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Un collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais interdit d’accès à l’Assemblée

Ce collaborateur avait entre autres appelé à « l'intifada » lors d'une manifestation pro-palestinienne et avait qualifié de « fils de Pétain » la police française

Ersilia Soudais après son élection à l'Assemblée nationale, en 2022, sur une photo prise par un assistant parlementaire. (Crédit : Serge Grimaldi / CC BY-SA 4.0)
Ersilia Soudais après son élection à l'Assemblée nationale, en 2022, sur une photo prise par un assistant parlementaire. (Crédit : Serge Grimaldi / CC BY-SA 4.0)

La députée LFI Ersilia Soudais a annoncé jeudi que son collaborateur parlementaire Ritchy Thibault, auteur de plusieurs propos polémiques, avait été interdit d’accès au Palais Bourbon par l’administration de l’Assemblée nationale.

« Mon collaborateur Ritchy Thibault a été interdit d’accès au Palais Bourbon par l’administration. J’ai saisi le bureau de [la présidente de l’Assemblée nationale] Yaël Braun-Pivet pour contester cette décision inédite, qui représente une ingérence gravissime dans un cabinet parlementaire d’opposition », a écrit la députée de Seine-et-Marne sur X.

« Il lui a été notifié par un gendarme de la Garde républicaine qu’il était définitivement interdit d’accès au site en tant que collaborateur parlementaire », précise de son côté la CGT-CP dans un communiqué.

Ancien gilet jaune, Ritchy Thibault avait déclaré début octobre lors d’une manifestation pour la Palestine : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada ». Le mot arabe, qui se traduit par « soulèvement » en français, renvoie à la révolte des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza contre Israël , déclenchée en décembre 1987 et en septembre 2000.

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, avait par la suite pris ses distances avec ces propos, sans explicitement les condamner.

« Les positions de La France insoumise, elles sont exprimées par les dirigeants de La France insoumise […] Je n’utilise pas ce mot, même si je sais que certains l’utilisent en disant que ça veut dire soulèvement », avait-il dit.

Deux Intifada en Israël ont fait des centaines de morts en Israël dans des attentats terroristes palestiniens. La première de 1987 – année de naissance du Hamas – à 1993, qui correspond aux accords d’Oslo. La Seconde intifada a débuté en 2000 avec la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple et s’est terminée en 2005 avec le désengagement de la bande de Gaza.

« Trouble à l’ordre public »

Plus récemment, Bruno Retailleau a déposé plainte pour « injure
publique » contre ce collaborateur parlementaire, qui avait qualifié les policiers « d’enfants de Pétain ».

« La collaboration entre les enfants de Pétain de la police nationale et les torchons de Bolloré est logique. Rien d’étonnant dans le fait d’être fiché par un régime en cours de fascisation », avait-il écrit à propos d’un article d’Europe 1, propriété de Vincent Bolloré, qui indiquait qu’il était inscrit dans au moins deux fichiers de police.

Les avocats de M. Thibault, Mes Alexis Baudelin et Henri Braun, ont dénoncé une interdiction « ordonnée arbitrairement » par la présidente de l’Assemblée, à « la motivation obscure et, en toute hypothèse, dénuée de fondement sérieux », ce qui selon eux « constitue une atteinte grave aux droits et libertés » de leur client.

« Nous allons mettre en œuvre toutes les voies de contestation possibles pour dénoncer ce dangereux précédent », ont-ils annoncé.

Dans une lettre à Ersilia Soudais en date de jeudi dont l’AFP a eu connaissance, la présidente de l’Assemblée rappelle qu’elle est « chargée de veiller à la sûreté intérieure et extérieure de l’Assemblée », et que
« lorsqu’un risque de trouble à l’ordre public est avéré, un refus d’entrée peut être opposé, fût-ce à titre conservatoire ». « C’est le cas en l’espèce », a-t-elle fait valoir.

Elle ajoute que cette interdiction est « proportionnée, notamment en la limitant à certains immeubles affectés à l’Assemblée nationale, en particulier à proximité de l’hémicycle », et que « les autres immeubles […] notamment celui où se trouve [le] bureau [de Mme Soudais] et [celui de M. Ritchy], restent accessibles » à ce dernier, de sorte que la capacité de Mme Soudais de « choisir [ses] collaborateurs et la possibilité pour eux d’exercer leurs fonctions ne sont donc pas altérées ».

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