Israël en guerre - Jour 346

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Trump au Congrès : coupez l’aide aux ‘ennemis’ de la décision sur Jérusalem

Les démocrates ne se sont pas levés pour saluer la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Le président a seulement souligné la nécessité de "combler ses failles"

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Le président américain Donald Trump sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington, Etats-Unis, le 24 janvier 2018 (Crédit : MANDEL NGAN / AFP)
Le président américain Donald Trump sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington, Etats-Unis, le 24 janvier 2018 (Crédit : MANDEL NGAN / AFP)

WASHINGTON — Le président américain Donald Trump a promis mardi soir de limiter l’aide étrangère seulement aux pays qui s’alignent avec son administration, reprenant ses menaces de suspendre les fonds aux états ayant refusé de soutenir sa reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale israélienne.

La promesse d’une nouvelle législation est survenue vers la fin de son tout premier discours de l’état de l’Union, une allocution annuelle lors de laquelle l’administration présente habituellement ses objectifs politiques majeurs pour l’année à venir.

Faisant référence à un vote des Nations unies au mois de décembre lors duquel l’instance internationale a voté à une écrasante majorité (128 voix contre 9) le rejet de l’initiative unilatérale du président sur Jérusalem, Trump a demandé de faire entrer dans la loi les éventuels retraits de l’aide monétaire apportée par les Etats-Unis.

« Des dizaines de pays ont voté à l’Assemblée générale des Nations unies contre le droit souverain de l’Amérique à procéder à cette reconnaissance », a dit Trump.

« En 2016, les contribuables américains ont généreusement envoyé à ces mêmes pays plus de 20 milliards de dollars en aides. C’est pour cela que ce soir, je demande au Congrès d’adopter une législation pour aider à garantir que les dollars américains destinés à l’aide étrangère serviront en permanence les intérêts américains, qu’ils n’iront qu’aux amis de l’Amérique et non à ses ennemis ».

L’annonce faite par Trump, le 6 décembre, de la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale israélienne et de la relocalisation de l’ambassade américaine dans la ville depuis Tel Aviv, avait entraîné consternation et colère dans une grande partie du monde qui avait estimé que cette décision favorisait Israël et nuisait aux possibilités de négociations de paix permettant de mettre un terme au conflit israélo-palestinien.

Après l’adoption de la mesure aux Nations unies, Trump avait déclaré aux journalistes que les pays qui avaient voté contre les Etats-Unis en paieraient le prix.

« Ils prennent des centaines de millions de dollars et même des milliards de dollars, puis ils votent contre nous. Eh bien, nous observons ces votes », avait-il commenté. « Qu’ils votent donc contre nous. On va beaucoup économiser. Cela ne nous préoccupe pas ».

Trump a également menacé de retirer les aides américaines aux Palestiniens en raison de leur boycott des efforts de paix dirigés par les Etats-Unis, même s’il ne les a pas spécifiquement mentionnés durant son discours.

Il a défendu la reconnaissance de Jérusalem, disant qu’elle avait été approuvée par le Sénat entier il y a quelques mois mais les Démocrates sont restés assis durant l’ovation qui a salué l’évocation de cette initiative, mettant en exergue la division partisane entraînée par les politiques de Trump sur Jérusalem et une indifférence croissante pour le gouvernement de droite israélien.

Une enquête de Pew révélée la semaine dernière montre que le soutien apporté par les Démocrates se divise de manière presque égale entre Israël et les Palestiniens tandis que les Républicains favorisent toujours fortement l’Etat juif.

S’adressant à une salle bondée de la Chambre des représentants américains en présence des responsables des trois branches du gouvernement, Trump a également évoqué l’accord sur le nucléaire iranien passé en 2015. Il a demandé à ce que le Congrès renforce ce pacte historique, réaffirmant qu’il serait obligé de le quitter le cas échéant.

« Je demande au Congrès de faire en sorte de combler les failles fondamentales qui se trouvent dans le terrible accord sur le nucléaire iranien », a-t-il dit.

Il n’a pas toutefois répété sa menace d’abroger l’accord, ne faisant qu’allusion à cette possibilité.

L’automne dernier, il avait « décertifié » l’accord sous les termes de la législation nationale, obligeant le Congrès à entrer dans une période de réexamen de la convention.

Accusant l’Iran de ne pas être à la hauteur de « l’esprit » de l’accord, Trump avait demandé aux législateurs à ce moment-là d’imposer de manière unilatérale des « points de déclenchement » sur l’accord qui réimposeraient des sanctions liées au nucléaire contre Téhéran si l’Iran devait outrepasser certaines limites.

Ces points de déclenchement, avait déclaré le secrétaire d’Etat Rex Tillerson aux journalistes à cette période, auraient pour objectif principal de gérer ce que l’administration considérait comme des failles dans la convention, notamment les clauses de révision, qui lèveront les limitations imposées au programme sur le nucléaire iranien lors de l’expiration de l’accord dans plus d’une décennie, et les capacités de Téhéran à continuer à développer son programme de missiles balistiques.

Trump a signé une dispense au début du mois qui permet de maintenir l’accord en vie, mais il a indiqué qu’il ne le referait pas à moins que le Congrès et les pays européens n’entendent son appel à renforcer l’accord.

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