Tsahal nie que les soldats devaient écrire des lettres d’adieu avant Gaza
Un général affirme à la Knesset que l'armée israélienne s’oppose fermement à ce genre de pratique
Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel

L’armée a catégoriquement nié mardi que les officiers supérieurs ou de niveau intermédiaire aient commandé aux soldats d’écrire des lettres d’adieu à leurs familles avant l’opération terrestre à Gaza cet été.
« Une telle procédure n’existe pas, il n’y a pas eu d’ordre, et les Forces de défense israéliennes n’ont émis aucune directive d’écrire des lettres d’adieu avant de s’engager dans la bataille », a déclaré à la Knesset Maj. Gen. Hagi Topolansky, chef de la division de la main-d’œuvre de Tsahal.
Les membres d’une sous-commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset avaient affirmé plus tôt ce mois-ci qu’un tel ordre avait, en fait, été émis dans plusieurs cas.
Elazar Stern (Hatnua), ancien général, et Ofer Shelah (Yesh Atid) ont affirmé qu’ils avaient personnellement entendu parler de pareils cas, de la bouche de parents endeuillés, dans lesquels les soldats avaient reçu l’ordre d’écrire des lettres avant l’opération Bordure protectrice.
Omer Bar-Lev (Parti travailliste), ancien colonel de l’armée, a déclaré que l’armée semblait troublée par la question et donc n’avait pas enquêté sur l’affaire, ce qui la rendait « doublement préoccupante ».
Lors de l’opération de 50 jours à Gaza cet été, 67 soldats ont été tués.
Dans plusieurs cas, des camarades de peloton et des amis ont pêché des notes froissées sur des engins de soldats et les ont fait parvenir aux parents endeuillés.
Sgt. Shahar Dauber, un parachutiste tué à Khan Yunis le 23 juillet, a écrit qu’il était nerveux, qu’il était heureux de faire quelque chose pour son pays, que sa famille lui manquait ainsi que son chat, Kitzy, et qu’il souhaitait, avant tout, « qu’on se souvienne de lui ».
Son père, Boris, a affirmé qu’il était surpris de recevoir la lettre qui « m’a brisé le cœur ».
Maj. Gen. (res.) Yitzhak Brik, titulaire de la Médaille du Courage, présent lors des deux réunions de la Knesset, a déclaré qu’écrire une lettre d’adieu à la veille de la guerre intensifiait les craintes d’un soldat, lui faisait perdre sa concentration et nuisait à sa conviction qu’il sera de retour à la maison sain et sauf.
Assis à côté de Topolansky, il affirme que si les lettres d’adieu ont été écrites, sous des ordres, « ce n’est pas un phénomène standard ». Peut-être, l’ordre a-t-il été donné « par la périphérie ».
Topolansky explique que la division de la main-d’œuvre compte actuellement 12 équipes qui examinent les différents aspects de la guerre, y compris cette question.
Selon lui, une fois le travail terminé, il faudra des réponses plus concluantes, mais pour l’instant il assure à la Knesset qu’aucun commandant de bataillon, ou toute personne de rang supérieur, n’a émis un tel ordre.
Les deux généraux ont reconnu la possibilité qu' »un chef de brigade » – le plus bas niveau de commandement dans l’armée israélienne – a peut-être demandé à quelques troupes d’écrire des lettres d’adieu, mais l’armée israélienne condamne sans équivoque cette pratique.
Bar-Lev a exhorté Topolansky à écrire une lettre ouverte à tous les soldats, indiquant clairement que l’armée considère un tel ordre comme contraire « à l’éthique de l’armée israélienne ». Il a scandé qu’il est important que le message soit délivré depuis les échelons supérieurs « jusqu’au dernier soldat ».