Un demandeur d’asile libéré de Holot en quête d’un avenir meilleur
Suite à une ordonnance du tribunal, le gouvernement a libéré Adam Youssef de Holot avec 80 shekels en poche. Que va-t-il faire maintenant ?

Adam Youssef (pseudonyme) est assis dans un café à Ramat Gan. C’est la première fois en un an et demi qu’il est dehors passé 22 heures.
« Je suis content d’être sorti de là, » dit-il avec un large sourire. Quelques heures plus tôt, il avait été libéré de l’établissement de détention Holot dans le désert du sud d’Israël.
Mardi et mercredi, le gouvernement a libéré un total de 1 178 demandeurs d’asile de Holot sur ordre de la Haute Cour de justice.
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Le tribunal avait ordonné au gouvernement de libérer les migrants illégaux détenus dans l’établissement depuis plus d’un an. Le complexe internait des célibataires demandeurs d’asile de sexe masculin qui n’avaient pas reçu de permis de résidence. La décision de ce mois est la troisième fois depuis 2012 que la Haute Cour a infirmé des amendements à la « loi des infiltrés, » qui autorisait aux migrants d’être maintenus en détention pendant des périodes prolongées.
Acceptant de raconter son histoire, Adam a demandé une rencontre à Ramat Gan, où il passait la nuit avec les d’autres demandeurs d’asile, conformément à l’ordre gouvernemental d’éviter la ville de Tel-Aviv.
Adam, 27 ans, est beau et fort. Il porte un pantalon blanc, un polo et s’est aspergé d’eau de Cologne. Il est né dans un village de la région du Darfour au Soudan. Mais il y a environ 10 ans, la rumeur courait que les membres de la milice Janjaweed investissaient les villages et tuaient des gens. Selon les Nations unies, plus de 400 000 personnes ont été tuées dans le génocide du Darfour.
« C’étaient aussi des musulmans, mais ils nous tuaient. Nous nous sommes enfuis pour survivre. »
Adam et sa famille se sont retrouvés dans un camp de réfugiés au Kenya. Il y vivait depuis environ trois ans, mais à un certain point, il voulait aider sa famille et promouvoir ses propres projets.
« Il n’y a pas grand chose à faire au Kenya, » dit-il. « Il n’y a pas d’emplois. Je voulais vraiment aider ma famille. » Adam est arrivé en Egypte, et c’est la première fois qu’il a entendu parler d’Israël.
« J’entendu dire que c’est le seul pays démocratique du Moyen-Orient et que les conditions sont bien meilleures que dans les autres pays d’Afrique. J’entendais dire que l’on peut aller à l’école, travailler et que c’est beaucoup plus sûr que l’Egypte. »
Donc, en 2010, Adam est devenu l’un des quelque 50 000 individus, la plupart d’Érythrée et du Soudan, qui ont traversé le Sinaï et sont arrivés illégalement en Israël ces huit dernières années.

« Nous avons simplement traversé la frontière, vous savez », dit-il, un soupçon d’embarras dans sa voix. Peu de temps après, Adam a été appréhendé par le contrôle des frontières israélien.
« Ils m’ont enfermé, » dit-il dans un anglais courant qu’il a appris en regardant des vidéos et en prenant des cours au Centre africain de développement des réfugiés de Tel-Aviv.
« Je suis resté [en prison] pendant environ sept mois et puis j’ai été libéré à Tel-Aviv. »
Adam est arrivé au parc Levinsky dans le sud de la ville. Sans argent, ni toit, il a dormi sur l’herbe trois nuits. D’autres migrants africains qui dormaient dans le parc lui ont dit qu’il y avait des emplois disponibles dans la ville touristique d’Eilat. Avec son anglais courant, Adam a rapidement décroché un emploi de serveur de service de chambre dans un hôtel.
« Les pourboires étaient formidables », dit-il en souriant, « mais je voulais vraiment étudier et il n’y a pas d’opportunités d’étude à Eilat. »
Adam est retourné à Tel-Aviv, où il a trouvé un emploi comme garçon d’hôtel et étudiait à l’ARDC après le travail. Il a été renvoyé deux ans plus tard après une altercation physique avec son patron, qui avait fait des remarques racistes.
