Trump : Israël-EAU signeront d’ici 3 semaines
« Il y aura la paix au Moyen-Orient » quand les EAU et Israël auront des relations diplomatiques, a déclaré Trump lors d’une conférence de presse aussi théâtrale que confuse

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que l’annexion israélienne de certaines parties de la Cisjordanie n’était « plus sur la table des négociations » et qu’Israël avait accepté de ne pas la mettre en œuvre – en contradiction avec la déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu quelques heures plus tôt selon laquelle elle est suspendue mais « reste sur la table ».
Le président a alors confusément dit que c’était le cas « pour le moment », mais qu’il ne pouvait prédire la situation « à venir », et son ambassadeur en Israël a précisé que ce n’était « plus sur la table à l’heure actuelle, mais pas de façon permanente ».
Lors de la même conférence de presse, Trump avait auparavant déclaré dans des remarques préliminaires qu’Israël « suspendait les implantations en Cisjordanie, ce qui est très important, un pas audacieux vers la paix ». Toutefois, il ne s’est pas étendu sur cet élément, qui serait effectivement une étape radicale, et il semble plus probable qu’il ait voulu dire qu’Israël « suspendait l’annexion » ou encore « suspendait l’annexion des implantations ».
À la suite de l’accord de paix historique entre Israël et les Émirats arabes unis, a affirmé Trump, d’autres pays se bousculent déjà pour suivre l’exemple des Émirats arabes unis.
« Il va y avoir la paix au Moyen-Orient. Ce sera fantastique », a déclaré Trump.
Trump a félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, le prince Mohammed bin Zayed, comme des partenaires « fantastiques » qui ont prouvé « leur clairvoyance et leur leadership ».
« J’ai hâte de les accueillir à la Maison Blanche très prochainement pour signer l’accord officiellement », a-t-il déclaré aux journalistes. « Nous le ferons probablement au cours des trois prochaines semaines, je dirais. »
Ces commentaires sont intervenus quelques heures après qu’Israël et les Émirats arabes unis ont annoncé la « normalisation complète des relations » entre les deux pays, dans une déclaration conjointe avec les États-Unis publiée en avant-première par la Maison Blanche.
« À la suite de cette avancée diplomatique majeure, et à la demande du président Trump avec le soutien des Émirats arabes unis, Israël suspendra sa marche vers la nationalisation des zones énoncées dans la “Vision pour la Paix” du Président américain, et concentrera désormais ses efforts sur l’établissement de relations diplomatiques avec d’autres pays du monde arabo-musulman », indique le communiqué.
Juste après à Jérusalem, Netanyahu a salué cet accord qui ouvrira une « ère nouvelle des relations » entre Israël et le monde arabe, mais a précisé qu’il restait déterminé à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, en pleine coordination avec les États-Unis.
Trump a demandé un « gel temporaire » de cette décision, a déclaré le Premier ministre israélien, mais la question de la souveraineté en Judée et en Samarie « reste sur la table. C’est moi qui l’ai mise sur la table… Je n’ai pas retiré de la table la question de la souveraineté. »
Poussé par les journalistes sur la question de l’annexion, Trump a répondu que cette décision n’était « pas totalement retirée de la table des négociations. C’est quelque chose dont ils ont discuté, mais Israël a accepté de ne pas le faire, davantage que retiré de la table, ils ont accepté de ne pas le faire, et je pense que c’était très important et je pense que c’était une grande concession de la part d’Israël. »
« Pour l’instant, tout ce que je peux dire, c’est que ça a été retiré de la table des négociations, donc je ne peux pas parler de ce qui se passera dans le futur. C’est une déclaration importante, mais pour le moment, elle n’est pas sur la table », a poursuivi Trump.
Debout dans la salle, l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman a cherché à clarifier la situation : « Le terme ‘suspendre’ a été choisi avec soin par tous les participants. Suspendre, par définition, recherchez vous-même, signifie un arrêt temporaire. La question est retirée de la table des négociations pour le moment, mais ce n’est pas définitif », a déclaré l’ambassadeur.

Lorsqu’on lui a demandé si les États-Unis avaient demandé à Israël d’abandonner ses plans d’annexion, Friedman a répondu : « Non, c’est un processus temporaire, il n’y a pas eu de demande. »
« Nous mettons tous nos œufs dans le panier de la paix », a déclaré Friedman. « Nous avons donné la priorité à la paix aux dépends de la nationalisation, mais ce n’est pas retiré de la table, c’est juste différé jusqu’à ce que nous ayons donné à la paix toutes ses chances. »
« Je pense qu’on ne peut pas faire les deux en même temps. Donc je pense encore une fois, qu’il faut donner la priorité à la paix, quant à la souveraineté, après avoir donné toutes les chances à la paix, vous vous tournerez vers la souveraineté. Je ne pense pas que les deux auraient pu être effectués en même temps », a déclaré Friedman.
Lors de l’annonce de l’accord, Trump a précisé que cela permettrait à de nombreux musulmans de visiter des sites historiques en Israël et de « prier pacifiquement à la mosquée Al Aqsa, qui est très importante pour eux, à laquelle ils souhaitaient avoir accès depuis des décennies. »
« Après un demi-siècle, Israël et les Émirats arabes unis normaliseront pleinement leurs relations diplomatiques. Pendant longtemps, personne n’a pensé que cela pouvait arriver. Il s’agit de l’avancée diplomatique la plus importante depuis la signature de l’accord de paix entre l’Égypte et Israël il y a plus de 40 ans », a déclaré le Président.