durée du déploiement des troupes israéliennes mettrait à l’épreuve l’accord de cessez-le-feu, celui-ci ne s’effondrerait pas nécessairement.

Le Liban a accusé Israël d’avoir violé à plusieurs reprises l’accord de cessez-le-feu et a déposé le mois dernier une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU alléguant qu’Israël a lancé quelque 816 « attaques terrestres et aériennes » entre le début du cessez-le-feu et le 22 décembre 2024.
La plainte indique que les attaques ont entravé les efforts de l’armée libanaise pour se déployer dans le sud et respecter sa part de l’accord, ce qu’Israël conteste.
Israël s’est également plaint auprès du Conseil de sécurité des Nations unies des violations commises par le Liban.
La guerre au Liban a été déclenchée lorsque le Hezbollah, sans avoir été provoqué, a commencé à tirer sur Israël presque quotidiennement à partir du 8 octobre 2023, un jour après que le Hamas, groupe terroriste soutenu par l’Iran, a pris d’assaut le sud d’Israël pour tuer quelque 1 200 personnes et prendre 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.
Israël a intensifié la campagne contre le groupe terroriste en septembre 2024, décimant ses dirigeants, dans le but de mettre fin aux tirs de roquettes persistants qui avaient déplacé quelque 60 000 habitants du Nord.
Les combats ont cessé avec l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 27 novembre, bien que les deux parties se soient souvent accusées mutuellement d’en violer les termes.