« Il a dit que parce que je suis Africain, je ne devrais pas être un serveur, je devrais être dans la cuisine. Je l’ai poussé. »
Envoyé à Holot
Un jour, Adam a reçu une citation à Holot, un centre de détention dans le désert construit par le gouvernement en 2013 et géré par le Service pénitentiaire israélien.
Il a été construit pour maintenir des citoyens de l’Erythrée ou du Soudan en détention et dont le gouvernement avait décidé qu’il ne pouvait rapatrier de force en raison de considérations relatives aux droits de l’Homme.
Les détenus à Holot sont libres d’aller n’importe où dans le pays pendant la journée, mais doivent rester à l’intérieur du complexe de 22 heures à 6 heures. Bien qu’en théorie un détenu à Holot peut avoir un emploi de jour, en pratique, il faut deux heures d’autobus pour gagner la grande ville la plus proche, Beer Sheva.
Comment était-ce à Holot ?
« C’était ennuyeux. Je regardais des films, parfois, et je lisais beaucoup de livres en anglais, beaucoup d’archéologie et d’histoire. »
Adam dit qu’il a « dévoré » l’information en ligne en utilisant le service Internet irrégulier de Holot tout en étudiant pour son GED, un examen d’équivalence d’études secondaires nord-américain, en utilisant un manuel que des militants des droits de l’Homme lui ont apporté.
« Je lisais les études sociales et les sciences. Je n’ai pas touché aux maths. Je suis vraiment mauvais en mathématiques. »
Adam dit que la nourriture n’était pas très bonne, et que les détenus avaient droit à un petit morceau de poulet une fois par semaine. Ils recevaient de l’argent de poche. Quand il a eu une hernie, il a été envoyé à l’hôpital Soroka de Beer Sheva pour un scanner. Les médecins ont prescrit des analgésiques puissants et des injections épidurales. A un moment, les gardes ont essayé de confisquer ses analgésiques qu’ils soupçonnaient être des stupéfiants.
« J’avais le sentiment d’être un prisonnier. »
Pourquoi ?
« La façon dont ils me traitaient, la façon dont les gardes me parlaient. »
Ils ne vous parlaient pas correctement ?
« Non. Certains d’entre eux oui. Certains d’entre eux voulaient apprendre à me connaître. Mais pas tous. »
Sabine Hadad, une porte-parole de ministère de l’Intérieur, dit qu’elle n’est pas autorisée à parler des conditions à Holot, mais explique la justification du gouvernement pour la détention des migrants.
« La politique actuelle du gouvernement est de ne pas renvoyer les Erythréens et les Soudanais, ni de les expulser de force. Mais la raison pour laquelle nous avons construit Holot est de décourager d’autres infiltrés. C’est un outil de dissuasion. »
L’option ougandaise
Adam dit que l’expérience de Holot était si mauvaise qu’environ 25 de ses amis ont quitté le pays.
Où sont-ils allés ?
« Ils sont allés en Ouganda ou de retour au Soudan ».
En Ouganda ?
« L’Ouganda est le seul endroit où un Soudanais peut se rendre. Mais vous ne pouvez pas travailler là-bas. »
Pourquoi ?
« Parce que vous n’êtes pas Ougandais. »
Tous ses amis ne s’en sont pas sortis.
« Un de mes amis a été tué par des soldats au Soudan du Sud. Un autre a été dépouillé de tout. »
Elliot Vaisrub Glassenberg, activiste de Right Now : avocats des demandeurs d’asile en Israël, basé à Tel Aviv, explique : « Israël dit qu’il a des accords avec deux pays tiers secrets en Afrique qui sont prêts à accepter les migrants africains en échange d’armes. Israël ne divulguera pas les noms de ces pays ou les détails de ces accords mais peut assurer qu’une fois que les gens gagneront ces deux pays, ils seront en sécurité et tous leurs droits seront reconnus.
« En réalité, » continue Glassenberg, « les ONG qui ont effectué un peu de recherche ont constaté que ces deux pays sont l’Ouganda et le Rwanda. Les gens qui se retrouvent au Rwanda n’ont pas de statut et finissent par avoir à soudoyer les fonctionnaires rwandais pour les amener en Ouganda. Et les gens qui vont en Ouganda ont un visa de trois jours. Après trois jours, ils n’ont pas de statut là-bas ».
