Un colonel israélien disculpé de la mort d’un lanceur de pierre
Le Commandant de brigade n'avait pas l'intention de tuer l'assaillant palestinien, mais de lui tirer dans les jambes, selon l'armée
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Dimanche, un colonel a été disculpé de toutes les charges présentées contre lui par le bureau du procureur de Tsahal, concernant la mort par balle d’un adolescent palestinien cet été.
Dans la nuit du 3 juillet 2015, Muhammad Ali al-Kasbeh a lancé une lourde pierre sur le véhicule du colonel Yisrael Shomer, au check-point de Qalandiya, entre Jérusalem et Ramallah.
La pierre « a fracassé le pare-brise et est entrée dans le véhicule», selon une déclaration de l’armée israélienne.
Shomer, un commandant de la Brigade Binyamin en Cisjordanie, est sorti du véhicule et a tiré sur l’agresseur de 17 ans qui avait déjà commencé à fuir, tuant ce dernier.
Une vidéo de l’incident, publiée par l’organisation de défense des droits de l’Homme Betselem, avait à l’époque suscité la controverse, certains se demandant pourquoi Shomer avait ouvert le feu sur le Palestinien qui ne semblait plus présenter une menace immédiate pour le soldat.
La police militaire a ouvert une enquête sur l’incident, afin de déterminer si Shomer avait agi de manière appropriée dans cette situation.
Selon Tsahal, Shomer n’avait pas l’intention de tuer al-Kasbeh, mais avait voulu lui tirer dans les jambes afin de l’arrêter, ce qui est autorisé par le protocole de l’armée.
Le bureau du procureur général de Tsahal a constaté que les actions de Shomer étaient en conformité avec les règles d’engagement de l’armée, mais a tout de même relevé une « faute professionnelle concernant la façon dont il a déchargé son arme. »
« Le procureur en chef de Tsahal a constaté que la décharge de l’arme, dans le cadre du protocole d’arrêt, a été justifiée par les circonstances de l’incident, » a indiqué l’armée dans un communiqué.
Shomer a manqué les jambes du suspect et l’a frappé dans le dos parce qu’il « avait tiré tandis qu’il était en mouvement, et non dans une position statique », a déclaré l’armée.
À la lumière de cette preuve, le procureur a déterminé que les actions du colonel n’étaient pas criminelles et qu’il ne méritait pas qu’une procédure judiciaire soit engagée contre lui, selon une déclaration de l’armée.