Tollé après qu’un maire demande de transformer Gaza en un musée « à la Auschwitz »
Les propos de David Azoulai ont causé grand bruit au musée d'Auschwitz - l'intéressé nie tout appel au meurtre
Le musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, a condamné lundi avec une grande fermeté les propos d’un maire israélien demandant à dépeupler la bande de Gaza et à en faire un mémorial de plein air, ce à quoi l’édile à réagi en accusant les Polonais d’antisémitisme.
L’échange entre le musée et le maire de Metula, David Azoulaï, a eu lieu suite à une interview à la radio, dimanche, dans laquelle Azoulaï a déclaré : « Il faut vider la bande de Gaza. L’aplatir. Comme à Auschwitz. En faire un musée pour que le monde entier puisse voir ce qu’Israël peut faire. Que personne ne vive dans la bande de Gaza pour que le monde entier puisse le voir, parce que le 7 octobre a quelque part été une deuxième Shoah. »
Israël est engagé dans une très importante opération militaire à Gaza depuis l’attaque de terroristes du Hamas en Israël, le 7 octobre dernier, au cours de laquelle ont été sauvagement tuées 1 200 personnes dans des villages et des villes proches de la bande de Gaza, essentiellement des civils.
Selon le groupe terroriste du Hamas, 18 800 personnes au moins sont mortes dans des frappes israéliennes. Ces chiffres sont invérifiables et ne font pas le distinguo entre civils et terroristes, et incluent les victimes des roquettes égarées de Gaza. Israël affirme avoir tué plus de 7 000 membres du Hamas à Gaza.
« David Azoulaï semble vouloir utiliser le symbole du plus grand cimetière du monde comme une sorte d’expression symbolique maladive, haineuse, pseudo-artistique », a écrit un porte-parole du musée sur X.
Les propos d’Azoulaï « peuvent sonner comme un appel au meurtre d’une ampleur semblable à celui qu’a connu Auschwitz », a écrit le porte-parole, ajoutant que les « autorités » israéliennes devraient prendre des mesures contre Azoulaï.
Azoulaï nie avoir jamais appelé au meurtre de qui que ce soit. « J’aimerais que la population de Gaza soit relogée », a-t-il assuré au Times of Israël.
Azoulaï évoque le passé mouvementé de la Pologne, lors de la Shoah, et les témoignages modernes d’antisémitisme pour rejeter les critiques du musée. « Quelle honte, après ce qui est arrivé aux Juifs en Pologne, qu’ils défendent des meurtriers de bas étage. Ce n’est pas à moi d’éduquer les Polonais, on les éduque dans la haine de ce que nous sommes ».