80 shekels dans sa poche
Mercredi matin, Adam est sorti du centre de détention Holot conformément à la décision de la Haute Cour.
Il a reçu 80 shekels, un permis de séjour renouvelable de deux mois, et des instructions strictes de ne pas aller s’installer à Eilat ou à Tel Aviv.
« J’ai pris un bus de Holot à Beer Sheva. J’ai acheté le café et une collation pour 20 shekels, et puis j’ai pris un autre autobus pour ici [à Ramat Gan] », dit-il.
Avez-vous de l’argent ?
Pas d’argent du tout.
Où séjournez-vous ?
Je squate chez des amis.
Selon Glassenberg, qui s’est entretenu avec le Times of Israel le week-end, aucun des détenus libérés de Holot n’a dormi dans la rue les premières nuits.
« C’était assez génial. La communauté des demandeurs d’asile et les activistes ont travaillé ensemble. Des centaines de personnes ont tendu la main et se sont portées volontaires pour les accueillir à court et à long terme », dit-il.
Pendant ce temps, Adam a une offre d’emploi provisoire. « Il travaille dans une salle de spectacle à Rishon Lezion ; 28 shekels de l’heure. »
Visite au sud de Tel Aviv
Le groupe le plus férocement opposé aux demandeurs d’asile africains sont les résidents du sud de Tel-Aviv, où l’afflux soudain de dizaines de milliers de migrants a créé une tension entre les nouveaux arrivants et les résidents locaux.
Meir Shmuel, propriétaire d’un magasin d’électronique boulevard Har Tzion près de la gare routière centrale de la ville, est la première personne contactée par le Times of Israel.
« Nous ne haïssons pas les demandeurs d’asile, » dit-il. « Nous sommes désolés pour eux. Mais beaucoup de gens dans ce quartier souffrent. »
Shmuel, né dans le quartier, dit-il qu’il est devenu sale et insalubre ces quelques dernières années. « Il y a des détritus partout. Ils jettent leurs ordures depuis les balcons dans les arrière-cours. Il y a des souris, et le système de traitement des déchets ne peut pas gérer le nombre de personnes ici, donc il est bloqué tout le temps. Au lieu de quatre personnes dans un appartement, vous en avez huit ou dix. La ville devrait ramasser les ordures toutes les heures pour la garder propre. »
« Certains des migrants ne travaillent pas et se saoulent. Ils tombent sur le trottoir et commencent à crier. Mon ami, qui est un officier de police, dit qu’il y a un incident toutes les dix minutes : des combats, des beuveries, des vols. Beaucoup de mes clientes prennent un taxi et disent au chauffeur de ne pas bouger jusqu’à ce qu’elles entrent chez elles.
« Je comprends les migrants. Si vous n’avez pas d’emploi et d’argent, vous vous tournez vers la criminalité. Tout le monde le ferait. Les Israéliens aussi. Je pense que d’où ils viennent, c’est comme l’État islamique, ils n’accordent pas de valeur à la vie humaine, mais il est simplement difficile pour nous de les absorber. Nous ne pouvons même pas résoudre nos propres problèmes. »

Peur légitime ou du racisme ?
Pour Glassenberg, en dépit de ces plaintes, beaucoup de gens du sud de Tel Aviv ne craignent pas les demandeurs d’asile et « les voix qui sont activement anti-demandeurs d’asile sont minoritaires. »
Selon lui, la solution à la surpopulation dans le sud de Tel Aviv est de donner aux migrants des visas permanents et des permis de travail « de sorte qu’il leur soit plus facile de trouver un emploi et un logement en dehors de Tel Aviv. »
Quant aux gens qui ont peur de quitter leurs maisons la nuit, Glassenberg s’interroge si ces craintes sont alimentées par la réalité ou le racisme.
« Est-il juste de priver une personne de ses droits fondamentaux parce qu’elle appartient à un groupe que les résidents juifs israéliens craignent ? Est-ce le problème des demandeurs d’asile africains qui doit être traité, ou la peur qu’ils suscitent – la xénophobie ?
