Trump veut qu’Harvard « s’excuse » pour « l’antisémitisme flagrant » sur son campus
Le président américain "veut voir Harvard s'excuser. Et Harvard doit s'excuser pour l'antisémitisme flagrant qui s'est produit sur son campus", a déclaré Karoline Leavitt

Donald Trump veut qu’Harvard « s’excuse » de ne pas avoir suffisamment lutté contre l’antisémitisme sur son campus, a affirmé mardi la Maison Blanche, multipliant les attaques contre l’université qui a refusé de se plier aux exigences du gouvernement.
Le président américain « veut voir Harvard s’excuser. Et Harvard doit s’excuser pour l’antisémitisme flagrant qui s’est produit sur son campus », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de l’exécutif américain.
« Harvard ne peut plus être considéré comme un lieu d’apprentissage digne de ce nom et ne devrait figurer sur aucune liste des meilleures universités du monde », a écrit mercredi Trump sur sa plateforme Truth Social. « Harvard est une blague, enseigne la haine et la stupidité, et ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux. »
Harvard, comme d’autres universités américaines, a été le théâtre d’une mobilisation étudiante contre la guerre menée par Israël contre le Hamas suite au pogrom mené par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre 2023, un mouvement flirtant largement avec l’antisémitisme, et qui a donc été ciblé par la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
Le président républicain accuse l’université et ces autres institutions de laisser prospérer l’antisémitisme sur leurs campus. Son gouvernement leur a demandé de mettre en place toute une série de mesures – dont un « audit » des opinions des étudiants et du corps enseignant -, faute de quoi l’Etat fédéral couperait le robinet à subventions.
Son gouvernement a déjà retiré 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement de la très sélective Ivy League, dans le nord-est des Etats-Unis.
Trump a menacé mardi de retirer à Harvard ses importants avantages fiscaux.
« Peut-être que Harvard devrait perdre son exemption fiscale et être imposée comme une entité politique, si elle continue de défendre sa ‘folie’ politique, idéologique, inspirée par/soutenant le terrorisme », avait renchéri le président américain mardi sur Truth Social.
L’université privée installée près de Boston, dotée d’un immense patrimoine estimée à plus de 50 milliards de dollars, bénéficie d’une exemption vis-à-vis de l’administration fiscale fédérale ainsi que de l’Etat du Massachusetts.
Lundi, la présidence de Harvard s’est opposée publiquement aux demandes de l’administration Trump, une fin de non-recevoir saluée par de nombreux membres de son corps enseignant, et qui la distingue de l’université new-yorkaise Columbia, laquelle a accepté d’engager de profondes réformes qui ont été qualifiées de capitulation. Columbia a été un vivier de militants anti-Israël ayant érigé des campements au sein de l’établissement.
L’université Columbia s’est de son côté défendue mardi d’avoir fait des concessions au camp Trump.
« Même si nous poursuivons un dialogue constructif avec l’Etat, nous refuserions tout accord qui nous ferait renoncer à notre indépendance ou à notre autonomie », a écrit sa présidente par intérim Claire Shipman dans une lettre publique.