Un club arabe bat son rival israélien lors d’un match à hauts risques
Bnei Sakhnin a battu dimanche 1 à 0 le Beitar Jérusalem lors d'un match sous haute surveillance policière
Le seul club arabe du Championnat d’Israël, Bnei Sakhnin, a battu dimanche 1 à 0 le Beitar Jérusalem lors d’une rencontre sous haute surveillance policière dans un contexte de fortes tensions entre juifs et Arabes israéliens.
En dépit d’une bagarre entre des joueurs du Beitar et du Bnei Sakhnin lors de la septième minute du temps additionnel, la police n’a fait état que d’incidents mineurs hors du terrain.
Initialement interdit dans un contexte de fortes tensions communautaires, ce match de championnat avait finalement été autorisé par la police vendredi, et s’est tenu dans la ville arabe de Sakhnin (nord).
Certains supporteurs du Beitar Jérusalem ont des antécédents de violences racistes et ont parfois, dans le passé, affronté des supporteurs du club de Sakhnin.
Dimanche soir, 700 policiers étaient déployés autour du stade, dont des unités anti-émeutes et des garde-frontières, a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld, ajoutant que 200 gardes de sécurité privée patrouillaient également dans le stade où attendaient 5000 spectateurs.
La police a limité le nombre de supporteurs du Beitar autorisés à assister au match. Selon un photographe de l’AFP présent sur les lieux, quelque 600 d’entre eux ont pu entrer dans le stade.
Les supporteurs du Beitar ont agité des drapeaux israéliens, tandis qu’une dizaine de fans du club de Sakhnin a fait de même avec un drapeau palestinien.
Aucun acte de violence n’a été rapporté, mais la police a indiqué avoir confisqué 50 drapeaux palestiniens que des supporteurs de Sakhnin voulait emporter dans le stade, et un fan du Beitar a du retirer un t-shirt du mouvement Kach, violemment anti-arabe.
Le Beitar puise ses racines dans l’histoire de la droite ultra-nationaliste israélienne. Ses supporteurs sont connus pour leur fréquents dérapages racistes anti-arabes, qui ont déjà valu de nombreuses sanctions au club. La signature de deux joueurs tchétchènes en janvier 2013 avait déclenché des réactions de haine.
Le club de Sakhnin a été condamné en octobre à 15 000 shekels (environ 3 100 EUR) d’amende pour avoir rendu hommage lors d’une cérémonie sur le terrain à Azmi Bishara, ancien député arabe israélien qui a fui Israël en 2007 après avoir été accusé de collaborer avec le Hezbollah libanais, l’un des grands ennemis d’Israël.
Bnei Sakhnin joue au Doha Stadium, un stade dernier cri construit en 2005 grâce au financement du Qatar.