Un opposant
May Golan a fait de fréquentes apparitions dans les médias au cours des dernières années, émergeant comme l’une des voix les plus stridentes des habitants du quartier fermement opposées à l’afflux de migrants.
« Cela a toujours été un quartier avec des travailleurs étrangers légaux en provenance du Népal, de la Thaïlande et de la Roumanie, » dit-elle.
« Quand les infiltrés ont commencé à venir il y a sept ans, nous ignorions qui ils étaient. Nous pensions qu’ils étaient des Ethiopiens, et nous étions heureux. Mais seulement après tant de crimes, de viols et de violence, nous nous sommes demandés qui ils étaient. Nous avons constaté que le gouvernement les mettait dans un bus et leur disait de vivre dans le sud de Tel Aviv. Nous sommes déjà la population la plus faible. »
Selon Golan, les groupes qui aident les infiltrés « les utilisent pour leur propre agenda. Ils ne veulent pas que cela reste un Etat juif. Voilà le message sous-jacent de tout cela. »
« Au début, je me suis demandé pourquoi les groupes de droits de l’Homme ignorent notre douleur et souffrance, nous, les résidents du sud de Tel Aviv ? Mais plus j’en apprends, plus je vois que ce sont les mêmes personnes financées par le New Israel Fund et les organismes de gauche. Ce sont les mêmes personnes qui se mobilisent contre notre armée et l’occupation. »
Selon Golan, la majorité des agents infiltrés, au moins 80, ne sont pas réellement des réfugiés, mais des gens venus en Israël pour améliorer leur situation économique.
« Le Caire est l’un des plus grands centres onusiens des droits de l’Homme. Pourquoi n’y vont-ils pas ? Parce qu’ils savent qu’ils ne répondront pas aux critères. »
Golan affirme être très contrariée par la décision de la Haute Cour de justice de libérer les détenus de Holot.
« La Haute Cour est complètement détachée de la réalité de la population du sud de Tel-Aviv. Holot était un outil utilisé par le pays pour gérer de nouveaux infiltrés. Depuis la décision de la Haute Cour, il y a eu 78 nouveaux infiltrés ce dernier mois. Il y a 5 000 nouvelles naissances chaque année à l’hôpital Ichilov. Si vous faites le calcul, en 10 ans, nous ne pourrons plus contrôler cette minorité ici. »
Les chiffres
Sabine Hadad, la porte-parole ministère de l’Intérieur, conteste ces chiffres : « Neuf nouveaux infiltrés sont arrivés depuis le début de la semaine, et 85 depuis le début de l’année. »
Le nombre de migrants était presque complètement nul avec la construction par le gouvernement d’une clôture en 2012, mais dit Hadad, les chiffres ont augmenté à nouveau suite à la décision de la Haute Cour.
Comment les derniers migrants ont-ils franchi la clôture ?
« Ils l’ont escaladée. Cela renforce l’affirmation de l’Etat que la clôture ne suffit pas. Vous avez besoin d’une combinaison de loi dissuadant les infiltrés et d’une clôture. »
Qu’en est-il d’Adam Youssef ?
« Ce n’est pas un réfugié », dit-elle. « S’il était un réfugié, il n’aurait pas été à Holot. Il aurait eu le statut de réfugié. Cela s’accompagne de droits ».
Hadad dit qu’une erreur commune est de croire que se qualifier de réfugié ou tout simplement de se sentir persécuté fait automatiquement de vous un réfugié.
« La définition d’un réfugié n’est pas une question d’opinion personnelle. Il y a la loi. Toute personne qui traverse la frontière illégalement est un infiltré. Si quelqu’un demande l’asile, il est appelé demandeur d’asile. Un réfugié est une personne qui se voit accorder le statut de réfugié. Mais je peux déjà vous dire qu’au premier interrogatoire, la plupart des infiltrés nous disent qu’ils sont venus travailler ici. Donc, nous savons qu’ils sont des migrants de travail.
« Les Erythréens s’appellent eux-mêmes des réfugiés, mais ils se sont enfuis de l’Erythrée parce qu’ils ne voulaient pas servir dans l’armée. Cela ne fait pas d’eux des réfugiés. »
Hadad donne un exemple pour montrer pourquoi chaque cas doit être étudié en profondeur.
