Un duo juif et musulman brise les stéréotypes grâce aux mots
"Nous regardons les gens pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils sont censés être", déclarent les adolescentes artistes
COVENTRY, Angleterre — L’une parle d’Allah et de sa mosquée, et l’autre parle de sa synagogue et de l’étoile de David. Ensemble, elles parlent de foi.
Un terme puissant lorsqu’il est évoqué dans un spectacle de poésie par Hannah Halpern et Amina Iro, deux étudiantes poétesses qui se sont rencontrées pour la première fois dans un groupe de poésie slam pour jeunes à Washington, DC.
Cette semaine, les deux poétesses et amies étaient à Limmud GB, un événement juif annuel d’apprentissage qui a attiré plus de 2 500 participants pour une semaine de conférences, d’ateliers de travail, de performances et de discussions sur une large catégorie de questions juives, partant de la culture, à l’art, la psychologie, l’histoire ou la politique.
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Les deux poétesses âgées de 18 ans ont animé quatre ateliers de travail, se concentrant sur les différences culturelles, la féminité, l’identité et la foi.
Assises autour d’une table, elles ont enseigné aux participants les concepts basiques de la poésie slam, comment prendre ces concepts et des croyances anciennes, trouver les synonymes et les métaphores pour ces idées et ensuite façonner ces mots et ces termes en poèmes articulés.
« Qui veut commencer », demandait Iro, remerçiant chaque personne après qu’elle ait partagé ses mots écrits.
Les deux adolescentes passent pour des âmes douces, mais leurs propres poèmes sont intenses, voire durs parfois. Les poèmes d’Iro, écrits dans son journal intime recouvert de tissu, évoquent les difficultés de trouver sa place chez elle à Bowie dans le Maryland, et dans son nouveau domicile à Madison dans le Wisconsin où elle a commencé l’université cette année.
Halpern, lisant de son iPhone, parle des autres membres de la synagogue qui pensaient qu’elle sortirait avec des non-juifs maintenant qu’elle n’était pas une pratiquante religieuse et que des garçons lui ont fait du mal sentimentalement.
Iro étudie la chimie à l’Université de Wisconsin-Madison, alors qu’Halpern est une étudiante de première année à l’Université Oberlin dans l’Ohio. Iro porte un hijab recouvert d’un épais chapeau noir en laine avec un « W », le blason de son école. Halpern porte des disques de métal très grands dans ses oreilles et des anneaux en argent à ses doigts.
Lorsqu’elles se sont rencontrées pour la première fois, elles étaient toutes les deux au lycée et ont fini parmi les 12 jeunes de « Déchire ce rock », le groupe de compétition de l’équipe de slam pour jeunes en 2013 à Wasington DC. Leur vocation ? La poésie qui appelle à la justice sociale, parlant des changements qu’elles voudraient voir aux Etats-Unis et ailleurs, explique Iro.
Les deux ont accroché ensemble par leur engagement vers la religion, explique Halpern, malgré leurs différences évidentes.
Iro est une musulmane pratiquante, une « FMN (Femme Noire Musulmane) du DMV (Delaware, Maryland, Virginia) », lance-t-elle avec malice.
Halpern évolue dans un campus où de nombreux étudiants juifs soutiennent le mouvement de Libération de la Palestine et où le groupe libéral de soutien d’Israël J Street est considéré comme plus modéré.
Pourtant, quand il s’agit de poésie slam, tout est légitime.
« Il s’agit de casser les stéréotypes, explique Iro. Nous regardons les personnes pour ce qu’elles sont, pas pour ce qu’elles sont censées être ».
Les deux peuvent être suivies sur leurs comptes Twitter : Iro est @FlipsHijab. Halpern (@HanHalp) sera en Israël dans les prochaines semaines pour animer des ateliers de travail de poésie slam qu’elle annoncera sur Twitter.
En attendant, voici un exemple de leur performance :
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