Tnuva se voit infliger la plus lourde amende antitrust de l’histoire d’Israël
Le géant laitier devra payer 25 millions de shekels pour ses efforts visant à augmenter les prix et à empêcher la concurrence dans deux chaînes de supermarchés
Le géant laitier Tnuva a été frappé d’une amende de 25 millions de shekels (6,5 millions d’euros) après qu’il a admis avoir fixé illégalement les prix, la sanction financière la plus lourde jamais imposée à une entreprise en Israël pour violation des lois antitrust.
En vertu d’un accord conclu le mois dernier avec l’Autorité de la concurrence et approuvé par un tribunal antitrust, dont les détails ont été autorisés à la publication lundi, deux anciens dirigeants de l’entreprise ont également été condamnés à verser chacun 75 000 shekels (19 000 euros).
L’amende de 25 millions de shekels a été infligée à Tnuva en raison des accords conclus avec les chaînes de supermarchés Shufersal et Mega sur une augmentation des prix pour certains de ses produits, ainsi que d’un accord avec les magasins en 2011 sur un prix uniforme pour un fromage frais allégé fabriqué par les trois premiers producteurs laitiers du pays afin d’empêcher Strauss et Tara, qui sont les deux autres, de réduire leurs tarifs et de concurrencer Tnuva, selon un communiqué de l’Autorité de la concurrence.
L’autorité a déclaré que l’argent sera versé directement aux consommateurs qui ont fait leurs achats chez Shufersal et Mega en septembre 2017 sous la forme d’un remboursement automatique sur leur carte de crédit.
L’annonce de l’amende intervient près d’un an après que des rapports ont révélé qu’un accord avait été conclu entre l’Autorité de la concurrence et Tnuva concernant les pratiques anti-concurrentielles de l’entreprise.
L’entreprise, fondée il y a plus de 80 ans en tant que coopérative appartenant à des producteurs laitiers de kibboutz et longtemps considérée comme un emblème israélien, appartient actuellement au groupe chinois Bright Food, qui a pris une participation majoritaire en 2014 pour une valeur de 8,6 milliards de shekels. À l’époque de la prétendue fixation des prix, elle appartenait à la société londonienne Apax.
En 2003, Tnuva a été incriminée par l’Autorité de la concurrence pour fixation des prix sur le marché de la volaille en obligeant les abattoirs à fixer des quotas. Cette décision a été considérée comme un facteur majeur dans la libéralisation du marché de la volaille en Israël.