« Il y a quelques années, nous avions un jeune Nigérian qui a demandé le statut de réfugié. C’est un long processus, avec des interviews en profondeur. Il se trouve que quelques années auparavant, il avait brûlé une cabane dans son village comme un acte de vengeance. La cabane contenait 12 personnes. Donc, la police était à sa recherche. Il nous a dit qu’il était un réfugié parce qu’il fuyait la police, mais il était en fait un criminel. »
Combien de migrants ont reçu le statut de réfugié ?
« Quelques dizaines. »
Si vous demandez à Elliot Glassenberg combien de gens parmi les 48 000 migrants soudanais et érythréens actuellement en Israël devraient obtenir le statut de réfugié, il vous donnera un nombre très différent.
« Dans d’autres pays développés, 82 % des demandeurs érythréens et 68 % des candidats soudanais sont reconnus comme réfugiés. En Israël, on ne peut que supposer que le pourcentage de ceux susceptibles d’être considérés comme des réfugiés serait similaire. Ou peut-être encore plus élevé, car il est probable que beaucoup de ceux qui ne seraient pas admissibles en tant que réfugiés sont déjà partis. »
En fait, il croit qu’Israël a l’impératif moral de permettre à la plupart, sinon à la totalité, des Soudanais et des Erythréens actuellement dans le pays de vivre et de travailler ici.
« Ils ont fui les persécutions et le génocide. Ils doivent être reconnus comme réfugiés. »
L’alternative est de garder des gens innocents en prison.
«Il y a un argument qu’Israël est un petit pays, qu’il n’est pas riche – que nous n’avons pas la capacité de fournir une protection à tous ces gens. Ce n’est tout simplement pas vrai. Ils ne représentent pas une menace économique ou démographique. L’acte le plus fondamental et juif que nous pouvons faire est de les laisser rester, travailler ici en paix et contribuer au pays ».
Et les futurs migrants ?
« Israël doit décider d’un certain nombre qu’il absorbera chaque année. » Golan dit que c’est exactement ce qu’elle craint. En absorbant un certain nombre de migrants chaque année, Israël pourrait finir par perdre sa majorité juive.
Comment répondriez-vous à ceux qui disent que c’est raciste ?
« Suis-je une raciste car je veux préserver le seul pays juif ? », demande Golan.
« Nous avons un seul pays juif qui est si petit et nous avons dû passer par l’Holocauste pour l’obtenir. Nous avons des vieilles femmes et des invalides, des survivants de l’Holocauste et des mères célibataires. Nous avons tellement de problèmes dans ce pays. Nous ne disposons pas des ressources nécessaires pour donner aux infiltrés illégaux en provenance d’Afrique qui continuent à venir ; ne vous méprenez pas. »
Le Canada terre promise
Quant à Adam, son plan à long terme est de quitter Israël.
« Je ne veux plus rester ici. Je ne me sens pas comme un citoyen. Je sens que je pourrais finir par retourner [à Holot]. On ne sait jamais. »
Pour sa part, le gouvernement israélien ne serait que trop heureux de le voir partir, et ne le cache pas. Lorsqu’on lui demande ce que le gouvernement croit que ceux libérés de Holot feront, Sabine Hadad répond : « Rien. Ils sont interdits d’aller à Tel Aviv ou Eilat. Nous ne pouvons pas les expulser de force. Ils ont un visa. Ils peuvent faire ce que les autres (45 000 migrants ici) font. S’ils veulent quitter le pays volontairement, ils peuvent le faire. S’ils ne le veulent pas, ils peuvent rester ici avec leur visa. »
S’ils choisissent de quitter le pays soit pour leur patrie ou pour l’un des deux autres pays – l’Ouganda ou le Rwanda, apparemment – le gouvernement leur fournira 3 500 dollars par personne et un billet d’avion. Ce que tout demandeur d’asile a à faire est de se présenter à une unité du ministère de l’Intérieur et déclarer qu’ils partent de leur propre gré.
« Il y a quelques mois, je parlais avec deux Erythréens qui se sont rendus dans l’un de ces pays », dit Hadad, « et ils s’y plaisent. Il y a un système qui les absorbe là-bas ».
Réfléchissant sur sa vie jusqu’à présent, Adam dit : « elle a été assez précaire. »
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