Terrorisme : Un soldat et un civil inculpés suite aux saccages en Cisjordanie
Yedidya Siani, 22 ans, est accusé d'avoir attaqué une maison où se trouvaient quatre enfants ; David Oved, 30 ans, est mis en examen pour avoir profané des exemplaires du Coran

Deux Israéliens – dont un soldat qui était en permission – ont été mis en examen pour des délits terroristes, mercredi, en lien avec les émeutes qui avaient eu lieu le mois dernier en Cisjordanie. Des centaines de partisans du mouvement pro-implantation s’étaient livrés à des déchaînements de violences dans des villes palestiniennes après un attentat terroriste meurtrier.
Yedidya Siani, 22 ans, et David Oved, 30 ans, ont été inculpés par le parquet. Oved est originaire de Yitzhar, une implantation ultra-radicale de Cisjordanie. Les médias israéliens n’ont pas précisé où habitait Siani. Ce dernier est soldat au sein de l’armée israélienne.
Des informations antérieures avaient laissé entendre que deux militaires en permission avaient été appréhendés dans le cadre de l’enquête sur ces émeutes.
Ce sont la police israélienne et le Shin Bet qui ont enquêté conjointement sur ce dossier.
Siani a été mis en examen pour acte terroriste assorti de circonstances aggravantes, de violences racistes, de participation à une émeute et d’acte vandalisme motivé par le racisme pour sa présence lors des émeutes qui avaient été lancées par des extrémistes juifs dans le village palestinien d’Umm Safa, qui est situé au nord de Ramallah.
Selon l’acte d’inculpation qui a été déposé auprès de la Cour de district de Jérusalem, Siani était membre d’un gang d’émeutiers masqués qui avaient attaqué le village, il y a trois semaines. Il avait jeté des pierres en direction de résidents palestiniens, entraînant des dégâts aux biens, a noté le parquet. Il aurait ensuite jeté des pierres vers une habitation, aux côtés d’autres émeutiers, une maison où se trouvaient une femme et quatre enfants.
Les extrémistes avaient cassé la porte à l’aide d’une hache et de bâtons métalliques et ils étaient entrés, dit l’acte. La mère avait alors caché ses enfants dans un carton dans la salle de bain et elle s’était elle-même dissimulée dans une autre pièce. Après le départ des émeutiers, Siani avait mis le feu à un fauteuil tapissé qui se trouvait à l’extérieur et il l’avait placé devant la porte, bloquant la sortie pour les habitants de la maison. Deux des enfants avaient eu des difficultés respiratoires provoquées par l’inhalation de fumées toxiques et ils avaient été emmenés à l’hôpital, qu’ils avaient pu quitter dans la même journée, ont expliqué les procureurs.
Siani était alors reparti jeter des pierres sur une autre maison dans le village.
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Un avocat de l’organisation d’aide juridique Honenu, qui fournit une assistance aux activistes de droite et aux extrémistes juifs, a fait savoir que Siani niait toute implication dans ces incidents et qu’il affirmait avoir été confondu avec l’un de leurs auteurs.
Oved, de son côté, a été mis en examen pour acte terroriste d’émeute entraînant des dégâts, pour acte terroriste entraînant un dégât particulier et pour acte terroriste insultant une religion.
Il est ainsi accusé d’être entré de force dans une mosquée dans le village d’Urif et d’avoir profané des livres du Coran. Les procureurs l’accusent d’actes motivés par l’idéologie nationaliste-religieuse visant à instiller la peur et la panique dans le public, et d’avoir gravement porté atteinte à des symboles religieux.
Selon l’acte de mise en examen qui a été déposé auprès de la Cour centrale de district, Oved était arrivé dans le village en compagnie d’autres émeutiers qui n’ont pas encore été identifiés. Ces individus avaient commencé à détruire et à brûler divers objets à l’extérieur avant d’entrer dans la mosquée et de détruire les meubles, de jeter au sol les textes sacrés et de briser les vitres. Oved avait sorti du lieu de culte des exemplaires du Coran, arrachant les pages et les jetant par terre, selon les procureurs.
כתב אישום ראשון על ההתפרעויות האלימות בכפרים הפלסטינים: דור עובד, תושב יצהר בתחילת שנות ה30 לחייו, נאשם בכך שהשחית מסגד וקרע ספרי קוראן בכפר עוריף – יום אחרי הפיגוע סמוך לעלי.
לפי הפרקליטות: עובד כבר הורשע 13 פעמים בעבר.
תיעוד שפרסמו הפלסטינים באותו יום: pic.twitter.com/NohaY5k2Tp— Carmel Dangor כרמל דנגור (@carmeldangor) July 12, 2023
Le parquet a demandé qu’Oved et Siani restent en détention jusqu’à la fin de la procédure judiciaire.
L’avocat Nati Rom, qui travaille pour Honenu et qui représente Oved, a affirmé que son client avait subi « des violences émotionnelles et physiques » pendant l’enquête du Shin Bet.
Il a précisé ne pas avoir encore reçu l’acte de mise en examen.
« C’est malheureux de constater que le bureau du procureur et que le Shin Bet, qui se sont battus pour maintenir un embargo lors des investigations sur mon client, veulent maintenant organiser des fuites pour des raisons de médiatisation », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Suite à un attentat terroriste palestinien meurtrier, le 20 juin – quatre Israéliens avaient été abattus par des terroristes liés au Hamas – des centaines de résidents d’implantation s’étaient livrés à des déchaînements de violences, pendant cinq jours, dans les villes et les villages israéliens, mettant le feu à des habitations et à des voitures et ouvrant même le feu dans certains cas. Un Palestinien avait été tué dans des circonstances qui restent encore indéterminées.
Les émeutes ont été condamnées par les politiciens, notamment par certains membres de la coalition de droite, mais il n’y a eu que peu de dénonciations claires de la part des responsables des implantations.
Le gouvernement a promis de faire assumer leurs responsabilités aux auteurs de ces violences. Quatre Israéliens ont été placés en détention administrative pour leur participation aux émeutes qui, selon les images qui ont pu être filmées, ont rassemblé des centaines de personnes.