Un architecte d’intérieur US critiqué pour sa décoration « en l’honneur » d’Anne Frank
Abrazo Homes est revenu sur l'appellation de « The Anne », présenté comme offrant une vue que les victimes de la Shoah auraient appréciée
JTA — Des architectes d’intérieur des environs d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique, ont dû revoir leur publicité après avoir essuyé des critiques, sur les réseaux sociaux cette semaine, à propos de leur projet baptisé « The Anne », qui, selon la société, voulait rendre hommage à Anne Frank.
Un des cofondateurs d’Abrazo Homes a déclaré au New York Times que le nom choisi pour le plan, à l’instar de celui dédié à Harriet Tubman, avait vocation à « rendre hommage aux femmes les plus remarquables de l’histoire ».
Le texte de l’annonce, sur le site Internet d’Abrazo, a été modifié mardi de manière à faire disparaitre les références à Anne Frank, mais le modèle de maison de 162 mètres carrés reste répertorié sur le site sous le nom de « The Anne ». Il comprend une cuisine ouverte et trois à quatre chambres.
« Dans son journal, Anne Frank parlait de la vue sur cet arbre, qui changeait selon les saisons », peut-on lire dans l’annonce originale. « En son honneur, nous avons conçu le plan Anne pour optimiser la vue, et nous pensons qu’il lui aurait plu. »
Brian McCarthy, cofondateur de l’entreprise, a déclaré au Times qu’Abrazo baptisait ses plans d’aménagement du nom de femmes depuis sa fondation, il y a de cela 14 ans.
« Nous reconnaissons que les mots employés dans la description de ce plan étaient inappropriés et nous comprenons qu’ils aient pu donner l’impression d’un grand manque de sensibilité », a-t-il déclaré par voie de communiqué. Il a ajouté que les documents publicitaires avaient remaniés afin de « ne pas laisser de doute sur notre volonté de rendre hommage à ces femmes ».
Sous les nazis, Anne Frank s’est cachée avec sa famille dans la petite annexe d’une maison d’Amsterdam, sans en sortir durant plus de deux ans. C’est également là qu’elle a rédigé son journal. La famille a fini par être découverte et déportée dans des camps de concentration, où Anne est morte.
C’est son père qui a publié son journal, devenu un best-seller mondial et la pierre angulaire de l’enseignement de la Shoah chez les jeunes, et qui a également donné lieu à d’improbables déclinaisons ou récupérations, comme en témoignent des établissements de restauration rapide, des anti-vaccins ou encore le musicien Roger Waters, qui tous à leur manière se sont servis de son nom, le plus souvent en vain.
Un modèle 3D de « The Anne », sur le site Internet d’Abrazo Homes, indique que la maison comporte un étage mais pas d’annexe…