Tirs amis meurtriers: Les officiers et le commandant de l’unité Egoz sanctionnés
Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar avaient été tués, le 12 janvier, quand leur patrouille avait croisé un officier qui les avait confondu, à tort, avec des terroristes

En raison de leur rôle dans la mort de deux officiers de leur détachement suite à des tirs amis, le mois dernier, le commandant adjoint de l’unité d’élite Egoz va quitter son poste et il lui sera interdit d’occuper une fonction de commandement pendant les deux prochaines années, et le chef de l’unité mise en cause ne pourra plus occuper une position de commandement après la fin de son mandat.
Un certain nombre de gradés mineurs vont aussi abandonner leurs fonctions et il leur sera interdit d’occuper un poste à responsabilité pendant deux ans suite à cet incident, survenu alors que les membres de l’unité menaient une recherche improvisée d’équipements de vision nocturne qui avaient été volés la veille, ont expliqué mardi les militaires.
Le commandement de l’unité Egoz avait présenté sa démission mais le chef d’État-major Aviv Kohavi avait refusé de l’accepter, ordonnant plutôt qu’il termine son mandat au sein de l’unité et précisant qu’à l’issue de son mandat, il lui serait interdit d’occuper un poste de commandement pendant deux ans.
Les identités du commandant et du commandant-adjoint ont été interdits de publication.

Le major Ofek Aharon, 28 ans, et le major Itamar Elharar, 26 ans, avaient été tués en date du 12 janvier quand la patrouille dans laquelle ils se trouvaient avait croisé un officier qui les avait confondus, à tort, avec des terroristes. Le groupe et l’officier seul tentaient de retrouver les équipements de vision nocturne mais ils ne s’étaient pas coordonnés.
L’enquête sur leur mort avait permis de déterminer que l’unité, en général, « est dans l’incapacité de signaler et d’enquêter sur les incidents », que les officiers impliqués dans cet incident meurtrier particulier « n’avaient fait preuve d’aucun bon sens » et que la patrouille avait été improvisée sans préparation préalable aucune. Elle avait révélé également que les armes des soldats étaient chargées, avec des cartouches dans les barillets, « contrevenant clairement en cela au protocole militaire et aux valeurs de Tsahal », selon le général Noam Tibon qui avait dirigé l’enquête.
Tibon a déclaré que de graves problèmes de discipline et une organisation profondément défaillante s’étaient révélés lors de cet incident de tirs amis ayant entraîné la mort de deux personnes, ajoutant que la chaîne de commandement de l’unité aurait dû et aurait pu intervenir.
Il a noté que la nuit qui avait précédé l’incident, un soldat qui avait cru voir des silhouettes suspectes avait ouvert le feu en l’air sans suivre le protocole nécessaire qui est défini par l’armée, en violation donc de ce dernier. Un incident qui était arrivé après que des officiers de l’unité se soient rendus dans les communautés bédouines avoisinantes pour rechercher les équipements volés, interrogeant les personnes et perquisitionnant les habitations, une autre violation claire du protocole.
Ces deux incidents étaient connus des responsables de l’unité Egoz mais aucune initiative n’avait été prise à l’encontre des contrevenants – ce qui, selon Tibon, aurait pu empêcher les événements de dégénérer.
S’exprimant aussi devant les journalistes au sujet de l’enquête, le major-général Yehuda Fuchs, chef du Commandement central israélien dont dépend l’unité Egoz, a parlé de manière répétée d’Aharon, Elharar et d’autres officiers impliqués en évoquant « les meilleurs de nos gars » tout en reconnaissant qu’en prenant part à leurs patrouilles respectives avec des armes chargées et sans coordination, ils n’avaient affiché « aucun bon sens ».