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« Trésor nazi » : accord entre Gurlitt et Berlin

L'accord ne prévoit rien en revanche pour les 238 œuvres trouvées dans sa maison de Salzbourg

La maison de Cornelius Gurlitt à Salzbourg, en Autriche, le 18 novembre 2013.  (Crédit : Archives Wildbild/AFP)
La maison de Cornelius Gurlitt à Salzbourg, en Autriche, le 18 novembre 2013. (Crédit : Archives Wildbild/AFP)

L’octogénaire Cornelius Gurlitt, chez qui ont été retrouvées des centaines d’œuvres d’art, a conclu un accord avec l’Etat allemand pour restituer celles issues de spoliations par les nazis à leurs ayants droit qui devront cependant être identifiés dans un délai d’un an.

Le vieil homme, âgé de 81 ans, s’est entendu avec le ministère fédéral de la Culture et le ministère bavarois de la Justice pour que soient lancées des recherches sur la provenance des 1 406 œuvres retrouvées en 2012 dans son appartement de Munich, parmi lesquelles des Picasso, Matisse, Cézanne, Renoir ou Dix.

L’avocat Christoph Edel, qui assure sa tutelle, avait déjà affirmé fin mars que Gurlitt était prêt à rendre à d’éventuels héritiers, des biens dont il était démontré qu’ils étaient issus de spoliations ayant eu lieu sous le IIIème Reich.

Par cet accord avec les autorités allemandes, il formalise cette intention en précisant les modalités selon lesquelles les recherches sur la provenance des œuvres et leur éventuelle restitution doivent s’organiser.

Gurlitt s’engage notamment à respecter la « déclaration de Washington » de 1998, signée par l’Allemagne, dans laquelle 44 Etats s’engageaient à retrouver et à restituer les œuvres d’art dérobées par les nazis. Il confie aux autorités allemandes la charge de centraliser les recherches.

Un groupe de travail [taskforce], présidé par la juriste allemande Ingeborg Berggreen-Merkel et réunissant un panel d’experts nationaux et internationaux, oeuvre déjà à faire l’inventaire des œuvres et à déterminer qui sont leurs propriétaires à l’origine.

« M. Gurlitt donne son accord à la poursuite du travail de recherche mené par la ‘taskforce’ sur la provenance des œuvres (retrouvées chez lui) dont il ne peut être exclu qu’il s’agisse d’œuvres issues de spoliations survenues sous le régime national-socialiste ou d’œuvres d’art (à l’époque) qualifiées de dégénérées », souligne le communiqué commun des représentants de M. Gurlitt, de l’Etat fédéral et de l’Etat régional de Bavière.

Selon les dernières recherches de la « taskforce », on ne peut pas exclure que 458 œuvres aient été volées ou extorquées à des Juifs. Et environ 380 autres auraient été saisies dans les musées allemands comme faisant partie de ce que les nazis classaient dans la catégorie « Art dégénéré ».

« Un précédent important et porteur d’espoir »

L’accord fixe également une date limite pour l’identification des ayants droit. « Pour l’essentiel, la taskforce a souhaité mener et achever dans le délai d’une année les recherches sur la provenance des œuvres », souligne le communiqué qui avertit : « les œuvres d’art dont la provenance n’aura pas pu être déterminée dans ce délai, seront rendues à M. Gurlitt ».

« Avec cet accord désormais conclu, nous sommes parvenus à établir les fondements nécessaires pour trouver des solutions justes et équitables, notamment par le biais de restitutions », s’est félicitée la ministre fédérale de la Culture, Monika Grütter.

Le Congrès juif mondial s’est également félicité de cet accord. « Il s’agit d’un précédent important et porteur d’espoir pour d’autres affaires à venir, un précédent que nous exhortons d’autres particuliers à imiter », a souligné Ronald S. Lauder, président de l’organisation, dans un communiqué.

« Nous remercions les autorités allemandes (…) d’avoir pris les devants sur ce sujet. Ces efforts sont particulièrement bien accueillis au sein du monde juif, en particulier par tous les héritiers de victimes de vols d’œuvres d’art par les nazis », a-t-il ajouté.

Mais la première restitution d’une œuvre de la « collection » Gurlitt, envisagée depuis la fin mars, a subi un sérieux contretemps alors qu’était annoncé cet accord.

Le tableau de Matisse « Femme assise » qui était en passe d’être restitué aux héritiers du marchand d’art français juif Paul Rosenberg — grand-père de la journaliste française Anne Sinclair –, fait désormais l’objet d’un litige, un autre demandeur en réclamant également la restitution.

« Je suis juridiquement obligé d’examiner d’abord les réclamations du nouveau demandeur avant la restitution du tableau », a souligné Me Edel, dans un communiqué, tandis que le porte-parole de M. Gurlitt, interrogé par l’AFP, n’a pas souhaité dévoiler l’identité ou la nationalité de ce nouveau demandeur.

Par ailleurs, l’accord signé par les représentants de M. Gurlitt, l’Etat fédéral et la Bavière, ne prévoit rien concernant les autres œuvres en possession de l’octogénaire, qui se trouvaient dans une autre de ses propriétés, à Salzbourg, en Autriche.

Y ont été découvertes 238 œuvres, dont 39 huiles et des aquarelles signées, là encore, par des artistes parmi les plus prestigieux de l’histoire de la peinture.

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